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16/05/2002
La prostate en… 7 questions

(MFI) La prostate est une petite glande exclusivement masculine. Elle est située dans le bas-ventre, au contact de la vessie. Jusqu'à la cinquantaine, elle ne fait pas parler d'elle ; au-delà, un homme sur trois au moins devra s'en préoccuper. Avec l'âge, en effet, elle peut se mettre à grossir de façon anormale. En grossissant, la glande appuie sur la vessie et comprime l'urètre, ce qui gêne l'écoulement de l'urine.

1. Quel est le rôle de la prostate ?

Cette glande de la forme et de la taille d'une châtaigne qui pèse de 15 à 20 grammes fait partie du système reproducteur masculin. Les canaux déférents qui proviennent des testicules amènent dans la prostate les spermatozoïdes. Ils sont alors mélangés au liquide séminal produit par la prostate qui fluidifie le sperme et lui apporte des éléments nutritifs. Lors de l'éjaculation, le sperme est évacué par l'urètre. La prostate n'a aucun rôle urinaire mais elle peut entraîner des symptômes urinaires en grossissant quand elle comprime l'urètre, le canal par lequel s'écoule l'urine.

2. Quelles maladies peuvent toucher la prostate ?

La plus répandue, l'hypertrophie bénigne de la prostate (ou adénome) se manifeste passé 50 ans par une difficulté à uriner. Comprimée par le volume augmenté de la prostate, la vessie se vide incomplètement lors de la miction. Lorsque cette hypertrophie bénigne devient gênante, on propose un traitement médicamenteux ou chirurgical. Des essais thérapeutiques utilisant les ultra-sons ouvrent des perspectives prometteuses.
La prostatite aiguë est une infection microbienne de la prostate qui peut survenir à tout âge y compris chez les jeunes. Elle se traduit par de la fièvre, des brûlures lors de la miction, des urines troubles, parfois sanglantes, et une fréquence accrue des mictions. On traite par antibiotiques mais les rechutes ne sont pas rares.


3. L'adénome de la prostate peut-il dégénérer en cancer ?

Non car l'hypertrophie bénigne (adénome) et le cancer se développent sur des parties différentes de la prostate : au centre pour l'adénome et à la périphérie pour le cancer. Toutefois, quand un cancer de la prostate se développe, il est pratiquement toujours associé à un adénome prostatique.
Ces 20 dernières années dans les pays industrialisés, le nombre de cas de cancers de la prostate est en constante augmentation mais le nombre de décès reste stable. Cela est le signe du vieillissement de la population mais aussi d'une meilleure prise en charge médicale.


4. Quels examens servent à dépister précocement le cancer de la prostate ?

La plupart des cancers de la prostate se développent chez des hommes âgés et évoluent très lentement. Certains plus rares évolueront rapidement et s'étendront à d'autres organes (métastases). Le lent développement de ce type de cancer incite à proposer un diagnostic précoce car le meilleur gage de guérison est de le détecter quand il est encore localisé à la prostate, sans extension.
Pour cela, le toucher rectal associé à un dosage de la PSA (antigène prostatique spécifique) devrait être pratiqué chaque année par tous les hommes à partir de 50 ans. Pour ceux qui ont des antécédents familiaux, ces examens médicaux sont recommandés dès 40 ans.


5. De quels traitements dispose-t-on pour traiter ce cancer ?

La radiothérapie est utilisée dans tous les cas. Le recours à la chirurgie, à l'hormonothérapie ou plus rarement à la chimiothérapie dépend des caractéristiques de la tumeur, de l'âge du patient et de son état général.
Le cancer de la prostate possède la particularité d'exister à l'état latent chez de très nombreux hommes. Trente pour cent des hommes seraient atteints entre 50 et 59 ans et 70 % après 80 ans. En fait, un vieillard risque davantage de mourir d'une autre pathologie plutôt que de son cancer de la prostate dont il ignore jusqu'à l'existence.


6. Le comportement sexuel influence-t-il les maladies prostatiques ?

Non. Plusieurs études se sont attachées à rechercher un lien quelconque entre le comportement sexuel et la survenue des atteintes de la prostate. Ni l'âge des premiers rapports, ni leur fréquence, ni le statut marital ou le niveau socio-économique ne semblent constituer des facteurs de risque connus.
De même le caractère héréditaire du cancer de la prostate reste très discuté même s'il existe des familles où le nombre de cas est particulièrement élevé. Lors de plusieurs études, un facteur génétique familial a été retrouvé chez 2 % des malades. Par contre, il ne semble pas qu'il existe une hérédité de l'hypertrophie bénigne de la prostate.


7. L'alimentation joue-t-elle un rôle ?

Il semble qu'une alimentation riche en graisse puisse créer un terrain favorable au cancer de la prostate, ce qui explique les importantes disparités d'un pays à l'autre. Par ailleurs, une étude récente concernant l'impact de l'alimentation sur l'hypertrophie bénigne de la prostate a retrouvé un risque légèrement accru lié à des apports énergétiques élevés en protéines et en acides gras poly-insaturés.
Quand on souffre d'un adénome, certains aliments sont à éviter comme les alcools forts, le vin blanc, la bière, le café fort, les plats épicés... Il faut aussi penser à boire suffisamment d'eau dans la journée pour limiter le risque de calculs et d'infection lié à des urines qui stagnent trop longtemps dans la vessie. Le soir au contraire, on peut réduire la consommation d’eau pour éviter d'être dérangé trop fréquemment la nuit.


Claire Viognier

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