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27/03/2003
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L’Afrique sous la menace de la grippe
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(MFI) Les épidémies récentes en République démocratique du Congo et à Madagascar illustrent la menace que la grippe fait toujours peser dans les pays en développement. On aurait tort de la prendre à la légère, car la grippe peut être aussi mortelle qu’elle l’a été en 1918, année où elle a tué plus de 20 millions de personnes dans le monde.
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Jusqu’à présent, les effets de la grippe dans les pays en développement n’attiraient guère l’attention. Pourtant le risque d’en mourir y est plus important que dans les pays industrialisés à cause de la malnutrition et du sida, qui augmentent le risque de complications, et de l’insuffisance des services de santé. Les conflits, en déplaçant les populations, facilitent la propagation du virus grippal et rendent encore plus hypothétique l’accès aux services de santé quand il en existe. Dans ce contexte, la grippe peut faire des ravages comme cela s’est produit à Madagascar, où une épidémie commencée en juillet dernier a déjà tué plus de 800 personnes et mobilisé une grande partie des ressources du système de santé. En République démocratique du Congo, où l’épidémie de grippe sévit toujours, les autorités sanitaires rapportent que 1,5 million de personnes ont été touchées et que 2000 en sont mortes. Le virus en cause semble selon l’OMS sur le point de balayer l’Afrique.
Chaque année, la grippe tue un million de personnes. Tôt ou tard, met en garde l’OMS, une pandémie va se déclencher, car le monde entier vit sous cette menace. « Aujourd’hui, constate l’Organisation, nous ne sommes pas prêts à l’affronter et il est urgent de commencer à se préparer. Pour faire face au problème, nous devons mettre en place un puissant système de surveillance mondiale et de solides infrastructures ; sinon, nous en subirons les conséquences. » Le réseau actuel, constitué de 112 centres dans 83 pays, est la première ligne de défense ; c’est lui par exemple qui signale les foyers épidémiques actuels en Afrique. Mais il ne couvre pas la totalité de la planète. Les épidémies récentes en Afrique montrent bien la nécessité d’une riposte rapide pour circonvenir la propagation du virus.
Des lacunes persistent dans cette surveillance, et pas uniquement dans les pays en développement, précise l’OMS. En fait, seul le Canada dispose d’un plan complet de lutte contre la grippe. Certaines populations vulnérables devraient être vaccinées chaque année (malades chroniques, personnes de plus de 65 ans...). Or, dans certains pays industrialisés, la vaccination des personnes à haut risque atteint à peine 10 % alors qu’elle est quasi-nulle dans les pays en développement. Lors de la prochaine assemblée mondiale, l’OMS demandera à ses Etats-membres de renforcer le réseau de surveillance, d’améliorer la couverture vaccinale et de commencer à établir des politiques nationales de lutte contre la grippe.
Au niveau individuel, chacun peut lutter contre la grippe. D’abord en se faisant vacciner, quand c’est possible, chaque année. Le vaccin est en effet fabriqué à partir des différentes souches des virus et il change d’une année sur l’autre. Il existe un vaccin spécifique pour l’hémisphère Nord et un autre pour l’hémisphère Sud, car les épidémies de grippe n’ont pas lieu au même moment dans les différentes régions du globe, et le virus a évolué entre temps. Les premiers symptômes sont l’apparition brutale d’une fièvre souvent forte surtout chez l’enfant, une toux, le nez obstrué ou qui coule, des maux de tête, des douleurs musculaires et une grande fatigue.
Le traitement consiste à contrôler la fièvre, à soulager les maux de tête et la toux, à bien s’hydrater et à garder le lit au moins trois jours. Le repos au lit est en effet indispensable pour laisser à l’organisme toute son énergie pour combattre le virus et pour éviter de contaminer l’entourage scolaire ou professionnel. Dans la plupart des cas, le rétablissement est complet en une ou deux semaines. Mais des complications graves (respiratoires, cardiaques, infectieuses...) peuvent se produire chez les personnes fragiles qui devraient donc être vaccinées chaque année préventivement.
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Claire Viognier
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