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31/10/2001

Les armes biologiques en… 7 questions

(MFI) Virus, bactéries ou toxines ont une grande capacité de destruction. Déjà présente lors de la guerre du Golfe, la menace de l’utilisation des ces armes invisibles et meurtrières a resurgi après les attentats du 11 septembre à New York et Washington. La maladie du charbon (anthrax en anglais), répandue par le biais de courriers contenant de la poudre infectée, a ainsi contaminé en quelques semaines plusieurs personnes, d’abord aux Etats-Unis puis au Kenya et en Argentine. Elle fait partie de cet arsenal des armes biologiques ou chimiques. Etat des lieux.

1. Quels agents pourraient être utilisés pour une attaque bactériologique ?

(MFI) Des virus comme celui de la variole, par exemple, pourraient constituer des armes redoutables. D’abord parce que la vaccination contre la variole a été abandonnée depuis son éradication en 1980. Ensuite, parce que le virus se transmet très facilement d’une personne à l’autre et qu’il est fréquemment mortel.
Ce n’est pas le cas du charbon, qui lui n’est pas contagieux et se soigne par antibiotiques, à condition d’être diagnostiqué précocement. Mais la bactérie, bacillus anthracis, qui cause cette maladie peut être conservée sous forme de spores très longtemps et sans précaution particulière. Cette facilité d’emploi explique peut-être le fait qu’elle ait été choisie pour les premiers actes terroristes du genre commis aux Etats-Unis. Certaines toxines comme celles qui provoquent le botulisme sont aussi considérées comme l’un des poisons les plus puissants connus actuellement.

2. Quels produits sont regroupés sous l’appellation « armes chimiques » ?

(MFI) On connaît actuellement 17 produits qui peuvent être utilisés comme armes ; ceux-ci sont capables d’entraîner la mort, une incapacité temporaire ou permanente. Ces armes chimiques ont été employées dès la Première Guerre mondiale. Il s’agissait du gaz chlorine qui s’attaque aux poumons et du gaz moutarde qui brûle la peau.
D’autres agents chimiques, toujours sous forme de gaz, ont des propriétés neurotoxiques comme le sarin, le tabun ou le soman. Certains sont toxiques pour le sang comme le cyanide d’hydrogène, d’autres irritants mais non toxiques, servent couramment au maintien de l’ordre, comme les gaz lacrymogènes.

3. Par quels moyens peut-on être contaminé ?

(MFI) La stratégie employée par les actes malveillants qui ont frappé les Etats-Unis, consiste à disséminer de faibles quantités de spores au moyen d’enveloppes postales ou de colis contenant de la poudre que les destinataires vont toucher ou inhaler. Si on reçoit un tel envoi et qu’on suspecte la présence de poudre, il ne faut surtout pas l’ouvrir, ni le manipuler. Si la poudre n’est découverte qu’après ouverture, il faut reposer l’enveloppe en évitant de répandre son contenu. Si possible l’isoler en la recouvrant avec précaution, fermer fenêtres et portes, et évacuer la pièce. Puis prévenir les services de sécurité et attendre les consignes. Contrairement à ce qui est parfois dit, l’OMS ne recommande pas de se laver les mains ou les parties du corps qui auraient été exposées.
Dans le cas de la toxine botulique, la contamination peut intervenir par les circuits d’eau potable à l’insu des consommateurs jusqu’à l’apparition des premiers symptômes de la maladie (paralysie, défaillance respiratoire) quelques heures seulement après l’absorption. Elle est donc très difficile à prévenir. Il en va de même pour les virus modifiés en laboratoire. Celui de la variole, par exemple, peut être disséminé rapidement par le simple contact avec une personne contaminée, répandu par avion ou par les systèmes de ventilation.

4. Comment se manifeste une contamination par le bacille du charbon ?

(MFI) S’il s’agit de la forme cutanée de la maladie, qui est la forme la plus fréquente en Afrique notamment (contamination par les animaux infectés), on observe des démangeaisons puis après 2 ou 3 jours, une pustule noirâtre au lieu d’entrée de la bactérie. Traitée par pénicilline, elle guérit dans 99 % des cas, sinon, faute de traitement, elle peut causer 20 % de décès.
L’anthrax gastro-intestinal qui survient suite à la consommation de viande infectée est fréquente en Afrique et ses symptômes ressemblent à ceux du choléra. Même traitée à temps, elle reste mortelle, observe l’OMS, dans un cas sur deux. La forme pulmonaire de la maladie peut être contractée par simple inhalation de spores présentes dans l’air ambiant. Les symptômes se confondent avec ceux de la grippe qui évoluent, en l’absence de traitement, vers des complications respiratoires et cardiaques.

5. La maladie du charbon est-elle contagieuse ?

(MFI) Selon l’OMS, les cas de transmission d’homme à homme sont exceptionnels. Mais le risque de contamination d’une personne à l’autre existe si les spores qui recèlent le bacille sont remises en suspension. Ces spores peuvent, en effet, être retrouvées sur la peau, dans les narines et les cheveux et de ce fait, se transmettre à l’entourage.

6. Quels sont les traitements ?

(MFI) Le traitement de la maladie du charbon repose sur des doses massives d’antibiotiques (pénicilline, ciprofloxacine, levofloxacine...) à administrer le plus tôt possible et pendant huit semaines. Dans le cas des attaques bioterroristes qui ont eu lieu aux Etats-Unis, on a recherché la présence de la bactérie chez toutes les personnes susceptibles d’avoir été en contact avec elle et on a traité préventivement pendant quarante-huit heures, en attendant les résultats des analyses. Il ne sert toutefois à rien de prendre des antibiotiques par « précaution » car ces médicaments ne peuvent en aucun cas empêcher une contamination. Il n’existe actuellement aucun vaccin contre la maladie du charbon chez l’homme, seuls sont disponibles des vaccins à usage vétérinaire.
Dans le cas de la toxine botulique, on ne dispose d’aucun traitement, ni vaccin, ni médicament, ni sérum. En l’absence de parade thérapeutique efficace, elle pourrait provoquer une mortalité très importante chez les personnes contaminées. Le seul moyen de se prémunir consiste donc à identifier la source de contamination au plus vite pour éviter sa diffusion.
Pour la variole, le malade est extrêmement contagieux pendant la phase d’incubation (10 à 12 jours) et jusqu’à 14 jours après l’apparition des premiers signes. Il est donc nécessaire de vacciner les personnes ayant pu être en contact avec le sujet malade ainsi que l’ensemble des personnels de santé d’un pays dès lors qu’un seul cas sera identifié.

7. Quelles mesures sont recommandées en matière de santé publique ?

(MFI) Pour pouvoir répondre à toute attaque chimique ou biologique, police, pompiers, équipes médicales d’urgence doivent être formés et équipés pour agir immédiatement. Pour identifier le virus, la bactérie, le poison en cause, des laboratoires sont aussi indispensables. Selon le type d’agent dont il s’agit, chimique ou biologique, des consignes de protection seront diffusées aux populations, les soins seront donnés aux victimes et éventuellement, une aide internationale sera apportée en cas d’insuffisance des moyens disponibles sur place. Car les déplacements des victimes et la période d’incubation de certaines maladies, peuvent permettre à des cas de se déclarer dans plusieurs partie d’un pays ou n’importe où dans le monde.

Claire Viognier





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