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07/03/2003
Vaccin anti-sida : premiers résultats encourageants

(MFI) Ce n’est certes pas le vaccin préventif universel mais les résultats obtenus par le vaccin mis au point par une équipe française constitue un premier pas important vers ce type de thérapie. Les travaux conduits sous l’égide de l’Agence nationale de recherches sur le SIDA (ANRS) portent en effet sur des essais de vaccinothérapie qui ne sont pas destinés à empêcher la contamination. Ils s’adressent à des personnes atteintes du virus du sida et sous traitement antirétroviral. Plusieurs années d’études seront nécessaires avant une application pratique de ces recherches. « D’ici trois à cinq ans ce pourrait être une nouvelle stratégie de traitement » a déclaré le directeur de l’ANRS, le Pr Michel Kazatchkine qui présentait ses travaux lors de la dizième conférence américaine sur les rétrovirus et les infections opportunistes à Boston (Etats-Unis).

Les deux essais de vaccinothérapie menés par l’ANRS concernent 118 patients dont 81 ont reçu le vaccin en quatre injections à un mois d’intervalle et 37 ont continué leur traitement sans modification. Tous ces patients étaient traités et leur maladie bien contrôlée (charge virale indétectable). Un mois après la dernière injection, le traitement antirétroviral contre le virus du sida était interrompu. Le but étant de vérifier si la préparation vaccinale induisait chez eux une réponse immunitaire dirigée contre le VIH assez forte pour contrôler la charge virale (quantité de virus dans le sang).
Parmi les sujets vaccinés, 25 % ont pu arrêter leur traitement et trois mois après l’arrêt, leur charge virale restait basse. Dans le groupe non vacciné, seuls 5 % des patients sont actuellement dans la même situation. Par ailleurs, le reste des patients vaccinés a dû lors de cette période de suspension reprendre son traitement antirétroviral, leur charge virale ayant fait un rebond. Toutefois, ce rebond s’est produit plus tard chez les sujets vaccinés que chez ceux qui ne l’étaient pas, ce qui démontre à l’évidence une bonne réponse immunitaire.
Ces résultats, bien qu’ils ne soient que préliminaires, sont considérés néanmoins comme très prometteurs. Au contraire des vaccins préventifs destinés à empêcher l’entrée des virus dans l’organisme, les vaccins thérapeutiques visent à stopper ou à ralentir leur progression une fois qu’ils y sont déjà. L’idée de l’équipe de l’ANRS est que leur préparation vaccinale réapprenne au système de défense de l’organisme à se battre contre le virus du sida, de rééduquer et de renforcer en somme le système immunitaire. Le vaccin préventif contre le sida reste pour le moment toujours hors de portée alors que la piste thérapeutique donne déjà tant chez l’homme que chez l’animal des gages d’espoir. Une équipe franco-chinoise n’est-elle pas parvenue en décembre dernier à stopper la progression du virus du sida dans sa forme simienne chez des singes ? Avec leur vaccin thérapeutique les chercheurs ont obtenu une baisse des niveaux du virus dans le sang en même temps qu’une augmentation du nombre des cellules du système immunitaire chez sept des dix singes macaques infectés.
Le vaccin thérapeutique pourrait notamment rendre possible des interruptions du traitement antirétroviral qui n’est pas toujours bien supporté, tout en assurant le maintien d’une charge virale basse. Pour le moment, le recul maximal est d’un an pour ce qui concerne les 25 % de patients qui n’ont pas eu besoin de reprendre leur traitement. Ils devraient être suivis deux ans pour voir combien de temps cette protection va durer. Ainsi et pour la première fois, la perspective de pouvoir vivre avec le sida sans traitement quotidien n’est plus tout à fait une utopie. Les multithérapies ont redonné de la vie aux malades et des millions de sidéens dans les pays en développement n’ont d’autre attente que d’y avoir enfin accès. Mais ces traitements sont lourds avec des problèmes de résistances et leurs effets secondaires parfois importants sont difficilement supportables par les patients, année après année.

Claire Viognier

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