Liban
Israël se retire du Liban
Dans la nuit du 22 au 23 mai 2000, en avance sur le calendrier qu'avait fixé le gouvernement israélien, l'armée de l'Etat hébreu a retiré la plupart de ses soldats de la «zone de sécurité» qu'Israël occupait au Liban sud depuis 1978.
Carte du retrait israélien
Carte du retrait israélien
C'était la seule promesse électorale du candidat Ehoud Barak. Proclamée pendant la campagne, au lendemain de son élection triomphale le 17 mai 1999 et à nouveau lors de sa prise de fonction le 6 juillet : il s'engageait à faire quitter le Liban à tous les soldats israéliens avant un an, mettant ainsi fin à 22 années d'occupation.
Le premier ministre israélien en avait fait le symbole de son style de gouvernement, en contraste avec la période Nétanyahou : un premier ministre qui dit ce qu'il fait et qui fait ce qu'il dit. Ce retrait devait être précédé d'un accord en bonne et due forme avec la Syrie du président Assad et le Liban qui n'aurait eu d'autre choix que d'en faire autant.
Plus d'un mois avant l'échéance qu'il s'était lui-même fixé, Ehoud Barak a entamé le retrait de la «zone de sécurité» proclamée par Israël, qui n'avait nullement assuré la sécurité de l'Etat hébreu et de ses militaires présents dans le sud du Liban. Mais le départ des soldats israéliens n'a rien du repli ordonné dont rêvait l'ancien chef d'état-major, officier le plus décoré de l'histoire de l'Etat juif. Les négociations israélo-syrienne sont en panne depuis janvier et la tension n'a cessé de monter dans le sud du Liban, dégénérant en février et à nouveau en avril en affrontements violents. Reconnaissant enfin la résolution 425 du conseil de sécurité des Nations Unies qui exigeait en 1978 un retrait immédiat de la zone occupée, le gouvernement israélien a confirmé les engagements pris par M. Barak.
En butte au harcèlement continu des maquisards du Hezbollah, l'armée israélienne s'est lancée dans ce qui s'apparente à une véritable retraite. Aussitôt abandonnés par les soldats israéliens de Tsahal ou de l'ALS, sa milice supplétive libanaise, les fortins sont occupés par la population civile, qui revient des zones dont elle avait été chassée, et par les miliciens chiites.
Pour Israël, c'est le cauchemar : sa frontière nord est aux mains de son pire ennemi, l'ONU et les grandes puissances s'interrogent sur les moyens de garantir la stabilité d'une frontière délimitée en 1923 par la France et la Grande Bretagne, alors puissances mandataires, mais qui n'a jamais séparé deux Etats souverains. Vingt-deux ans durant, le Liban sud a été le champ clos des affrontements entre Israël et les Palestiniens d'abord, Israël et le Hezbollah ensuite, sous le regard impuissant des casques bleus de la FINUL. A Beyrouth où, longtemps, on n'a pas cru qu'Ehoud Barak tiendrait parole, l'imminence du retrait pourtant exigé de longue date a été appréhendée comme une véritable catastrophe par les autorités. Le gouvernement de Beyrouth envisage avec inquiétude l'après-retrait. Au Proche-Orient plus qu'ailleurs, peut-être, la nature a horreur du vide et déjà, le Hezbollah s'emploie à le combler.
Le premier ministre israélien en avait fait le symbole de son style de gouvernement, en contraste avec la période Nétanyahou : un premier ministre qui dit ce qu'il fait et qui fait ce qu'il dit. Ce retrait devait être précédé d'un accord en bonne et due forme avec la Syrie du président Assad et le Liban qui n'aurait eu d'autre choix que d'en faire autant.
Plus d'un mois avant l'échéance qu'il s'était lui-même fixé, Ehoud Barak a entamé le retrait de la «zone de sécurité» proclamée par Israël, qui n'avait nullement assuré la sécurité de l'Etat hébreu et de ses militaires présents dans le sud du Liban. Mais le départ des soldats israéliens n'a rien du repli ordonné dont rêvait l'ancien chef d'état-major, officier le plus décoré de l'histoire de l'Etat juif. Les négociations israélo-syrienne sont en panne depuis janvier et la tension n'a cessé de monter dans le sud du Liban, dégénérant en février et à nouveau en avril en affrontements violents. Reconnaissant enfin la résolution 425 du conseil de sécurité des Nations Unies qui exigeait en 1978 un retrait immédiat de la zone occupée, le gouvernement israélien a confirmé les engagements pris par M. Barak.
En butte au harcèlement continu des maquisards du Hezbollah, l'armée israélienne s'est lancée dans ce qui s'apparente à une véritable retraite. Aussitôt abandonnés par les soldats israéliens de Tsahal ou de l'ALS, sa milice supplétive libanaise, les fortins sont occupés par la population civile, qui revient des zones dont elle avait été chassée, et par les miliciens chiites.
Pour Israël, c'est le cauchemar : sa frontière nord est aux mains de son pire ennemi, l'ONU et les grandes puissances s'interrogent sur les moyens de garantir la stabilité d'une frontière délimitée en 1923 par la France et la Grande Bretagne, alors puissances mandataires, mais qui n'a jamais séparé deux Etats souverains. Vingt-deux ans durant, le Liban sud a été le champ clos des affrontements entre Israël et les Palestiniens d'abord, Israël et le Hezbollah ensuite, sous le regard impuissant des casques bleus de la FINUL. A Beyrouth où, longtemps, on n'a pas cru qu'Ehoud Barak tiendrait parole, l'imminence du retrait pourtant exigé de longue date a été appréhendée comme une véritable catastrophe par les autorités. Le gouvernement de Beyrouth envisage avec inquiétude l'après-retrait. Au Proche-Orient plus qu'ailleurs, peut-être, la nature a horreur du vide et déjà, le Hezbollah s'emploie à le combler.
par Olivier Da Lage
Article publié le 23/05/2000