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Russie

Le libéralisme, <br> au prix du social

Depuis 10 ans, la Russie peine à prendre le tournant de la libéralisation de l'économie. La plupart des indicateurs sont au rouge. Alors que l'année 1997 avait marqué une amélioration, la crise d'août 1998 a fait replonger le pays dans un marasme.
Entre 1991 et 1998, la Russie a vu son produit intérieur brut régresser de 6,5% par an. La richesse nationale par habitant (PIB/ht) a diminué de près de 8% par an, avec une inflation qui frôlait alors les 300%. La pauvreté et la désorganisation des services sociaux et de santé ont entraîné une diminution de la population et de l'espérance de vie. A ce jour, on recense 146,5 millions d'habitants mais ils ne devraient plus être que 139 millions en 2015. La probabilité de décéder avant 60 ans touche 30% des Russes, contre moins de 12% dans les pays d'Europe occidentale. Environ 50 millions de personnes, soit 35% de la population, vivent au-dessous du seul de pauvreté et leur nombre ne cesse d'augmenter.

La libéralisation s'est accompagnée d'une augmentation vertigineuse des inégalités et l'apparition des + nouveaux riches +. Les 20% de Russes les plus riches ont un revenu de l'ordre de 15 fois supérieur à celui des 20% les plus pauvres, alors que ce rapport est inférieur à 5 dans les pays les plus + égalitaires + comme les Pays-Bas, la Suède ou le Japon.

Après la crise financière de 1998 et la dévaluation du rouble, l'inflation, à 36,5% en 1999 contre 85% en 1998, est mieux maîtrisée. De plus, l'année 1999 a été marquée par l'envolée des cours du pétrole. Les exportations pétrolières ont atteint 15 milliards de dollars en 1997, plus de 10 milliards en 1998 et devaient augmenter sensiblement en 1999. L'industrie a suivi le mouvement. Après avoir connu une croissance négative de plus de 10% par an entre 1991 et 1998, la production industrielle s'est redressée de 8% l'année dernière. En effet, la dévaluation du rouble a favorisé la production locale et, de ce fait, la balance commerciale, comme la balance des paiements, sont bénéficiaires.
Poussée par les institutions financières internationales comme le FMI la Russie a mieux collecté les impôts, ce qui, ajouté à la manne pétrolière a amélioré les finances publiques.

Il n'en demeure pas moins que la Russie est un pays lourdement endetté, largement dépendant de l'aide extérieure. La dette approchait les 179 milliards de dollars en 1998, mais le soutien indéfectible des pays occidentaux, en dépit des cas de corruption avérés, se traduit par l'octroi de crédits multilatéraux très importants accompagnés de rééchelonnement de dettes.
Faisant ainsi preuve d'+ indulgence + à l'égard de la Russie, la communauté internationale parie sur l'avenir d'une puissance nucléaire au fort potentiel économique, technologique et humain.



Article publié le 10/07/2000