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02/05/2002
Sida : Premiers pas de la solidarité hospitalière euro-africaine

(MFI) Le Sénégal est le premier pays à bénéficier du réseau de solidarité hospitalière dont l'idée avait été lancée par le ministre français de la Santé, Bernard Kouchner, lors de la session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida en juin 2001.

Quatre pays européens ont créé, au mois d'avril 2002, le réseau Esther de solidarité hospitalière contre le sida : la France, l’Espagne, l’Italie, le Luxembourg. Il s’agit d’un programme de coopération destiné à lutter contre l’épidémie la plus meurtrière en Afrique et à faciliter l'accès des malades du continent aux soins et notamment aux trithérapies. Face au dénuement des pays africains tant sur le plan des médicaments disponibles que de la formation des personnels et du fonctionnement des structures de prise en charge, des « jumelages » entre hôpitaux du Nord et du Sud doivent permettre, selon les promoteurs du projet, des échanges de savoir-faire et un soutien logistique aux établissements concernés.
C’est ainsi qu’une convention de partenariat vient d’être signée entre huit hôpitaux sénégalais et huit établissements français. La première action prévue pour mai 2002 est une session de formation des professionnels de santé organisée à Dakar. Quatre cent cinquante patients devraient aussi bénéficier de traitements anti-rétroviraux durant cette même année grâce au soutien de la France qui a débloqué 9 millions d’euros. Et le Sénégal s’est engagé à prendre le relais dès 2003 grâce aux investissements du nouveau Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


Démarrage en mai 2002

Il s’agit de la première réalisation concrète de cette initiative que Bernard Kouchner avait appelé de ses vœux il y a près d’un an, lorsque s’engageait le grand débat sur la création du Fonds mondial au sein des Nations unies. Bernard Kouchner poursuivait ainsi une démarche qu’il avait engagé quelques années auparavant en lançant le Fonds de solidarité thérapeutique (FSTI). Un projet destiné avant tout à lutter contre la transmission du virus de la mère à l’enfant et qui n’avait pas, à l’époque, reçu le soutien international qu’il escomptait.
Les conditions de prise en charge et de suivi des malades au sein des établissements de soin africains ont souvent été mises en cause par les sceptiques qui défendent la thèse que rien ne sert d’envoyer des médicaments sur le continent et qu’il vaut mieux développer la prévention, à partir du moment où il n’existe aucune garantie que les traitements seront bien prescrits, délivrés et pris. Pour Bernard Kouchner cette thèse n’est pas valable, « l’incapacité des malades africains à suivre les traitements est un argument raciste », il n’empêche « qu’il faut bien sûr renforcer la capacité des structures… Il ne servirait à rien de dégager des financements pour acheter des médicaments si les pays ne peuvent les délivrer aux malades dans de bonnes conditions ». C’est l’un des objectifs du programme Esther qui signifie Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau. « Par le jumelage entre hôpitaux d’Europe et de pays qui le souhaitent, notamment en Afrique, les professionnels de santé du Nord aideront leurs collègues du Sud à combattre le fléau », avait expliqué le ministre de la Santé français aux Nations unies en juin 2001.
Près de 400 hôpitaux français ont fait part de leur désir de participer à cette initiative aux autorités qui en ont sélectionné 40. La France envisage, après le Sénégal, de faire démarrer d’autres programmes de ce type au Burkina Faso, au Cambodge, au Mali, au Maroc, au Bénin et en Centrafrique. Le Luxembourg, qui a débloqué plus de 11 millions d’euros sur trois ans pour Esther, a lui aussi finalisé un projet de coopération hospitalière avec le Rwanda. Mais l’enjeu est maintenant pour les quatre Etats européens fondateurs du réseau de trouver d’autres partenaires. Le Portugal devrait bientôt apporter son soutien. Et selon Bernard Kouchner, certains pays comme les Etats-Unis, la Suisse, la Belgique, la Norvège « se sont dits prêts à rejoindre l’initiative ». Par contre, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les pays du Nord de l’Europe se sont montrés jusqu’ici beaucoup plus réticents.


Valérie Gas

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