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24/07/2003
L’obésité, une maladie « d’avenir »

(MFI) Ces dernières années, l’obésité a connu un développement impressionnant. Voici les grandes lignes de cette maladie qui touche 200 à 300 millions de personnes dans le monde.

La corpulence excessive expose à des ennuis de santé qui sont aujourd’hui bien répertoriés : diabète, hypertension artérielle, maladies cardiaques, respiratoires… Cette reconnaissance de l’obésité comme maladie a été faite officiellement par l’OMS en 1998. Le médecin, quant à lui, constate un double phénomène. Beaucoup de personnes se malmènent pour un petit bourrelet de trop et s’acharnent pour perdre deux ou trois kilos. Alors que les vrais obèses, dont la santé est en danger, sont bien loin de tous consulter systématiquement.
Les mécanismes de l’obésité sont très complexes. Sur le plan génétique, on sait aujourd’hui que les obésités sont la plupart du temps liées à plusieurs gènes (et non à un seul). On étudie actuellement les gènes qui pourraient prédisposer à l’obésité et ceux qui au contraire protègeraient contre elle. On sait aussi que les changements de comportement (par l’alimentation ou l’exercice physique) peuvent à leur tour modifier l’expression de ces gènes. Certains sujets, par héritage génétique, ont beaucoup de cellules graisseuses (ou adipocytes), mais on peut aussi développer ces cellules graisseuses en mangeant trop. Et surtout, lorsque l’on grossit, on augmente le nombre de ces adipocytes : ce qui ne facilite pas la suite, car elles ne disparaîtront pas. Il existe en effet des mécanismes de la résistance à la perte de poids. Lors de l’amaigrissement, la cellule adipeuse diminue de volume, mais elle n’est pas supprimée. Comme elle n’a plus assez de réserves en graisse, elle prévient le cerveau, qui réagit en augmentant la prise alimentaire. Ce qui explique que l’on craque si souvent après un régime.
Par ailleurs, l’évolution des modes de vie a indiscutablement favorisé l’obésité. La sédentarité s’est développée : automobile, ascenseur, escalator, travail dans des environnements surchauffés, séances de télévision, voire de grignotage… Pour des raisons qu’on ignore, regarder la télé pourrait favoriser l’obésité, alors que lire pourrait en protéger ! À ce manque d’exercice (qui permettrait de brûler de l’énergie) s’ajoute la grande disponibilité des aliments et les messages publicitaires incitant à la consommation : face à l’abondance, notre organisme ne sait pas réagir, car il n’y est pas génétiquement préparé. Les habitudes alimentaires se modifient, les repas sont moins structurés. Tout se passe comme si les anciens conditionnements et apprentissages alimentaires perdaient de leur efficacité. C’est du moins une tendance. Beaucoup de nos contemporains vivent à l’heure de l’envie permanente et du « tout, tout de suite ». Cette intolérance à la frustration conduit au passage à l’acte devant le moindre conflit. D’où aussi, pourquoi pas, le passage à l’acte alimentaire ! À cela s’ajoutent encore les stress liés à la vie moderne. Sous l’effet des hormones et du stress, il y a des gens qui grossissent quasiment sans manger ! D’une manière générale, la société moderne nous demande à la fois de consommer et d’être minces, ce qui ne paraît guère compatible.
Il existe actuellement deux médicaments contre l’obésité. L’un permet de limiter l’absorption des graisses alimentaires au niveau de l’intestin. L’autre agit au niveau du cerveau, sur le mécanisme de la satiété, pour limiter la prise alimentaire. Ces médicaments ont leurs indications et leurs contre-indications, qui doivent être soigneusement pesées par le médecin. La perspective principale aujourd’hui est celle de médicaments qui agiraient sur le système de la récompense. Les médicaments à venir pourront sans doute avoir plusieurs cibles, mais ils ne seront qu’une aide. Et surtout, rien ne remplacera la prévention : il vaut mieux ne pas grossir que de devoir maigrir !

Article réalisé sur la base de l’entretien accordé par le professeur Arnaud Basdevant, responsable du service de nutrition de l’Hôtel-Dieu (Paris), à Nutrinews (CERIN).

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