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21/03/2002
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Quand le cœur ne tourne plus rond
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(MFI) Plus d’un décès sur cinq en Afrique subsaharienne est causé par les maladies cardio-vasculaires, soit le même taux que les maladies infectieuses et nutritionnelles. Si l’hypertension artérielle reste la grande pourvoyeuse de troubles cardiaques, la maladie coronaire n’est plus considérée comme rarissime chez le sujet de race noire. Elle a, en effet, connu ces dernières années une progression régulière puis une stabilisation relative.
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La maladie coronaire est le rétrécissement d’une ou plusieurs artères du cœur (il y en a 3) appelées justement coronaires. Cette affection est à l’origine de l’angine de poitrine et de l’infarctus du myocarde, que l’on nomme communément la crise cardiaque. Ces artères se bouchent sous l’action de dépôts graisseux de cholestérol qui forment des plaques d’athérome. Les dépôts de cholestérol sont favorisés par l’âge, l’hérédité, l’obésité, une alimentation trop riche, le tabagisme, le diabète, l’hypertension artérielle, le manque d’exercice… Quand le débit sanguin est ralenti par une artère obstruée, le cœur et son enveloppe, le myocarde, ne sont plus correctement oxygénés ce qui fait souffrir les tissus cardiaques. Cette souffrance se manifeste par une douleur très caractéristique dans la poitrine. Si on n’intervient pas très rapidement pour déboucher les artères coronaires, le défaut d’oxygénation provoque la destruction irréversible d’une partie des cellules musculaires du cœur, c’est l’infarctus.
Il est important de savoir en reconnaître les signes car plus vite on réagit, plus on a de chance de s’en sortir. Tous les cardiologues regrettent que le grand public ne soit pas mieux averti des symptômes de l’infarctus car cela retarde la prise en charge des malades. Les meilleurs résultats sont obtenus quand le traitement est mis en oeuvre dans l’heure qui suit l’apparition des symptômes. Le premier signal d’alerte est une douleur soudaine à la poitrine qui irradie vers les épaules, les bras (surtout le gauche), la mâchoire, la nuque et le dos. Cette douleur intense et angoissante donne généralement l’impression d’un écrasement, d’un serrement violent. Mais chez certains, elle peut se réduire à une simple gêne et évoquer plutôt des troubles digestifs trompeurs. Dans tous les cas, il convient de s’adresser aux urgences.
Une impression d’écrasement
Quand les artères coronaires sont incomplètement bouchées, l’apport en oxygène est maintenu mais à un débit ralenti. Le myocarde est oxygéné mais au moindre sur-régime (montée d’escalier, port d’une charge, stress…), l’apport en oxygène devient insuffisant et c’est la crise d’angine de poitrine (angor). Quand le malade a déjà eu des crises de ce type, il a toujours sur lui des comprimés ou un spray pour les traiter. Le soulagement est alors rapide et la douleur disparaît en moins de deux minutes, ce qui ne doit pas l’empêcher de prévenir son médecin. Par contre, si la douleur est inhabituelle, si elle ne disparaît pas totalement à la prise du traitement (dérivé nitré) ou si des malaises se reproduisent, il peut s’agir d’un angor « instable ». Cela peut être le signe annonciateur d’un infarctus et il faut donc appeler les services d’urgence.
On dispose aujourd’hui de diverses techniques pour déboucher les artères, soit pour prévenir l’infarctus, soit pour le traiter une fois qu’il s’est produit. Parmi les plus récentes, la thrombolyse consiste à administrer dans la circulation sanguine des médicaments capables de dissoudre le caillot qui s’est formé sur la plaque d’athérome et qui obstrue l’artère. Dans certains cas, on recourt aussi à l’angioplastie qui est une intervention par voie transcutanée qui consiste à introduire un cathéter par l’artère fémorale, au niveau de l’aine. Cette sonde est amenée jusqu’au vaisseau malade qu’elle va élargir grâce à un ballonnet gonflable dont elle est équipée. Une fois le vaisseau débouché, sonde et ballonnet sont retirés. On peut aussi introduire un petit ressort (stent) qui, lui, restera en place et empêchera le vaisseau de se rétrécir à nouveau à cet endroit. Chirurgie plus lourde, le pontage consiste à greffer un morceau de vaisseau qui court-circuitera la zone abîmée de l’artère rétablissant ainsi un débit sanguin normal.
La maladie coronaire s’installe au fil des années, insidieusement, sans symptôme apparent. La seule façon de la contrer est de la dépister et d’éviter ses facteurs de risque. Cela correspond souvent à changer ses habitudes de vie. Perdre du poids, revoir son alimentation, abaisser son taux de cholestérol, contrôler sa tension artérielle et/ou son diabète permettent d’éviter le pire. Ce sont les seuls moyens de prévention d’accidents potentiellement graves, voire mortels, surtout s’il y a déjà eu des antécédents familiaux.
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Claire Viognier
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