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21/02/2003
Des laits qui n’en sont pas

(MFI) Le lait, peut être de vache, de chèvre, ou de tout autre mammifère. Mais ce n’est jamais une boisson végétale : même si on emploie souvent ces termes, il n’existe pas de « lait » de soja ou d’amande ! A chaque boisson son appellation… et ses propriétés.

La réglementation réserve le terme de « lait » au produit issu des mamelles de mammifères (vache, chèvre, bufflonne). Or, certaines boissons végétales, fabriquées à partir de graines ou de céréales (soja, amandes, châtaignes), sont souvent improprement dénommées « laits » végétaux. Il est vrai que les deux types de boisson ont la même couleur ! Cette confusion fait souvent croire aux consommateurs qu’ils sont équivalents, alors que leurs propriétés nutritionnelles sont très différentes.
Comparons les apports nutritionnels du lait de vache demi-écrémé, qui est le plus consommé des laits animaux, avec ceux de différentes boissons végétales.
- Protéines. Les teneurs en protéines sont identiques pour le lait et le tonyu (jus de soja), alors que les jus d’amande, de noisette, d’avoine ou de châtaigne en contiennent environ trois fois moins ou quasiment pas (jus de riz). Mais ce qui différencie le plus ces boissons est la qualité de leurs protéines. Les protéines d’origine animale sont de haute valeur nutritionnelle, car elles contiennent tous les acides aminés indispensables (ceux que nous ne pouvons pas fabriquer nous-mêmes), alors que les protéines végétales sont moins bien équilibrées. Une alimentation équilibrée devrait apporter des protéines végétales et des protéines animales en quantité équivalente.
- Graisses. Le lait et les boissons végétales sont pauvres en graisse (en moyenne 1,5 g /100 ml). Les boissons aux amandes et au quinoa sont un peu plus riches. Les graisses végétales apportent essentiellement des acides gras insaturés, favorables à la prévention des maladies cardio-vasculaires. Les emballages de certaines d’entre elles portent la mention « sans cholestérol » ce qui peut laisser supposer que les autres en contiennent. Or, si c’est le cas, c’est en quantités minimes, puisque ces boissons sont pauvres en matière grasse. Par ailleurs, on peut choisir le lait écrémé, qui est sans graisse et sans cholestérol.
- Calories. L’apport énergétique varie peu d’une boisson à l’autre (40 à 50 kcal /100 ml).
- Minéraux. Il existe très peu de données sur la composition en minéraux des boissons végétales. Les seules disponibles concernent le calcium et le sodium. Les boissons végétales sont naturellement pauvres en calcium, alors que le lait en est riche. C’est pourquoi certaines d’entre elles sont enrichies en calcium, mais on ne sait pas vraiment si ce calcium est aussi bien assimilé et utilisé par l’organisme que celui du lait. Les apports de sodium (sel) sont faibles, voire très faibles (jus de châtaigne et de noisette).
- Vitamines. Peu de données chiffrées sur les vitamines dans les produits végétaux. Les seuls éléments de comparaison concernent le tonyu. Il contient autant de vitamine B1 que le lait, moins de vitamine B2, et pas du tout de vitamines A et B12.
- Fibres. Le lait est dépourvu de fibres. Les boissons végétales en contiennent peu, contrairement à la matière première (graine, céréale) : elles sont en effet éliminées lors de la fabrication.

À chaque besoin sa boisson

Ces différences de propriétés nutritionnelles font que le lait et les jus végétaux ne sont pas faits pour répondre aux mêmes besoins. Même si leur aspect « laiteux » est le même, il ne faut pas tout confondre !
- Substituts du lait ? Contrairement à ce qui est mentionné sur les emballages, les jus végétaux ne sont pas une alternative ou un substitut au lait. Ce sont des produits différents (seule la couleur les rapproche). Il est toujours nécessaire, pour les enfants mais aussi pour les adultes, de consommer des produits laitiers (yaourts, fromages, petits-suisses) pour faire face aux besoins calciques.
- Intolérance au lactose. Dans les cas d’intolérance au lactose (sucre du lait), ces boissons végétales peuvent être consommées, car elles sont sans lactose. Mais il faut manger par ailleurs des yaourts et du fromage, toujours bien tolérés, pour s’assurer des apports calciques suffisants.
- Allergies alimentaires. Il existe pour le lait, mais aussi pour le soja, ou les amandes, qui contiennent des protéines allergisantes… Même si on en observe moins fréquemment aujourd’hui que pour l’arachide, le lait ou l’œuf, le nombre de cas d’allergies à ces produits augmente parallèlement à leur consommation.
- Nourrissons. Dans les magasins diététiques, on trouve des poudres aux châtaignes, aux noisettes, aux amandes, recommandées pour les nourrissons qui ne peuvent pas être allaités par leur maman ou qui ne le sont plus. Ces produits ne répondent pas à la réglementation très stricte des préparations pour nourrisson et préparations de suite. Cette réglementation fixe en effet une composition nutritionnelle très précise, qui permet de se rapprocher au mieux du lait maternel et de faire face aux besoins du nourrisson. Ces boissons pour nourrisson ne peuvent donc en aucun cas se substituer au lait maternel ou au lait infantile.

CERIN


Encadré : Les boissons végétales

(MFI) Les boissons végétales sont le plus souvent issues de graines broyées dont on extrait le jus. À ce jus sont ajoutés de l’eau et divers ingrédients, variables selon les boissons et les marques (huile de colza, sel, poudre maltodextrinisée, arômes). Puis ce jus est pasteurisé ou stérilisé, avant d’être conditionné.

CERIN




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