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03/01/2003
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Chronique Santé
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À la table des enfants-rois
(MFI) La tolérance des parents ne fait pas forcément le bonheur des enfants. C’est en tout cas ce qu’explique une psychanalyste, Christiane Olivier, dans un ouvrage récent Enfants-roi, plus jamais ça ! Des réponses aux questions que chaque parent se pose un jour…
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Pourvu que mon bébé veuille bien téter
Il est là depuis quelques minutes et la première angoisse vous étreint. « Va-t-il vouloir téter ? » Il est là depuis quelques jours et les questions se succèdent : « A-t-il faim ? » « A-t-il assez mangé ? » « Mon lait est-il bon ? » « Faut-il le réveiller pour qu’il finisse son biberon ? » L’important à cette période de la vie, précise le Dr C. Olivier, est de rester le plus décontracté possible vis-à-vis de la nourriture. Inutile d’obliger l’enfant à finir les 60 grammes de lait préconisés par le pédiatre, s’il n’en veut plus. Nourrir son enfant ne doit jamais tourner au pugilat ni à la crise de désespoir. De l’attitude des parents vis-à-vis de l’alimentation à cet âge dépendront l’attitude de l’enfant et son plaisir à manger tout le reste de sa vie. Les pleurs ne sont pas toujours synonymes de faim. Le jeu, la tétine, le pouce, le doudou ou encore les mots sont à essayer avant de lui coller dans la bouche le sein ou le sacro-saint biberon…
Le soir, il se dépêche de manger pour aller voir la télé
Tout le monde est encore à table quand il descend de sa chaise, refusant même le dessert pour aller plus vite voir la télé. Si on lui impose de rester, c’est le drame ! Alors, pour pouvoir finir de dîner tranquillement, on le laisse aller voir « sa » télé… Or, en désorganisant le repas, on perturbe entièrement la vie de la famille, précise le Dr Olivier. À vous de faire respecter l’ordre en interdisant la télé pendant les repas et même après, intime la psychanalyste.
Il refuse ce qu’on lui sert à table
Le refus de manger ce qu’on lui sert est pour l’enfant une façon de manifester qu’il y a une différence entre ses goûts et les nôtres. Pourquoi pas… Seulement, précise le Dr Olivier, il faut lui apprendre à manger de tout et lui dire d’emblée que s’il ne mange pas un peu de ceci ou de cela, il n’aura pas autre chose -de dessert en l’occurrence- et il devra quitter la table. La table doit rester le lieu qu’occupent des personnes qui ont faim et qui mangent… Les mères qui, devant le refus de l’enfant de manger ses légumes, accélèrent vers les desserts de peur qu’il ne quitte la table la faim au ventre, auraient peut-être intérêt à revoir leur comportement… Tout comme celles d’ailleurs qui, devant le refus de leur enfant de manger tel ou tel légume vert, le remplacent systématiquement par des pommes de terre, des pâtes ou du riz. Lorsqu’un enfant quitte la table la faim au ventre, il revient la plupart du temps plus tard pour réclamer à manger. Ne lui proposez pas alors ce qu’il a refusé, ne lui donnez pas non plus le gâteau ou la banane écrasée qu’il attend, conseille le Dr Olivier, mais plutôt une collation plus spartiate (le repas « du prisonnier »: eau plus biscottes, par exemple) qui lui permettra de mieux appréhender les choses au repas suivant… et plus tard d’éviter d’ouvrir le réfrigérateur à n’importe quelle heure après que tout le monde soit couché.
Comment éviter à ces chers petits de devenir obèses
Après avoir refusé de manger à table, il commence son deuxième dîner… Il picore dans le placard à gâteau, mange des bonbons, vous casse les pieds jusqu’à avoir un verre de soda (s’il ne se sert pas tout seul), et vous, fatiguée et pour avoir la paix, ne dites rien… Il aura au moins mangé ça, pensez-vous ! Or, le grignotage est une mauvaise habitude, précise le Dr Olivier. Devant un enfant qui grignote sans cesse, la question doit se poser : êtes-vous assez présents, disponibles ? Inutile pourtant de culpabiliser les femmes qui travaillent, conseille le Dr Olivier. Le tout est de ne pas se mettre à compenser systématiquement ses absences ou son manque de disponibilité par la nourriture.
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CERIN
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