La toxine du charbon comme anti-cancéreux
(MFI) La bactérie du charbon qui a été utilisée dans des attentats au courrier aux Etats-Unis fin 2001 vient d’être détournée pour détruire des tumeurs cancéreuses. Des chercheurs sont parvenus à modifier génétiquement cette toxine responsable de la maladie du charbon, afin qu’elle s’attaque chez la souris à plusieurs types de cellules cancéreuses, sans toxicité apparente pour les cellules normales.
Les traitements mis au point par le Dr Stephen Leppla (Instituts nationaux de la santé, Etats-Unis) ont permis de réduire la taille des tumeurs de 65 à 92 % et d’en faire disparaître certaines. Les cellules cancéreuses ont commencé à mourir seulement 12 heures après l’instauration du traitement sans endommager les cellules saines avoisinantes. D’autres travaux seront entrepris pour vérifier si cette toxine du charbon pourrait avoir le même effet chez l’homme.
Testostérone et risque cardiaque
(MFI) La chute du taux de testostérone (l’« andropause »), qui survient avec l’âge chez les hommes, pourrait expliquer pourquoi le sexe fort souffre plus de maladies de cœur en vieillissant. Si on connaît bien le lien entre hormone et risque cardiaque chez la femme, ce lien a été jusqu’à présent ignoré chez les hommes, remarquent les auteurs britanniques de cette étude publiée dans la revue Heart. Les faibles niveaux de testostérone sont en effet liés à un profil de risques défavorables comme un cholestérol en excès, un sang plus « épais », une hypertension... Parmi ceux souffrant de maladies cardio-vasculaires, on retrouve deux fois plus d’hommes avec de faibles niveaux de testostérone que dans la population générale, relève cette étude. Les auteurs suggèrent de lancer des essais pour voir si un traitement hormonal substitutif à la testostérone présenterait un bénéfice plus important que l’inconvénient souvent évoqué d’accroître le risque de cancer de la prostate.
Se faire vacciner contre le tabac
(MFI) Malgré tous les moyens disponibles, il n’est jamais facile de décrocher du tabac. Une équipe de chercheurs de l’université de Maastricht (Pays-Bas) va peut-être réussir à fournir le coup de pouce définitif pour y parvenir. Elle travaille en effet à la mise au point d’un vaccin anti-tabac, le Nic-VAX qui est actuellement testé sur une trentaine de volontaires afin de s’assurer durant cette première phase de l’innocuité du produit.
Ce vaccin candidat est fabriqué à partir de la nicotine et il vise à produire des anticorps empêchant la nicotine d’atteindre le cerveau. De cette façon, le vaccin devrait bloquer la dépendance tabagique et ainsi faciliter le sevrage. Cependant, le Nic-VAX n’offre aucune protection vis-à-vis des substances cancérigènes inhalées en fumant. Un autre projet de vaccin anti-tabac est également à l’essai en Grande-Bretagne.
Céphalées, douleurs cervicales, consultez votre dentiste
(MFI) Mal à la tête, douleurs cervicales ? Vous n’y auriez probablement pas pensé mais votre dentiste a peut-être la solution à vos problèmes car il peut s’agir d’un dysfonctionnement de l’articulation temporo-mandibulaire. Une appellation un peu compliquée pour désigner le décalage entre le maxillaire supérieur et la mandibule (inférieure).
Des médecins français se sont intéressés à 23 patients souffrant de douleurs cervicales. Tous présentaient le fameux décalage entre les deux mâchoires. Ces praticiens ont alors posé des « cales » provisoires chez un groupe de ces patients qui ont rapidement obtenu le soulagement de leurs douleurs. L’autre groupe a été traité plus classiquement par la kinésithérapie pour un résultat moins probant.
Revues médicales à prix réduit
(MFI) Quarante trois pays dont le PIB par habitant se situe entre 1 000 et 3 000 € pourront désormais consulter quelque 2 200 revues de référence dans le domaine de la santé, moyennant un prix fortement réduit. Cet accès privilégié passe par l’Inter réseau-Santé-Initiative, réseau d’accès aux recherches ; ces pays s’acquitteront d’une redevance annuelle de 1 000 € après une période d’essai gratuit de six mois.
Quelques 69 pays à faible revenus (PIB inférieur à 1 000 €) bénéficient déjà gratuitement de l’accès à ces publications dans leurs hôpitaux, écoles de médecine et instituts de recherche. Pour la directrice générale de l’OMS, le Dr Gro Harlem Brundtland, « les informations ainsi mises à la disposition des pays en développement leur permettront de développer les compétences et la recherche et par conséquent sauver des vies ».
Cloner les vaches pour un lait amélioré
(MFI) Des chercheurs néo-zélandais sont parvenus à cloner des vaches capables de fabriquer un lait amélioré. Neuf des onze clones de vaches obtenus produisent un lait beaucoup plus riche en caséine. Cette particularité offre l’avantage remarquable de rendre ce lait plus résistant à la chaleur. Selon l’auteur de ces travaux le Pr Götz Laible, la présence en excès de ces protéines devrait faciliter la fabrication des fromages et permettre à l’industrie laitière de réaliser de substantielles économies. Reste maintenant à obtenir l’approbation des autorités sanitaires, ce qui n’est pas encore acquis compte tenu des nombreuses réticences à l’égard des plantes génétiquement modifiées.
Claire Viognier
Encadré : VRAI OU FAUX ?
La lèpre a-t-elle disparu ?
(MFI) Faux. L’éradication de la lèpre, d’abord envisagée pour l’an 2000, est maintenant repoussée à 2005. Le nombre de pays où elle pose un problème de santé publique est passé de 122 à 28 en quinze ans. Mais le nombre de nouveaux cas stagne cependant de façon alarmante. Environ 700 000 nouveaux malades sont ainsi dépistés chaque année, dont 10 % chez des enfants de moins de 15 ans.
D’autre part, deux à trois millions de personnes souffrent de séquelles invalidantes pour avoir été soignées trop tardivement. Ces chiffres ne donnent qu’un vague aperçu de la situation car la honte, le rejet ou l’ostracisme subi par les malades font que nombre d’entre eux ne sont jamais dépistés et encore moins traités.
La mise en place d’une trithérapie antibiotique qui permet de guérir les malades et de stopper la contagion a apporté un énorme progrès. Ce traitement, fourni gratuitement depuis 1995, a déjà permis de guérir la moitié des malades mais pour être efficace, il doit être pris quotidiennement pendant six ou douze mois selon la forme de la maladie. La situation actuelle en Côte d’Ivoire inquiète particulièrement les spécialistes, car il devient impossible d’acheminer les médicaments en plusieurs points du pays, ce qui laisse craindre une reprise de l’épidémie.
C. V.
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