par Dominique Raizon
Article publié le 15/10/2007 Dernière mise à jour le 15/10/2007 à 15:19 TU
C'est au Burkina Faso (à Ouagadougou), l'un des premiers pays à avoir remporté une bataille contre cette pathologie, que siège actuellement le programme africain de lutte contre l'onchocercose (l’APOC), qui couvre l’ensemble du continent.
Depuis 1987, l'Organisation mondiale de la santé relayant une formidable stratégie de lutte antivectorielle s'est concentrée sur une distribution généralisée et gratuite d'un médicament efficace pour tuer les micro-filaires, l'Ivermectine. Mais au cours des campagnes scientifiques de surveillance des populations traitées avec ce médicament, les agents sanitaires ont été alertés ces derniers temps par des cas nouveaux inexpliqués d'épilepsie qui pourraient être associés aux cas d'onchocercose. Les prélèvements sanguins des personnes touchées ont révélé la présence d'autres micro-filaires qui nécessitent une attention médicale renforcée dans le traitement à l'ivermectine.
Réalisateur du film « Les passeurs de lumière » (IRD)
« L'Ivermectine tue les vers microscopiques dans le cerveau mais il peut boucher aussi des capillaires. »
Récemment, plus d’une douzaine de pays africains sont été frappés par les pires inondations connues depuis des décennies. Près d’un million de personnes ont été affectées depuis juillet par des pluies torrentielles qui ont balayé l'est et l'ouest du continent africain, le Ghana et l'Ouganda faisant les frais de plus de la moitié du bilan total, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Qui dit inondation et destruction des abris, dit également possibilité d’eaux stagnantes et souillées, où prolifèrent les insectes nuisibles et les parasites en tout genre.
Le Burkina Faso et le Togo, par exemple, ont été particulièrement touchés par ces pluies torrentielles. « Nous nous inquiétons du nombre croissant de cas de choléra et de diarrhées aiguës, ainsi que d'une invasion de mouches noires qui véhiculent l'onchocercose », avait expliqué en septembre, à Genève, Niels Scott, coordinateur des opérations de la Fédération pour l'Afrique. Les campagnes d’épandage d’insecticide bio-dégradable font-elles toujours partie de l’arsenal pour la prévention et la limitation des maladies transmissibles ?
Expert en santé publique à l'OMS et directeur de recherche à l'IRD.
« Une thérapie unique c'est une bombe à retardement. Il faut donc inventer de nouveaux médicaments. »
Le Yémen et l’Amérique Latine sont également des pays concernés par cette maladie qui touche majoritairement l’Afrique de l'Ouest et l’Afrique Centrale. Ce fléau a, par le passé, considérablement, réduit la productivité économique dans les zones infectées et de vastes étendues de terres arables ont été abandonnées. Pourtant, grâce aux stratégies mises en place, le Burkina Faso, pays d’hyper-endémie dans les années 1960, se trouvait être, en 2005, le premier producteur de coton d’Afrique, devant l’Egypte. Peut-on encore, en 2007, estimer que la lutte contre l’onchocercose est un succès ?
« Nous avons évité à 30 millions de personnes de devenir aveugles et dans 11 pays la maladie est sous contrôle. »
Bernard Surugue est directeur de recherche et chef du secteur audiovisuel à l'IRD
Il a réalisé plusieurs films sur le sujet :
- Les passeurs de lumière, © OMS-APOC-MSD-IRD, Paris-New-York-Genève. Mention spéciale du jury. Entretiens de Bichat. Festival du film médical et chirurgical, Paris 2006. Primé au 7ème festival du film international des insectes, à Prades (Pyrénées-Orientales, sud de la France), en octobre 2007. Festival organisé par l'Opie-LR.
- Mara, le regard du lion, (Coproduction : OCP/OMS, Orstom, Ministère de la Coopération), plusieurs fois primé. Il reçut entre autre le Grand Prix Spécial A. Chewtchenko, 39ème Festival de l’Association Internationale du Cinéma Scientifique, Pardubice, Tchécoslovaquie
Pour en savoir plus :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/L_engagement_de_la_France.pdf
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