par Christian Sotty
Article publié le 11/09/2007 Dernière mise à jour le 11/09/2007 à 17:13 TU
Pour les reconnaître, c’est simple : les baleines grises du Pacifique sont les seuls cétacés géants dont la mâchoire supérieure se prolonge au-delà de la mâchoire inférieure. Bigarrés de noir, de gris et de blanc, ces mammifères généralement longs d’une quinzaine de mètres vivaient autrefois dans l’Atlantique d’où ils ont été chassés jusqu’à l’extinction de la zone. Les baleines grises ne peuplent donc plus que le Pacifique aujourd’hui, voyageant sur de longues distances entre les lagons du nord du Mexique où elles mettent bas en hiver, et le nord de la mer de Béring, où elles se nourrissent en été.
Mais voilà. Malgré le fait qu’elles soient protégées depuis 1947, leur population que l’on s’attendait à voir grimper autour de 90 000 individus, n’en compte qu’environ 22 000, selon les derniers calculs des chercheurs américains. Et le verdict est tombé ! Ces baleines qui se nourrissent de krill –un mélange composé notamment de crevettes et de crustacés qu’elles consomment à raison de 3 à 5 tonnes par jour et par individu– dépérissent faute de trouver de quoi manger. Et les raisons de cet appauvrissement océanique seraient d’une part le réchauffement climatique et d’autre part la pêche excessive de crustacés dans les eaux du nord Pacifique. D’où la vive inquiétude des chercheurs quant à l’avenir des baleines grises, ces géants des mers qui font le bonheur des touristes, entre novembre et mai, quand les mères et les baleineaux nouveau-nés migrent vers le nord pour trouver leur pitance.