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Biodiversité

Défense de toucher aux éléphants

par Marion Urban

Article publié le 14/06/2007 Dernière mise à jour le 14/06/2007 à 11:39 TU

(Source : Terra Nova)

(Source : Terra Nova)

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) s'est tenue mi-juin à La Haye (Pays-Bas). Les classifications entérinées par l'organisation interdisent ou autorisent leur commerce : cette année, l'éléphant et l'anguille européenne obtiennent un répit, mais pas les requins ni le bois de cedrela.

L’Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe et la Namibie ont le droit de vendre leurs stocks légaux d’ivoire, déclarés à la date du 31 janvier 2007, à des pays agréés par la Cites.

La Cites estime les stocks de ces quatre pays entre 150 et 200 tonnes, ce qui représente entre 18 000 et 20 000 éléphants. Le prix moyen d’achat d’une paire de défense est de 6 000 euros.

L’Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe et la Namibie exigeaient des quotas annuels d’exportation d’ivoire et la possibilité d’organiser des ventes ponctuelles.

Le Kenya et le Mali, au nom d’une vingtaine de pays africains, avaient demandé à la Cites un moratoire de 20 ans pour les ventes nationales (sauf pour les antiquités certifiées) et internationales d’ivoire afin de les aider à  renouveler leurs populations d’éléphants, décimées par le braconnage. Ils ont obtenu un moratoire de 9 ans.

Les 171 pays signataires de la Cites ont trouvé, mi-juin, un compromis entre les deux positions, après trois semaines d’intenses débats. La vente d’ivoire est interdite depuis 1989.

La Cites est l’organisme qui régule le commerce de près de 35 000 espèces animales et végétales.

«La plus grande migration au monde»

En janvier 2007, une équipe de la Conservation Wildlife Society, une organisation américaine, survole pendant plusieurs jours un territoire de 90 000 km2, dans le sud du Soudan, tout juste sorti de 23 ans de guerre. Elle découvre d'immenses troupeaux d'animaux, dont une espèce de gazelle en voie de disparition, qui ont migré sur des îlots, au milieu des marécages, loin des hommes.

Animaux symboles

Le premier animal qui a réussi à sauver sa peau au cours de la 14ème session de la Cites a été la baleine. Le Japon et l’Islande avaient déposé deux motions afin de revoir à la hausse les quotas de chasse industrielle. La Cites a refusé. Depuis 1986, année du moratoire sur les baleines, le Japon espère une réévaluation.

(Source : Terra Nova)
(Source : Terra Nova)

La Chine s’est vue interdire l’élevage de tigres. En 1993, face à la vague d’extermination des tigres sauvages d’Asie, la Chine avait banni le commerce local des produits dérivés de l’animal (médicaments traditionnels), imposant de lourdes amendes aux contrevenants.

Avant l’interdiction, il existait déjà une ferme d’élevage de tigres. De nombreux hommes d’affaires se sont lancés dans cette activité, en pensant que l’interdiction sur les produits ne serait que temporaire. Aujourd’hui, la population des tigres «domestiques» est de 5 500 individus, autant que la population «sauvage».

La motion sur le tigre, votée à la Cites a restreint l’activité d’élevage «à un niveau qui assure la survie de l’espèce», par région. Tous les autres pays où existe une population de tigres, Inde, Bhoutan, Cambodge, Indonésie, Russie et Népal ont voté en sa faveur.

Trophées de chasse

(Source : Terra Nova / GNU)
(Source : Terra Nova / GNU)

Le Kenya a échoué dans sa tentative de faire supprimer les quotas annuels d’exportation de trophées de rhinocéros noir accordés aux sociétés de chasse en Namibie et en Afrique du Sud (5 pour chacun des pays). Selon les Sud-Africains, les cinq trophées rapportent 750 000 euros chaque année, réinvestis dans des programmes de préservation de la nature.

Les défenseurs de la nature estiment la population des rhinocéros noirs en Afrique à 4 000 individus. La dernière famille d’une sous-espèce de rhinocéros noir a été abattue par des braconniers au Cameroun, en 2006.

Les rhinocéros «blancs» seraient au nombre de 14 000 dans toute l’Afrique. La République démocratique du Congo héberge les quatre derniers individus de la sous-espèce Ceratotherium simum cottoni.

En Asie, les rhinocéros des deux espèces ne sont pas à l’abri des trafiquants, mais le principal danger qui les guette est la perte de leur habitat naturel.

Au XIXème siècle, l’Afrique comptait 1 million de rhinocéros.

Produits de la mer

(Source : Terra Nova)
(Source : Terra Nova)

Le poisson-scie, qui se prend souvent dans des filets de pêche, a une croissance très lente, une maturité sexuelle tardive, un faible taux de reproduction et une gestation lente. Il est désormais interdit à la vente internationale, sauf pour une espèce.

Le corail rouge et rose sera mieux protégé. Il est passé en annexe II de la Cites. Son commerce est soumis à des autorisations spéciales.

Le requin taupe et l’aiguillat commun, deux requins, ont été recalés à la classification dans l’annexe II de la Cites. Ils auraient été soumis à des ventes contrôlées. La motion a été rejetée.

Boite à cigares conservée

La Cites gère beaucoup plus de plantes que d'animaux. Leur classification est souvent plus difficile à établir car il existe de nombreuses sous-espèces régionales.

Le Cedrela, une essence qui produit un bois léger et odorant, résistant aux insectes et à la pourriture, n'a pu être classé en annexe II. Le Cedrela est utilisé pour la confection des boites à cigares.

(Photo : AFP)
(Photo : AFP)