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Argent sale

Agir, ensemble, contre le blanchiment

Les chefs d'Etat et de gouvernement des sept pays les plus industrialisés voient dans le blanchiment des capitaux et l'existence des paradis fiscaux un danger pour l'équilibre du système financier international. Au sommet d'Okinawa ils ont manifesté leur volonté de prendre, rapidement, des mesures concrètes de rétorsion contre ceux qui persisteraient à abuser des facilités ouvertes par la mondialisation.
La Russie ne devait se joindre au G7, devenu G8, qu'après la première rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement, vendredi, sur la situation économique mondiale. Faute de quoi sa présence aurait pu s'avérer gênante: le G7 a repris à son compte les recommandations du Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (Gafi) qui met à l'index 15 pays et territoires «non coopératifs» en matière de lutte contre le blanchiment, dont la Russie. Le ministère russe de l'Intérieur a d'ailleurs récemment fait état de plus de 4 500 personnes, représentant plus de 500 groupes criminels, impliquées dans des affaires de blanchiment.

Les membres du G7 vont donc approfondir leur coordination dans la lutte contre le blanchiment et mettre en £uvre des mesures de sanctions qui pourraient aller, a précisé le président français Jacques Chirac, jusqu'à l'annulation de leurs opérations financières avec ces pays. Les chefs d'Etat et de gouvernement encouragent également l'OCDE à poursuivre son action contre les centres financiers off-shore. Cette organisation a en effet publié la liste de 35 paradis fiscaux et leur a donné un an pour mettre leur législation en accord avec le droit international.

Des liens étroits avec des paradis fiscaux

Cette belle manifestation de volonté politique ne saurait occulter quelques difficultés dans la réalisation. En effet, parmi les 35 pays et territoires cités par l'OCDE, un certain nombre entretiennent des liens étroits avec la Grande-Bretagne (Jersey, Guernesey, Man, Gibraltar et plusieurs îles des Caraïbes), les Etats-Unis (Iles Vierges) ou la France (Monaco, Andorre), tous membres du G7.

De plus, la France qui exerce pour six mois la présidence de l'Union européenne a fait de la lutte contre l'argent sale une des priorités de son mandat. Mais les ministres des Finances des Quinze ne sont pas parvenus, le 17 juillet dernier, à un accord sur une nouvelle directive européenne sur le blanchiment étendant aux avocats et aux comptables, comme c'est le cas pour les banques, l'obligation de déclaration de soupçon, en cas de transaction douteuse. La question a donc été reportée à septembre prochain.



par Francine  Quentin

Article publié le 21/07/2000