Ulcère de Buruli : une épidémie qui prend de l'ampleur
(MFI) L'ulcère de Buruli est une maladie cruelle causée par un bacille qui ronge la peau, les muscles et les os. Il fait des ravages échappant à tout contrôle dans 25 pays, notamment en Afrique de l'Ouest. La plupart des spécialistes mondiaux de cette maladie qui se sont réunis à Genève sous les auspices de l'Organisation mondiale de la Santé, soupçonnent fortement un lien entre les modifications de l'environnement et la propagation de la maladie. Les modalités de la pénétration du bacille dans l'organisme restent un mystère. A une époque où l'ensemble du génome humain a été décodé, remarque le Dr Kingsley Asiedu (OMS), il est surprenant d'en savoir aussi peu sur une maladie aussi incapacitante. Devant ce manque d'informations, l'OMS a orienté sa stratégie sur le dépistage précoce : il s'agit d'identifier et de traiter les ulcères de petite taille. Faute de quoi, l'ulcère évolue silencieusement durant des semaines et des mois et devient alors extrêmement difficile, sinon impossible, à traiter autrement que par la chirurgie.
Stérilisation contraceptive à ressorts
(MFI) Une nouvelle technique de stérilisation des trompes vient d'être introduite en France, après l'Australie et les Etats-Unis où elle a été développée. Cette méthode ne nécessite ni incision, ni anesthésie générale. Elle est réalisée au moyen d'un hystéroscope, un appareil destiné à examiner l'utérus et les trompes par les voies naturelles. L'intervention consiste à insérer dans les 2 trompes de Fallope, un mince ressort qui vient ainsi les obturer rendant toute conception impossible. La pose des deux ressorts demande moins d'un quart d'heure et le Pr Patrice Lopes qui a introduit la technique en France au CHU de Nantes, estime qu'elle pourra être pratiquée en ambulatoire, une fois terminée la phase d'évaluation en cours. Les femmes doivent prendre une contraception trois mois après l'intervention, le temps de s'assurer par contrôle radiographique que tout est en place. Sur les 2 000 femmes qui ont bénéficié de cette technique en France, près de 400 disposent déjà d'un recul d'un an sans grossesse.
Cancer de l'ovaire : dépistage par une simple prise de sang
(MFI) Le cancer de l'ovaire est malheureusement souvent découvert à un stade avancé faute de technique de dépistage précoce. Mais des chercheurs américains viennent de mettre au point une méthode extrêmement sensible et non invasive puisqu'elle recherche à partir du sang de la patiente des anomalies spécifiques. Comparant l'analyse du sérum de 50 patientes indemnes avec celle de 50 patientes atteintes d’un cancer ovarien, le test a distingué sans erreur les deux groupes. Ces analyses ont notamment permis d'identifier des cancers au stade 1. Lorsque le cancer de l'ovaire est dépisté et traité à ce niveau de développement, le taux de survie à 5 ans est de 90 % contre seulement 35 % lorsqu'il est à un stade avancé, ce qui le cas aujourd'hui de 80 % des patientes.
Benzodiazépines : surconsommation française
(MFI) Les benzodiazépines, des médicaments prescrits contre l'anxiété et/ou l'insomnie, sont l'objet d'une surconsommation en France. Quelque 3,4 millions de personnes en consomment et près d'une sur deux en prend depuis plus de 5 ans. Or, ces médicaments ne devraient pas être prescrits au-delà d'une courte période de quelques mois. La Caisse nationale d'Assurance maladie des Travailleurs salariés (CNAMTS) préoccupée par cette situation, va dresser un bilan des trois spécialités les plus consommées. Lequel sera suivi d'une enquête dans dix régions sur la posologie journalière par patient et sur la durée de traitement. Loin d'être des médicaments anodins, les benzodiazépines consommées régulièrement créent une dépendance. De plus, elles diminuent le seuil de vigilance et augmentent de ce fait le risque d'accident de la route ou du travail ainsi que les chutes.
Gencives et prématurité
(MFI) Les futures mamans qui souffrent de maladies des gencives (parodontites) seraient plus sujettes que d'autres à donner naissance à des enfants prématurés et de faible poids. Une récente étude américaine qui a porté sur plus de 850 femmes pendant plus de 5 ans a estimé que le risque de naissance prématurée était augmenté nettement chez les femmes présentant à la fois une parodontite avant et durant leur grossesse. Ce risque se trouvait encore augmenté si le fœtus avait été exposé au germe responsable de la maladie. Selon le Pr Steven Offenbacher de l'université de Duke qui a dirigé l'étude, 18 % des naissances qui se produisent avant terme sont causées par une parodontite. Ce travail est important parce qu'il confirme qu'il est possible de réduire un des facteurs de risque de la prématurité. Le fait que l'on retrouve dans les gencives des agents pathogènes causant des problèmes de grossesse ouvre la voie à la mise en place de soins préventifs.
L'activité physique réduit la pression artérielle
(MFI) Des exercices physiques réguliers permettent de réduire significativement la pression artérielle chez la plupart des sujets, selon une analyse regroupant 54 études sur cette question. Parmi les activités physiques retenues figuraient le jogging, le cyclisme, la natation... Ces exercices ont été globalement associés à une réduction de 3,84 mm Hg du chiffre maximum (systolique) et de 2,58 mm Hg du chiffre minimum (diastolique) de la tension. La réduction a été observée chez tous les participants quelle que soit leur origine ethnique et qu'ils soient normotendus, hypertendus, en surpoids ou non.
Claire Viognier
Encadré : Vrai ou Faux ?
Téléphoner au volant est aussi risqué que de conduire en état d'ébriété
(MFI) Vrai. L'augmentation du risque d'accident lors d'une conversation téléphonique au volant est comparable à celle induite par un taux d'alcoolémie élevé. Le danger du téléphone au volant provient essentiellement de la distraction créée par la conversation. Par conséquent, l'utilisation d'une oreillette n'est pas une solution au problème. De nombreuses interrogations demeurent sans réponse pour le moment sur les dangers du téléphone portable pour la santé. Faute de certitude, les autorités sanitaires françaises recommandent néanmoins la prudence et dispensent quelques conseils sur le bon usage du mobile dans un dépliant destiné au grand public. Ainsi, il convient d'éviter les conversations inutiles ou trop longues afin de limiter l'exposition aux radiofréquences. De même, il vaut mieux ne pas téléphoner lorsqu'on se déplace à pied, en voiture, dans un train ou dans des zones de mauvaise réception car le téléphone augmente sa puissance dans ces moments-là. Les équipements soi-disant « anti-radiations ou bio-protecteurs » n'ont pas apporté jusqu'à présent la preuve de leur efficacité. Toujours selon le principe de précaution, il faut éloigner le portable de certaines parties sensibles du corps ; génitales pour les adolescents, périombilicales pour les femmes enceintes et pour tous, de la tête. Les personnes portant un pacemaker, une pompe à insuline, un neurostimulateur... devront aussi se méfier de possibles interférences. Malgré plusieurs études en cours, aucune ne pourra certifier la présence ou l'absence d'éventuels effets à long terme car elles manquent toutes de recul. Le seul danger réel et démontré des téléphones portables pour le moment concerne effectivement la conduite au volant : le risque d'accident est multiplié par six si on utilise son portable en conduisant.
C. V.
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