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15/01/2003
La violence en… 6 questions

(MFI) La violence est responsable chaque année de 1,6 million de morts. On pense d’abord aux victimes des guerres, aux crimes et autres agressions flagrantes. Mais les experts de l’Organisation mondiale de la Santé estiment quant à eux que cela n’est que la partie visible de l’iceberg, la majorité des actes de violence étant commis loin des regards, sans jamais être notifiés à quiconque.

1. Comment l’OMS définit-elle la violence ?

(MFI) C’est l’usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, une autre personne ou une communauté. Cette violence entraîne ou présente un risque important de traumatisme, de décès, de dommage moral... La définition de l’OMS comprend aussi bien la violence interpersonnelle que les comportements suicidaires et les conflits armés. Outre la mort, elle englobe des conséquences souvent moins évidentes comme les atteintes psychologiques, les problèmes de carence et de développement qui compromettent le bien-être individuel, familial et communautaire.

2. En quoi la violence générée par les conflits armés est-elle une question de santé publique ?

(MFI) En 2000, plus de 300 000 personnes sont mortes des suites directes de conflits armés dans le monde, dont le plus grand nombre en Afrique. A ces milliers de personnes tuées s’ajoute le nombre massif de blessés et celui plus important encore des handicapés à vie et des mutilés. Ainsi, les récents conflits du Mozambique et du Sierra Leone où a été élaborée une stratégie délibérée de terreur qui consistait à couper les lèvres, les oreilles, un ou plusieurs membres des habitants.
La torture, le viol sont aussi des armes dont les conséquences sur la santé physique et mentale sont très lourdes. Les enfants et les réfugiés comptent parmi les groupes les plus vulnérables parmi lesquels croissent en flèche lors des périodes de conflit, les taux de mortalité et de morbidité. Plus généralement, les conflits armés désorganisent les services de santé déjà fragiles ainsi que la production et la distribution alimentaire, facteur de famine.

3. Les femmes sont-elles toujours les premières victimes de la violence « domestique » ?

(MFI) Lors d’enquêtes menées dans le monde, entre 10 et 69 % des femmes ont dit avoir fait l’objet de violences physiques de la part de leur partenaire masculin à un moment de leur vie. Dans certains pays, jusqu’à 47 % des femmes rapportaient avoir été forcées lors de leur premier rapport sexuel. Parmi les femmes victimes d’homicides, près de la moitié ont été tuées par le conjoint avec qui elles vivaient ou dont elles s’étaient séparées. Les femmes sont particulièrement vulnérables à la violence conjugale dans les sociétés où subsistent une forte inégalité entre les sexes. La violence infligée aux femmes est un phénomène qui touche tous les pays, toutes les cultures et tous les milieux sociaux.

4. Comment cela se ressent-il sur leur santé ?

(MFI) Les femmes maltraitées ont plus souvent des problèmes gynécologiques, des grossesses non désirées, des accouchements et des naissances prématurées, des maladies sexuellement transmissibles et le sida. Les traumatismes physiques et/ou psychiques entraînent une hausse des interventions chirurgicales, des consultations médicales et des hospitalisations tout au long de la vie de ces femmes, du moins pour celles qui ont accès à ces services de soins.

5. Les enfants au sein de leur famille échappent-ils à ces dangers ?

(MFI) La maltraitance ou la privation de soins envers les enfants est un problème mondial. Quelque 57 000 enfants ont été tués par homicide en 2000 et ce sont les petits de 0 à 4 ans qui sont le plus exposés. En l’absence d’enquête ou d’autopsie pour de nombreux décès, il est en fait difficile de connaître la véritable ampleur du problème. Les sévices n’entraînant pas la mort sont évidemment bien plus nombreux. Selon certaines études citées par l’OMS, entre un quart et la moitié des enfants signalent être victimes de violences physiques graves : ils sont battus, reçoivent des coups de pieds ou sont attachés par les parents. Par ailleurs, des données laissent à penser que dans le monde, 20 % des femmes et 5 à 10 % des hommes ont été victimes d’agressions sexuelles dans leur enfance.

6. Peut-on en conclure que la violence est inéluctable ?

(MFI) Non, affirment les experts de l’OMS, la violence n’est pas une fatalité. On peut la prévenir et en limiter les conséquences en repérant les facteurs qui sont prédictifs de la violence. D’abord, recommande l’OMS, il faut rompre le silence et les interdits qui entourent les comportements violents, notamment à l’intérieur des familles, envers les enfants, les femmes, les personnes âgées. Les systèmes de santé publique appuyés par les gouvernements peuvent agir par des campagnes de prévention dans les écoles ou plus largement avec les médias. Des interventions ciblées auprès des groupes les plus exposés au risque de violence ou ayant déjà manifesté un comportement violent ont prouvé leur efficacité.

Claire Viognier

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