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13/12/2002
Obésité et maladies cardiovasculaires gagnent les pays pauvres

(MFI) Le rapport sur la santé dans le monde que vient de publier l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient qu’il est possible de faire gagner un nombre d’années de vie en bonne santé aux habitants de tous les pays. Les populations des pays les plus pauvres pourraient même gagner jusqu’à dix ans et même plus, en agissant sur des facteurs de risques bien identifiés.

Parmi les facteurs de risque considérés comme les plus importants aujourd’hui, figurent ceux qui sont alliés de la pauvreté comme l’insuffisance pondérale, l’usage d’eau non potable, le défaut d’assainissement et d’hygiène, les pratiques sexuelles dangereuses (sida), la carence en fer et la pollution à l’intérieur des habitations due à l’usage de combustibles solides.
D’autres facteurs de risques sont plus communément associés aux sociétés de consommation comme l’hypertension, l’excès de cholestérol, le tabac et l’excès d’alcool, l’obésité et la sédentarité. Hélas, ils ne sont plus seulement un danger pour les nantis ; ils commencent en effet à se répandre dans le monde en développement où ils créent une double charge en s’ajoutant aux maladies infectieuses qui sont loin d’avoir disparu.
La coexistence de l’excès et de l’insuffisance rythme ce rapport 2002. Ainsi, 170 millions d’enfants des pays pauvres ont un poids corporel insuffisant et plus de 3 millions d’entre eux pourraient en mourir cette année. L’insuffisance corporelle contribue à 60 % de tous les décès d’enfants dans les pays en développement. A côté, plus d’un milliard d’adultes dans le monde (majoritairement les pauvres des pays riches) ont un excès de poids et au moins 300 millions sont cliniquement obèses. 500 000 d’entre eux vont succomber cette année à des maladies en rapport direct avec l’obésité (atteintes cardio-vasculaires, cancers, diabète...).

Trop gras, trop sucré

L’incidence de l’obésité avec tous ses effets délétères sur la santé n’épargne plus les pays en développement. Comme le constate l’OMS, les mauvaises habitudes alimentaires qui gagnent du terrain avec la consommation accrue d’aliments industriels trop gras, trop salés, trop sucrés deviennent universelles. Dans les taudis des mégapoles d’aujourd’hui, des maladies non transmissibles dues à des nourritures malsaines coexistent avec la sous-alimentation.
Considéré comme le deuxième tueur sur la liste établie par l’OMS, le virus du sida touche actuellement 40 millions de personnes dans le monde dont 95 % vivent dans les pays en développement et la moitié a moins de 25 ans. L’épidémie réduit l’espérance de vie en Afrique subsaharienne à 47 ans, alors qu’elle devrait être d’environ 62 ans. Actuellement, seules 300 000 personnes dans les pays en développement ont accès à un traitement antirétroviral. Quand on sait qu’en Afrique, plus de 99 % des infections à VIH sont dues à des pratiques sexuelles dangereuses, l’utilisation de préservatifs et la prise en charge rapide des infections sexuellement transmises sont le minimum à réaliser pour maîtriser l’épidémie. Le développement de l’accès aux médicaments est une grande priorité, mais pour le moment chacun peut constater que les moyens mobilisés sont encore bien loin de correspondre à l’ampleur de la tragédie.

Selon l’OMS, plus de 50 % des morts et des incapacités résultant par exemple des maladies cardiovasculaires et des accidents cérébrovasculaires (AVC) responsables de 12 millions de décès par an, pourraient être évités. Cela grâce à des actions individuelles et des mesures nationales simples, peu coûteuses et efficaces pour réduire l’hypertension, l’excès de cholestérol, l’obésité et le tabagisme. Les personnes présentant un risque élevé devraient recevoir un traitement à faible dose associant antihypertenseurs, statines et aspirine.
Le rapport rappelle qu’encore récemment, on pensait que les maladies cardiovasculaires étaient un problème occidental. Ce n’est manifestement pas le cas. Les experts de l’OMS ont en effet observé que l’hypertension et l’hypercholestérolémie sont bien plus fréquentes dans les pays en développement qu’on ne le croyait. Des mesures énergiques s’imposent, conclut l’OMS. Les gouvernements doivent augmenter les taxes sur le tabac et l’alcool et promouvoir des campagnes sur la santé et la sécurité sanitaires plus percutantes. En réduisant les 10 risques majeurs identifiés dans ce rapport, Etats et populations favoriseront un développement durable et une réduction des inégalités dans la société.

Claire Viognier

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