Concorde
Défaillances multiples<br>
Les deux boîtes noires du Concorde d'Air France qui s'est écrasé le 25 juillet ont été décryptées. Le Bureau enquêtes-accidents (BEA), chargé de déterminer les causes du crash, a donné les premiers éléments concrets et officiels sur les circonstances du drame. Mais "jusqu'à nouvel ordre", les vols Concorde d'Air France restent suspendus.
Le Concorde a, semble-t-il, cumulé les pannes lors du décollage. La défaillance du moteur numéro deux qui était envisagée depuis le premier jour du drame a été confirmée par les enregistrements des conversations et des paramètres techniques contenus dans les boîtes noires. Mais les données décryptées indiquent, d'autre part, que l'avion aurait aussi souffert d'une baisse de régime du moteur numéro un et n'aurait pas réussi à rentrer son train d'atterrissage.
C'est au moment de la rotation, man£uvre qui consiste à tirer sur le manche pour cabrer l'appareil et le faire décoller, que le pilote a annoncé à la tour de contrôle la panne du moteur n° 2, puis quelques instants après, que le train d'atterrissage refusait d'obéir. Des débris de pneus ont, en effet, été retrouvés sur la piste d'envol et le BEA a indiqué qu'au moins une des deux roues a explosé au moment du décollage.
Baisse de régime du moteur numéro un
Le moteur n° 1 semble avoir, pour sa part, connu une première baisse de régime pendant la rotation et une deuxième au bout d'une minute de vol qui, selon toute vraisemblance, a été fatale à l'avion. Avec deux réacteurs défaillants, le Concorde n'avait plus la capacité de voler normalement. Il s'est alors incliné sur la gauche et s'est écrasé au sol.
La baisse des paramètres pouvait-elle être volontaire et consécutive à une tentative du pilote d'engager une man£uvre pour essayer de récupérer l'avionß? S'agit-il d'une défaillance technique, d'un problème de combustion du kérosèneß? Les indications fournies par le BEA ne le disent pas. Tout au moins pour l'instant. Mais les enquêteurs ont précisé que l'origine de l'incendie qui a enflammé le Concorde au décollage «paraît être extérieure aux moteurs». Des projectiles pourraient ainsi avoir atteint l'un des réservoirs après l'éclatement d'un pneu.
Prudence semble donc être le maître mot pour les experts de l'aviation civile. Les investigations ne font que commencer. Aucune conclusion définitive ne peut être tirée pour l'instant. Le BEA a annoncé qu'il rendrait un rapport préliminaire à la fin du mois d'août. D'ici cette date, les enquêteurs ne veulent pas s'avancer. De la lecture des informations contenues dans les enregistreurs de bord à leur analyse, il y a un long cheminement. Le procureur de la République du tribunal de Pontoise, Xavier Salvat, qui est intervenu publiquement le 27 juillet, est resté, lui aussi, très prudent en refusant «d'intervenir sur le fond du dossier».
Prudence
Une procédure d'enquête dans le cadre d'un accident tel que celui-ci est forcément lente et difficile. Les experts doivent répertorier les pièces de l'appareil et noter leur emplacement sur le site du crash. Ce qui constitue déjà une lourde tâche puisqu'on dénombre environ 100 000 éléments à retrouver et identifier pour les comparer aux normes et spécifications du constructeur. Une dernière étape de l'investigation vise ensuite à reconstituer le Concorde avec ce qu'il en reste.
Du côté de l'enquête judiciaire, deux cents gendarmes ont commencé à procéder aux auditions des témoins et des acteurs du drame comme les aiguilleurs du ciel qui ont donné le feu vert pour le décollage de l'avion ou les mécaniciens qui ont procédé aux ultimes réparations sur la reverse (mécanisme d'inversion de la poussée) du moteur n° 2. Une intervention dont il a encore été réaffirmé par les responsables d'Air France qu'elle n'était pas en cause dans le crash. L'objectif étant de déterminer quelles sont les responsabilités dans le cadre des deux procédures judiciaires ouvertes pour «homicides» et «blessures involontaires».
C'est au moment de la rotation, man£uvre qui consiste à tirer sur le manche pour cabrer l'appareil et le faire décoller, que le pilote a annoncé à la tour de contrôle la panne du moteur n° 2, puis quelques instants après, que le train d'atterrissage refusait d'obéir. Des débris de pneus ont, en effet, été retrouvés sur la piste d'envol et le BEA a indiqué qu'au moins une des deux roues a explosé au moment du décollage.
Baisse de régime du moteur numéro un
Le moteur n° 1 semble avoir, pour sa part, connu une première baisse de régime pendant la rotation et une deuxième au bout d'une minute de vol qui, selon toute vraisemblance, a été fatale à l'avion. Avec deux réacteurs défaillants, le Concorde n'avait plus la capacité de voler normalement. Il s'est alors incliné sur la gauche et s'est écrasé au sol.
La baisse des paramètres pouvait-elle être volontaire et consécutive à une tentative du pilote d'engager une man£uvre pour essayer de récupérer l'avionß? S'agit-il d'une défaillance technique, d'un problème de combustion du kérosèneß? Les indications fournies par le BEA ne le disent pas. Tout au moins pour l'instant. Mais les enquêteurs ont précisé que l'origine de l'incendie qui a enflammé le Concorde au décollage «paraît être extérieure aux moteurs». Des projectiles pourraient ainsi avoir atteint l'un des réservoirs après l'éclatement d'un pneu.
Prudence semble donc être le maître mot pour les experts de l'aviation civile. Les investigations ne font que commencer. Aucune conclusion définitive ne peut être tirée pour l'instant. Le BEA a annoncé qu'il rendrait un rapport préliminaire à la fin du mois d'août. D'ici cette date, les enquêteurs ne veulent pas s'avancer. De la lecture des informations contenues dans les enregistreurs de bord à leur analyse, il y a un long cheminement. Le procureur de la République du tribunal de Pontoise, Xavier Salvat, qui est intervenu publiquement le 27 juillet, est resté, lui aussi, très prudent en refusant «d'intervenir sur le fond du dossier».
Prudence
Une procédure d'enquête dans le cadre d'un accident tel que celui-ci est forcément lente et difficile. Les experts doivent répertorier les pièces de l'appareil et noter leur emplacement sur le site du crash. Ce qui constitue déjà une lourde tâche puisqu'on dénombre environ 100 000 éléments à retrouver et identifier pour les comparer aux normes et spécifications du constructeur. Une dernière étape de l'investigation vise ensuite à reconstituer le Concorde avec ce qu'il en reste.
Du côté de l'enquête judiciaire, deux cents gendarmes ont commencé à procéder aux auditions des témoins et des acteurs du drame comme les aiguilleurs du ciel qui ont donné le feu vert pour le décollage de l'avion ou les mécaniciens qui ont procédé aux ultimes réparations sur la reverse (mécanisme d'inversion de la poussée) du moteur n° 2. Une intervention dont il a encore été réaffirmé par les responsables d'Air France qu'elle n'était pas en cause dans le crash. L'objectif étant de déterminer quelles sont les responsabilités dans le cadre des deux procédures judiciaires ouvertes pour «homicides» et «blessures involontaires».
par Valérie Gas
Article publié le 28/07/2000