par Dominique Raizon
Article publié le 06/10/2008 Dernière mise à jour le 07/10/2008 à 10:52 TU
Le risque de développer un cancer du sein est maximal entre 60 et 69 ans. Le « dépistage organisé », qui vise à de déceler un cancer à un stade précoce de la maladie, permet aux femmes de 50 à 74 ans de bénéficier tous les deux ans d'un examen pris en charge à 100%. Décelé tôt dans sa phase de développement, ce cancer se soigne mieux : traitement moins lourd, meilleures chances de guérison.
Une infirmière effectue une mammographie dans un camion sillonnant le département de l'Orne, et équipé de matériel médical permettant le dépistage du cancer du sein.
(Photo : AFP)
Les femmes concernées par ce « dépistage organisé » reçoivent, par courrier, une invitation à se rendre dans un des cabinets de radiologie participant au programme. Les mammographies réalisées dans ce cadre sont alors systématiquement relues : « Près de 6,2% des cancers, non décelés lors de la première lecture, sont identifiés lors de la seconde », souligne le ministère de la Santé. Pour la première fois cette année, les mammographies numériques, c'est-à-dire visualisées sur ordinateur, ont été autorisées pour réaliser le dépistage.
Le ministère de la Santé estime qu'en 2007, le taux de participation de femmes au « dépistage organisé » était de 50,7%, contre 33% en 2003. Parallèlement, le nombre de cas de cancers du sein augmente de manière constante (+2,1% par an en moyenne entre 2000 et 2005). Entre 1980 et 2000, le nombre de nouveaux cas a presque doublé mais la mortalité n'a que très peu augmenté grâce à l'amélioration des traitements, mais aussi à leur meilleure efficacité lorsque la maladie est traitée à temps. Le taux global de survie 5 ans après le diagnostic est de 85%.
« La mortalité pourrait baisser de près de 30% »
« Si toutes les femmes de 50 à 74 ans allaient se soumettre à l'examen, environ 3 000 vies pourraient être sauvées chaque année », déclare l’INCa. Le 1er octobre 2008, pour le lancement de l'opération Octobre rose, pour promouvoir l’examen, la façade du ministère de la Santé était illuminée et en couleur, tandis que la ministre Roselyne Bachelot réunissait une trentaine de femmes sur le sujet, parmi lesquelles des membres du gouvernement et des médecins engagés dans la lutte contre le cancer.
Or, « si au moins 70% des femmes concernées y participaient, la mortalité pourrait baisser de près de 30% », souligne l'INCa. Le « dépistage organisé » est gratuit et, paradoxalement, ce sont les femmes des milieux les moins favorisés qui échappent le plus au dépistage, d’où la nécessité de faire une grande campagne d’information. Celle-ci sera relayée pendant le mois d'octobre par le biais de 70 000 affichettes et 1 200 000 cartes postales, diffusées dans toute la France.
Le dépistage individuel, « une procédure moins efficace »
La ville de Paris -lanterne rouge du dépistage organisé en 2007 avec une participation de 26% des femmes concernées- présentera une exposition à partir du 16 octobre : Les amazones s'exposent, rassemblera des oeuvres d'artistes sur des femmes ayant subi une ablation du sein. En outre, une exposition de photographies, intitulée Cancer du sein, faites vous dépister !, qui présente les chiffres du cancer du sein et les programmes de dépistage en Europe, sera présentée du 7 octobre au 17 octobre 2008 au Parlement européen à Bruxelles.
Sans passer par le dépistage organisé par les pouvoirs publics, 10% des femmes pratiquent d'elles-mêmes un examen de dépistage. Ainsi, à Paris, à peu près 40% d’entre-elles ont fait du dépistage individuel, « une procédure cependant moins efficace », selon les spécialistes, du fait de l'absence de double lecture et du caractère moins régulier de l'examen.
Pour en savoir plus :
Les différentes manifestations organisées en France par des associations, particulièrement actives depuis des années pendant le mois d'octobre, devraient être rassemblées sur le site internet de l'INCa.
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