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Environnement

Surnommés les « canaris des mers » en raison de leurs cris aigus, les bélugas, une espèce de mammifère marin, sont de plus en plus menacés par la pollution industrielle ...

par Dominique Raizon

Article publié le 04/09/2007 Dernière mise à jour le 04/09/2007 à 17:20 TU

Aujourd’hui, le taux de cancer avoisine les 25% chez les bélugas mâles qui résident dans le fleuve Saint-Laurent, au Canada. La majorité de ces cétacés vivent dans l'Arctique, mais une minuscule population méridionale, isolée et génétiquement séparée, réside en permanence dans ce fleuve. « C'est une population en péril... La raison première de son déclin était la chasse excessive, mais celle-ci a pris fin en 1979. Depuis, même s'il n'y a plus de prélèvement dans le Saint-Laurent, que ce soit par la chasse ou par les prédateurs naturels, la population ne montre aucun signe de rétablissement », constate Véronik de la Chenelière, biologiste au groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). « Leur nombre -entre 1 000 et 1 200- n'a pas évolué depuis le début des années 1980 », renchérit Véronique Lesage, chercheur au ministère canadien des Pêches.

Outre l’interdiction de la chasse, Ottawa a réglementé au début des années 1980 l'usage de certains produits comme le DDT et les PBC, retrouvés en grande concentration dans les carcasses de bélugas échoués sur les rives du fleuve. Ces mesures devaient permettre de revitaliser cette population à un rythme annuel de 3%. Ce n’est pas le cas. L’utilisation massive d'autres produits chimiques a renforcé la contamination des petites baleines blanches : non seulement elles naissent dans un environnement contaminé, mais souffrent de surcroît  d’un legs de contamination par leurs mères elle-mêmes contaminées. Michel Lebeuf, spécialiste de l'Institut de recherche Maurice-Lamontagne et son équipe ont analysé des carcasses de bélugas sur quinze ans. Ils estiment que les niveaux de produits chimiques réglementés dans les années 1980 « ont un peu diminué » dans les graisses du cétacé, mais demeurent « encore très importants ».