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08/08/2002
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Syndrome prémenstruel : bien manger pour rétablir l’équilibre ?
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(MFI) « Je me sens toute gonflée. J’ai mal au ventre. Des maux de tête. Les jambes lourdes. Des sautes d’humeur. Des crises de larmes… » Les femmes ne manquent pas de mots pour décrire le syndrome prémenstruel, cet ensemble de symptômes physiques et psychiques qui peut leur gâcher la vie à l’approche des règles ! Nombreuses sont les explications du fameux syndrome, nombreux aussi les moyens pour essayer d’y remédier. D’après certains travaux, l’alimentation pourrait jouer un rôle…
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Pour celles qui le subissent de mois en mois, c’est un mauvais moment à passer ! Un moment où elles changent d’humeur, deviennent irritables, manifestent des comportements parfois étranges. Ou encore un moment où elles gonflent, se sentent ballonnées, ont les seins douloureux, des problèmes veineux, voire prennent du poids. Un moment de brusques compulsions alimentaires et de crises de boulimie. Un moment où elles ont mal au ventre, avec des crampes, des spasmes. Perdent la mémoire, ont du mal à se concentrer, se sentent fatiguées. Dorment mal et même se sentent carrément dépressives… Une fois par mois, dans la deuxième partie du cycle, à l’approche des règles, le vent tourne. Le vent mauvais du syndrome prémenstruel, qui se met à souffler… plus ou moins fort. Heureusement, toutes les femmes ne subissent pas ces désagréments. Et celles qui les subissent ne les ont pas tous en même temps ! Ni avec la même intensité. Les manifestations que l’on rapporte au syndrome prémenstruel sont très variables d’une femme à l’autre. Et nombre d’entre elles d’ailleurs, prises isolément, peuvent très bien n’avoir aucun rapport avec lui. On peut avoir mal au ventre ou des insomnies pour bien d’autres raisons ! Mais ce qui caractérise le syndrome prémenstruel, c’est l’apparition d’un certain nombre de ces troubles et parfois leur augmentation dans la deuxième moitié du cycle. Et surtout leur disparition dans les 24 à 48 heures qui suivent l’arrivée des règles.
Beaucoup d’explications qui n’expliquent pas tout !
Le syndrome prémenstruel a fait l’objet de nombreuses tentatives d’explication. Certains spécialistes ont fait l’hypothèse d’un déséquilibre dans les sécrétions hormonales, qui ne sont pas équivalentes dans les deux parties du cycle. D’autres ont évoqué un trouble du métabolisme du calcium et du magnésium : ce qui n’est pas contradictoire, puisqu’un excès d’estrogènes, selon ces chercheurs, pourrait bien révéler des anomalies du métabolisme du calcium et une déficience en vitamine D. D’autres ont mis en cause un déficit en vitamine B6 : les tentatives de correction de ce déficit ont donné des résultats contradictoires, et les fortes doses (qui s’écartent des besoins physiologiques) peuvent être plus néfastes que bénéfiques. D’autres travaux encore font intervenir les prostaglandines, les acides gras essentiels et l’équilibre des acides gras entre eux. Diverses équipes médicales dans le monde ont donc tenté des « supplémentations » variées : compléments alimentaires à base d’huile d’onagre, association d’acides gras oméga-3 et de vitamine B12… Enfin, on a remarqué que les aliments qui favorisent la fabrication de prostaglandines pro-inflammatoires par l’organisme entraînent une augmentation de l’irritabilité, de la nervosité, des troubles de l’humeur et des tensions mammaires lors du syndrome prémenstruel. Particulièrement visés : le chocolat, le café, le thé, le cola… En diminuant la consommation de ces aliments, les troubles auraient tendance à s’estomper. De même, une diminution de la consommation de sel pourrait diminuer les gonflements et les problèmes mammaires…
L’hypothèse nutritionnelle
En pratique, les tenants de cette hypothèse nutritionnelle distinguent trois types de déficits. Le déficit en magnésium et en calcium donne des symptômes proches de ceux de la tétanie et de la spasmophilie : des spasmes, des règles douloureuses, des problèmes intestinaux, des crampes musculaires, mais aussi une plus grande nervosité ou irritabilité, des troubles du sommeil, des migraines… Le déficit en sérotonine, lui, retentit sur le comportement et sur l’humeur : les femmes deviennent impatientes, irritables, elles ont là encore des difficultés avec le sommeil, des accès de dépression. Elles supportent mal la frustration, elles ont des attirances alimentaires irrépressibles vers le sucré, des crises de boulimie. Le déficit en acides gras essentiels et les troubles de l’équilibre des prostaglandines, enfin, ont comme conséquences principales le gonflement, la prise de poids, la rétention d’eau, les tensions des seins, les maux de tête, les jambes lourdes…
Et si l’on revenait à l’équilibre alimentaire ?
Sans préjuger des traitements spécifiques qui relèveraient d’une prescription médicale, on peut toujours tenter de réguler en douceur ces déficits grâce à des apports alimentaires appropriés. Les apports importants à surveiller sont ici ceux de calcium, magnésium, vitamine B6 et vitamine D. Contre le déficit en calcium et magnésium, on privilégie les produits laitiers, les poissons et les fruits de mer, les céréales complètes, les légumineuses, les fruits secs. Contre le déficit en sérotonine, on préconise plutôt une alimentation riche en sucres (complexes ou simples), en légumes et en fruits, en surveillant les apports de vitamine B, fer et magnésium. Contre le déficit en acides gras, on privilégie les acides gras du type huile de colza, et on diminue les aliments riches en xanthines comme le thé, le café, le cola, le chocolat. Des apports complémentaires d’huile d’onagre peuvent aussi être conseillés par le médecin.
Divers traitements médicaux, des supplémentations, des compléments alimentaires sont souvent proposés lorsque les troubles sont sévères. Aucune de ces « thérapeutiques » pourtant, à ce jour, ne fait l’unanimité des médecins. Un certain nombre de moyens simples permettrait en tout cas de combattre le syndrome prémenstruel ou du moins de limiter ses effets : la réduction de la consommation d’alcool et de tabac, la diminution du stress, l’exercice physique pratiqué régulièrement…
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MFI/CERIN
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