par Dominique Raizon (avec AFP)
Article publié le 08/12/2008 Dernière mise à jour le 09/12/2008 à 09:30 TU
Malades à la Polyclinique de Budiriro à Harare, le 1er décembre 2008.
(Photo : Philimon Bulawayo/Reuters)
Le ministre namibien de la Santé Richard Kamwi s'est rendu le 7 décembre 2008 au Zimbabwe pour y délivrer une cargaison de médicaments pour une valeur de quelque 165 000 dollars américains afin d'aider ce pays à lutter contre l'épidémie de choléra.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) se prépare à « un quadruplement des cas dans les semaines à venir, ce qui pourrait provoquer la mort d'environ 2 700 personnes », selon les estimations de son responsable à Harare, Roland Monasch. Le Fonds est prêt à faire face à la possibilité que le nombre des victimes s’élève à 60 000, soit « quatre fois plus que l'actuelle estimation officielle », a –t-il ajouté.
De nombreux hôpitaux sont en effet fermés et, dans les campagnes, les habitants ont pour habitude d'enterrer leurs morts sans attendre. Ce sont les enfants qui sont les plus en danger, ajoute le responsable. « Les enfants au Zimbabwe sont au bord du gouffre et nos efforts doivent se concentrer sur leur survie », a-t-il averti.
« L'air est irrespirable, les montagnes d'immondices débordent et les enfants s'amusent à s'éclabousser dans des mares certainement infectées ».Reportage de Matthieu Rochefort à Harare
Le ministre français Bernard Kouchner, dont le pays assure la présidence de l'UE, a appelé à ce sujet à « une intervention internationale (…) une forte intervention (…) pas militaire (…) face au choléra qui tue. » « Il faudrait faire comprendre qu'il y a une urgence sanitaire, cette urgence sanitaire existe elle est dans la charte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) », a-t-il souligné. Cette demande s'ajoute aux pressions de plus en plus vigoureuses des Etats-Unis et la Grande-Bretagne à l'égard du président Mugabe, incapable de résoudre la grave crise sanitaire et de juguler l'épidémie de choléra dans son pays.
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« Le pays est au bord du gouffre, ce qui génère une désorganisation publique incompatible avec le maintien d'une situation sanitaire minimale. »
09/12/2008