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Biodiversité

Une augmentation, même faible, des dépôts atmosphériques d'azote sur la végétation et les sols favorise la disparition d'espèces végétales, révèle une étude de la revue américaine Nature …

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 07/02/2008 Dernière mise à jour le 07/02/2008 à 13:37 TU

« Des dépôts réguliers d'azote à un faible niveau peuvent avoir un impact plus grand que ce que l'on pensait jusqu'ici sur la biodiversité », soulignent Christopher Clark et David Tilman, de l'université de cet Etat du nord des Etats-Unis.

L'utilisation des engrais azotés dans l'agriculture et de la combustion de carburants fossiles ont participé à une multiplication des dépôts d'azote, par un facteur allant de deux à sept dans les pays développés, et ce depuis le début de la révolution industrielle. Ainsi, sur l'est et le centre des Etats-Unis, la concentration est passée de 1 à 3 kilogrammes d'azote par hectare et par an à 7 kg par hectare et par an, tandis qu'elle s'élève à 17 kg par hectare et par an en Europe centrale et jusqu'à 100 kg/ha et par an sur certaines parties des Pays-Bas. Une forte augmentation est par ailleurs à prévoir dans les pays en voie d'industrialisation d'Asie et d'Amérique Latine.

La perte n’est pas totalement irréversible

En étudiant des concentrations d'azote sur des prairies du Minnesota, les deux scientifiques américains ont constaté que la diminution la plus forte du nombre d'espèces végétales se produisait dès que le taux d'azote dépasse son niveau naturel. Les chercheurs ont constaté sur un site d'étude qu'une augmentation de la concentration en azote de 10 kg ha/an par rapport au niveau naturel observé à cet endroit d'environ 6 kg/ha/an entraîne une diminution de 17% du nombre d'espèces végétales. Lorsque le taux s'élève encore, le nombre d'espèces se réduit davantage mais en proportion plus faible, indiquant une plus forte résistance des espèces survivantes à des concentrations élevées d'azote.

La bonne nouvelle est que la perte de biodiversité n'est pas complètement irréversible: une expérience a montré que dix ans après avoir cessé de rajouter de l'azote, le nombre de plantes avait retrouvé son niveau antérieur. Toutefois … les différentes espèces n'étaient plus aussi abondamment représentées qu'autrefois.