par Amélie Rosique
Article publié le 10/07/2009 Dernière mise à jour le 22/09/2009 à 08:39 TU
Symbole de la rupture annoncée, General Motors étudie même la cession pure et simple de sa marque Hummer, archétype du 4x4 de luxe et l'un des modèles automobiles les plus goulus en carburant de la planète.
(Photo : Reuters)
Tous les scientifiques s'accordent à reconnaître que les émissions de gaz à effet de serre jouent un rôle dans l'accélération du réchauffement climatique. Comment lutter contre ces émissions et inciter les pays à les réduire ? La question divise les Etats : les pays industrialisés refusent de réduire leurs émissions pour faire de la place à celles des pays en développement, lesquelles augmentent de manière accélérée. Quant aux pays émergents, gros pollueurs en devenir, ils refusent de s’investir dans la réduction des émissions tant que les pays industrialisés ne s’engageront pas sur des objectifs à court terme.
Des chercheurs de l’Université de Princeton dans le New jersey (Etats-Unis, est), le physicien Shoibal Chakravarty et l’économiste Massimo Tavoni, ont étudié l'origine des émissions de GES et ont estimé qu’en 2008, seules sept-cents millions de personnes -soit 10% de la population mondiale- étaient responsables de la moitié des émissions de CO2. Ils sont parvenus à la conclusion que « réduire, par exemple, l’émission globale de gaz carbonique de treize milliards de tonnes d’ici 2030 nécessiterait l’engagement d’un milliard treize millions d’individus gros émetteurs ».
Plus riches et plus pollueurs
Sur la base de ce constat, deux chercheurs de la même université, Patrick Pascala et Robert Socolow, co-auteurs de l’étude, ont observé que les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre sont également les plus fortunés. Tandis que chaque individu de la planète produit en moyenne cinq tonnes de CO2 par an, un Européen en produit dix, et un Américain vingt. La raison est simple : plus un citoyen est aisé plus son niveau de vie se traduit, entre autre, par l'usage d'une ou de plusieurs voitures, des véhicules plus puissants qui consomment davantage d'énergie, ainsi que par des déplacements en avion ...
A partir de cette observation, les chercheurs ont élaboré un concept novateur en matière d’environnement, qui pourrait faire sortir les pays de l’impasse dans laquelle ils se trouvent : ils ont imaginé que la responsabilité des individus les plus riches pourrait être davantage impliquée -quelle que soit leur nationalité- plutôt que celle des Etats ... Une méthode qui éviterait la stigmatisation de certains Etats par rapport à d’autres et qui pourrait permettre d’apaiser les tensions entre pays industrialisés et pays émergents.
Responsabilité individuelle : une réponse partielle
Cette nouvelle approche, si elle présente des avantages certains, reste toutefois partielle, de l’aveu des chercheurs eux-mêmes. « Notre approche est cantonnée aux émissions fossiles de CO2. En envisageant la responsabilité individuelle, nous négligeons le carbone induit par les importations et les exportations des pays […]. Nous ne prenons pas non plus en compte la responsabilité historique » des pays industrialisés. « Un schéma complémentaire, qui prend en compte tous ces éléments, sera nécessaire pour poursuivre les négociations ». Des négociations qui restent tendues, comme en témoigne le sommet du G8 à l’Aquila, enItalie. Prochain rendez-vous du calendrier environnemental : Copenhague en décembre 2009 pour la conférence mondiale sur le climat.
Pour en savoir plus :
Sites internet :
- Revue PNAS
- Réseau Action Climat France
- Conférence Internationale sur le Climat
- Fiche explicative sur l'effet de serre
Livres :
-Le réchauffement climatique, Robert Kandel, éd. Broché, 2009
Film :
- Une vérité qui dérange, de Davis Guggenheim, 2006
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