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03/07/2003
Variole du singe : l’autre virus

(MFI) Habituellement cantonnée à l’Afrique de l’Ouest et centrale, la variole du singe vient de toucher pour la première fois l’Occident, en l’espèce le cœur des Etats-Unis. Les autorités sanitaires américaines ont d’ailleurs émis une alerte médicale suite à la découverte de plusieurs dizaines de cas suspects.

La variole du singe (ou orthopoxvirose simienne) ressemble dans ses manifestations à la variole, une maladie éradiquée de la surface de la planète depuis 1980. La vaccination contre la variole humaine, qui n’est plus pratiquée, protègerait également contre la variole du singe. Le premier cas humain de variole du singe a été signalé en 1970 chez un enfant de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) qui n’avait pas été vacciné contre la variole. Selon l’OMS, il est probable ensuite que l’arrêt des programmes de vaccination à la fin des années 70 a rendu les populations plus sensibles à l’orthopoxvirose simienne et cela pourrait expliquer l’ampleur de la flambée qui devait survenir en RDC en 1996-1997 (plus de 500 cas).
Entre temps, de nombreuses transmissions successives se sont produites notamment en RDC, le plus souvent chez des jeunes de moins de 15 ans qui n’avaient pas reçu de vaccin antivariolique. La plupart des cas africains se sont produits dans des villages isolés, à proximité de la forêt, là où les contacts avec des animaux infectés sont fréquents. Ainsi, des cas suspects ont été rapportés en RDC mais aussi au Cameroun, au Gabon, en République Centrafricaine, en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone et au Libéria. La variole du singe, en Afrique, est en effet généralement transmise à l’homme par des écureuils ou des primates, à l’occasion d’un contact avec le sang de ces animaux (chasse, préparation de carcasse) ou à la suite d’une morsure.
L’introduction de la maladie aux Etats-Unis serait due à l’importation de rats de Gambie par une animalerie de l’Illinois. Les rats auraient alors contaminé des chiens de prairie. Afin de limiter l’extension de la maladie, les épidémiologistes américains tentent de retrouver tous les acheteurs d’animaux de compagnie qui auraient pu être en contact avec des espèces porteuses du virus. Jusqu’à présent, aucune contamination interhumaine n’a été rapportée aux Etats-Unis. Mais cette éventualité n’est pas à exclure puisqu’elle s’est produite pour 78 % des cas lors de l’épidémie qui a sévi en RDC en 1996-1997.

Soigner les symptômes

La variole du singe se manifeste par de la fièvre (39 °C) et des maux de tête ; 48 heures après, une éruption de vésicules (cloques) de grande taille survient d’abord sur le thorax puis sur tout le corps, en quelques heures. La transmission d’une personne à l’autre se fait par contact direct dès que la fièvre est installée et pendant la première semaine d’éruption, via le virus qui est libéré par les voies respiratoires. Comme pour la variole, il n’existe aucun traitement spécifique : on se contente de soigner les symptômes. C’est chez les enfants en bas âge que la mortalité est la plus forte puisqu’elle avoisine les 10 % ; les flambées les plus récentes montre un taux de décès (2 %) en nette régression, mais toujours chez les moins de 8 ans et dans les trois semaines d’apparition de la maladie.
Afin de limiter les risques de nouvelles flambées en Afrique, des messages sanitaires invitent les populations à limiter les contacts avec les animaux sauvages et notamment à s’abstenir de chasser et consommer la viande de brousse. Quand un cas se déclare dans une famille, les soins doivent être dispensés de préférence par la personne la plus âgée ou ayant déjà été vaccinée contre la variole. Quant au retour à la vaccination anti-variolique, elle n’est pas à l’ordre du jour, vu le nombre limité de cas et la faible transmission de la variole du singe. De plus, le risque de complications graves chez les personnes immunodéprimées et la forte prévalence du sida en Afrique font de la vaccination antivariolique un recours bien improbable.

Claire Viognier

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