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vendredi 5 septembre 2008

Italie : pizza, camorra, médias


Dans l'Italie du néolibéralisme triomphant, la Camorra (mafia napolitaine) prospère comme jamais. Assassinats sanglants, scandale des déchets, criminalisation galopante face à un État démissionnaire occcupent la "Une" des journaux italiens. Comment faire du journalisme dans un tel contexte : gros plan sur les médias napolitains face à l'hydre mafieuse.

Quand Vito Faenza courrait… vers le scoop

On a pu dire de Vito Faenza qu’il était la mémoire vivante de la Camorra. Ce journaliste du Corriere del Mezzorgiono (l’édition napolitaine du Corriere della Sera) couvre depuis trente ans les affaires liées au crime organisé dans la région de Campanie, et il est le secrétaire général de l’Observatoire sur la Camorra et l’illégalité, créé par ce même quotidien. Lors de notre rencontre, en 2006, il s’amusait à aligner les chiffres : 2 652 articles parus ; entre 5 000 et 6 000 pages de journal ; plus de 2 500 homicides rapportés.

Un journaliste américain l’a surnommé «Mister Homicidi».Vito Faenza s’amuse de cette réputation, comme il rit de toutes les anecdotes glanées au cours de sa carrière. Une carrière où il découvre, au milieu des années 70, le phénomène de la Camorra,  tout en réalisant son premier scoop : à l’époque, le grand parrain de la Camorra, Raffaele Cutolo est en prison et demande à parler à des journalistes. Commence une course folle dans Naples. Vito Faenza raconte…

Vito Faenza, journaliste du Corriere del Mezzorgiono

Un scoop obtenu... à la force du mollet

écouter 3 min 9 sec

13/08/2008 par Thierry Perret

 

Vito Faenza, journaliste du Corriere del Mezzorgiono

«Pour comprendre la Camorra, il suffit de voir...»

écouter 2 min 39 sec

13/08/2008 par Thierry Perret

 

Le phénomène de la Camorra napolitaine, longtemps considéré comme local, et beaucoup moins médiatisé que celui de la mafia sicilienne, est aujourd’hui sous les projecteurs.

© Le Pacte

© Le Pacte

En 2006 paraît un livre-événement, signé Roberto Saviano : Gomorra devient un best-seller (traduit début 2008 en français), qui montre, sous une forme romancée,  toute l’ampleur des trafics internationaux liés à la Camorra napolitaine.

Au succès de Gomorra s’est ajouté celui du film du même nom, tourné par le réalisateur Matteo Garrone, et présenté en 2008 au festival de Cannes où il a remporté le Grand prix.

 

Du coup, tout le monde regarde vers la capitale de la pizza : Naples, sa splendeur, sa pauvreté, ses particularismes, sa politique et sa camorra sont à la « une ». 

Le livre Gomorra évoque notamment l’énorme business lié aux ordures et autres déchets industriels ; et tout le monde a pu voir dans la presse les amoncèlements d’ordure à Naples, dont Silvio Berlusconi, revenu au pouvoir, a fait une affaire d’Etat. Cette version «en col blanc» des trafics mafieux ne représente qu’un aspect spectaculaire des activités de la Camorra, que Vito Faenza énumère ici.

Vito Faenza, journaliste du Corriere del Mezzorgiono

De la contrebande de cigarettes au trafic de déchets toxiques

écouter 3 min 12 sec

13/08/2008 par Thierry Perret

L'émission

Aux frontières de l'information

Des médias qui nous éclairent sur l'état de la société européenne.