Pesticides et fertilité masculine
(MFI) Des chercheurs français et argentins viennent de démontrer que l’exposition aux solvants et aux pesticides peut entraîner des modifications biologiques contribuant à l’infertilité masculine. Ce travail a porté sur 225 hommes résidant dans une région agricole d’Argentine, qui avaient consulté pour des problèmes de fertilité. Les chercheurs ont montré que l’exposition aux pesticides et aux solvants était associée à une qualité du sperme au-dessous de la norme.
Ainsi les pesticides font grimper les concentrations en œstradiol et les solvants font chuter les taux de gonadotrophine B, une hormone qui stimule la production de testostérone. On s’interroge de plus en plus, en Occident, sur les effets des produits chimiques dans l’environnement sur la fertilité masculine. On devrait maintenant porter attention aux pays en développement, suggère le directeur de cette étude, le Dr Alejandro Oliva (hôpital Italiano Garibaldi, Argentine).
Bégaiement : une origine cérébrale soupçonnée
(MFI) Alors qu’on attribue le bégaiement à des facteurs émotionnels, une récente étude soupçonne, dans certains cas, une origine cérébrale à ce trouble de la parole. Une équipe de l’université de la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis) a exploré, grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), le cerveau de 16 bègues et de 16 personnes indemnes de ce trouble de l’élocution.
Cet examen a révélé que tous les bègues présentaient un élargissement significatif des lobes temporaux (gauche et droit) de leur cerveau. Les chercheurs ont aussi remarqué que les modifications anatomiques cérébrales spécifiques du bégaiement sont plus fréquentes parmi les gauchers et les sujets de sexe masculin.
Contraception : des hommes surprenants
(MFI) Une équipe de chercheurs de l’école de médecine John Hopkins (Etats-Unis) vient de mener une enquête auprès de couples mariés vivant dans 23 pays en développement. Leur travail portant sur la contraception inclut 17 pays en Afrique, 2 en Asie et 4 en Amérique du Sud.
Pour le moins surprenant, les hommes des pays africains francophones sont deux fois plus nombreux que leurs épouses à déclarer que le couple utilise une méthode contraceptive... Le plus souvent, ils affirment se servir de préservatif ou pratiquer l’abstinence. Les auteurs tentent d’expliquer ces différences par le fait que les femmes sont peut-être plus « discrètes » dans leurs réponses. Une autre hypothèse est aussi retenue par les scientifiques : les hommes donneraient plus volontiers la réponse qu’ils pensent qu’on attend d’eux plutôt que la stricte réalité.
Marcher pour garder toute sa tête
(MFI) La pratique d’une activité physique comme la marche à pied réduirait le risque de déclin cognitif chez les femmes âgées. Pas besoin de couvrir des distances olympiques ni de battre des records de vitesse : le bénéfice est réel même pour une activité physique modérée. Le Dr Kristine Yaffe (université de Californie) qui a dirigé ces travaux, a suivi près de 6 000 femmes âgées de 65 ans et plus, pendant 6 à 8 ans.
L’étude a montré que chez celles qui marchaient le plus (28 km par semaine), le pourcentage de déclin cognitif se limitait à 17 % et à 18 % chez celles qui ne parcouraient que 12 km/semaine. Chez les moins actives, (4 km/semaine et 1 km/semaine), ce déclin était respectivement de 22 % et de 24 %. D’autres recherches sont nécessaires, selon le Dr Yaffe, pour déterminer si des programmes d’activité physique peuvent prévenir le déclin cognitif et si les résultats de cette étude peuvent être appliqués à d’autres populations.
Ail : réelle activité anti-cancer
(MFI) Une synthèse de 22 études portant sur les effets de l’ail montre que ce condiment aurait une action préventive sur certains cancers. Ainsi, une consommation régulière permet de diminuer de moitié le risque d’apparition d’un cancer de l’estomac et des deux tiers celui d’un cancer colo-rectal.
Les chercheurs ne définissent toutefois pas avec certitude l’origine de cette propriété anti-cancéreuse de l’ail. Ils avancent l’hypothèse d’une action anti-bactérienne qui lutterait, par exemple, contre la présence d’Helicobacter pylori, une bactérie impliquée dans la survenue du cancer de l’estomac.
Mycose et tuberculose
(MFI) La bactérie Mycobacterium tuberculosis, responsable de la tuberculose, aurait des similitudes génétiques avec les champignons à l’origine des mycoses. Les deux micro-organismes possèdent notamment en commun un gène spécifique dont la multiplication peut être inhibée par des médicaments antifongiques (contre les champignons) à base d’azole.
Les chercheurs de l’université du Pays de Galles qui ont fait cette découverte, ont réussi à détruire une bactérie parente de M. tuberculosis en utilisant ces médicaments. Si ce traitement se révèle aussi efficace pour combattre le bacille de Koch, cela représenterait une avancée importante pour enrayer la tuberculose qui résiste de mieux en mieux aux traitements antibiotiques conventionnels.
Claire Viognier
Encadré : Vrai ou Faux ?
Se soigner par les plantes est sans danger ?
(MFI) Faux. Justement parce qu’elles contiennent des principes actifs et qu’elles sont efficaces pour traiter de nombreuses affections, les plantes doivent être utilisées judicieusement. Ainsi, lors d’une consultation médicale, il est prudent d’informer son médecin de la prise de préparations à base de plantes que ce soit sous forme de cachets, de tisanes ou d’infusions, comme on le fait pour tout médicament.
Il convient de signaler tout spécialement l’utilisation de plantes médicinales si on doit se faire opérer. La prise de certaines plantes peut, en effet, avoir des conséquences post-opératoires aussi graves que des accidents vasculaires cérébraux. Parmi les plantes qui ont été étudiées dans le cadre d’une interaction avec une anesthésie et un geste chirurgical figurent l’échinacée, l’éphédra, l’ail, le ginko biloba, le panax ginseng, le kava kava, le millepertuis et la valériane.
On doit, par exemple, cesser la consommation du panax ginseng (tonique) et de l’ail (fluidifiant du sang) une semaine avant une intervention chirurgicale. Ces plantes peuvent, en effet, provoquer une hypoglycémie mais aussi des hémorragies. Le millepertuis et le kava kava qui sont utilisés contre les états dépressifs modérés, peuvent diminuer l’effet de certains médicaments tout comme la valériane.
L’échinacée censée stimuler le système immunitaire, peut en fait entraîner un déficit immunitaire quand elle est associée à certains médicaments. Elle peut aussi, au contraire, créer une stimulation immunologique qui se traduira par des manifestations allergiques. Quant à l’éphédra réputé pour son action vasoconstrictrice, il est fermement déconseillé d’en consommer dans les 24 heures précédant une intervention ; les risques cardiaques ou cérébraux pouvant s’avérer dramatiques.
C. V.