Russie
+<i>Boris Eltsine, un homme d'échec</i>+
Jean-Christophe Rohmer est professeur à l'Université de Strasbourg et spécialiste de la Russie. Explications sur la démission-surprise de Boris Eltsine.
RFI : Que signifie le geste de Boris Eltsine ? Pourquoi cette démission intervient-elle maintenant ?
Jean-Christophe Rohmer : La surprise est évidente mais elle n'est pas totale. On parlait déjà d'une démission de Eltsine il y a quelques jours. C'est vrai qu'un 31 décembre 1999, la date est jolie, la symbolique est forte. C'est pour Eltsine l'occasion de s'assurer un successeur qui est au sommet de sa popularité et qui sans doute s'est engagé à ne pas prendre de mesures contre la + famille + du camarade Eltsine.
RFI : Qui est Poutine ? Que sait on de lui hormis le fait qu'il est issu du KGB ?
J-C R. : Il est à la fois objectif et politicien. Il incarne une nouvelle génération des 40-50 ans. Il a cette réputation d µhomme à poigne ce qu'il est certainement compte tenu de la manière dont il a abordé la crise tchétchène. Quant à son programme de politique intérieure économique ou étrangère, personne n'en sait rien ! Depuis qu'il a été désigné comme Premier ministre c'était évident qu'il était l'héritier, le dauphin désigné par Eltsine pour la présidentielle. Il était chef du service de sécurité intérieure et chef du Conseil de sécurité. C'est un fidèle qui ne touchera pas à la famille de Eltsine.
RFI : Quel a été le rôle de la Tchétchénie ?
J-C R. : La Tchétchénie a été précédée par la crise au Daghestan. Ca été un argument pour le pouvoir central de relancer la guerre en Tchétchénie. C'est une épine dans le pied de la Russie et la popularité de l'action a rejailli sur le Premier ministre. Toute la classe politique soutient Poutine dans son action en Tchétchénie.
RFI : Quel souvenir Boris Eltsine va t-il laisser derrière lui ?
J-C R. : Sa démission va lui être portée à son crédit dans un premier temps. Mais à plus long terme il est considéré comme le grand fossoyeur de la Russie. Il est le grand responsable de la situation catastrophique ou se trouve la Russie : le délabrement économique avec la moitié de la population en dessous du seuil de pauvreté, les mafias, l'échec de la transitionà C'est un homme d'échec !
Jean-Christophe Rohmer : La surprise est évidente mais elle n'est pas totale. On parlait déjà d'une démission de Eltsine il y a quelques jours. C'est vrai qu'un 31 décembre 1999, la date est jolie, la symbolique est forte. C'est pour Eltsine l'occasion de s'assurer un successeur qui est au sommet de sa popularité et qui sans doute s'est engagé à ne pas prendre de mesures contre la + famille + du camarade Eltsine.
RFI : Qui est Poutine ? Que sait on de lui hormis le fait qu'il est issu du KGB ?
J-C R. : Il est à la fois objectif et politicien. Il incarne une nouvelle génération des 40-50 ans. Il a cette réputation d µhomme à poigne ce qu'il est certainement compte tenu de la manière dont il a abordé la crise tchétchène. Quant à son programme de politique intérieure économique ou étrangère, personne n'en sait rien ! Depuis qu'il a été désigné comme Premier ministre c'était évident qu'il était l'héritier, le dauphin désigné par Eltsine pour la présidentielle. Il était chef du service de sécurité intérieure et chef du Conseil de sécurité. C'est un fidèle qui ne touchera pas à la famille de Eltsine.
RFI : Quel a été le rôle de la Tchétchénie ?
J-C R. : La Tchétchénie a été précédée par la crise au Daghestan. Ca été un argument pour le pouvoir central de relancer la guerre en Tchétchénie. C'est une épine dans le pied de la Russie et la popularité de l'action a rejailli sur le Premier ministre. Toute la classe politique soutient Poutine dans son action en Tchétchénie.
RFI : Quel souvenir Boris Eltsine va t-il laisser derrière lui ?
J-C R. : Sa démission va lui être portée à son crédit dans un premier temps. Mais à plus long terme il est considéré comme le grand fossoyeur de la Russie. Il est le grand responsable de la situation catastrophique ou se trouve la Russie : le délabrement économique avec la moitié de la population en dessous du seuil de pauvreté, les mafias, l'échec de la transitionà C'est un homme d'échec !
Article publié le 10/07/2000
