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Sécurité alimentaire

Le prion, cet inconnu<br> <br>

Les prions, on le sait désormais, sont à l'origine de maladies dégénératives du système nerveux central, chez l'homme comme chez les animaux. L'encéphalopathie spongiforme donne au cerveau atteint l'apparence d'une éponge, d'où son nom. Mais le prion lui-même reste une énigme pour les scientifiques.
C'est à l'Américain Stanley Prusiner que l'on doit, dans les années quatre-vingt, l'hypothèse d'une transmission de ces maladies par une simple protéine. Il en fut récompensé du prix Nobel en 1997.

En 1936, deux vétérinaires français avaient suspecté un agent infectieux non conventionnel et en 1967 Griffith avait envisagé la présence d'une protéine.

Cet agent infectieux d'un genre nouveau reste cependant un mystère. Il se propage comme un virus mais ce n'est ni un virus, ni une bactérie, car il ne dispose pas d'un code génétique propre. Le prion a des propriétés totalement atypiques, il résiste à tous les procédés de stérilisation habituels, chaleur, ultraviolets, radiations, mais réagit aux traitements qui dégradent les protéines.

Dans l'état actuel des connaissances, on le considère donc comme une protéine, mais une version altérée de protéine normale.

Les protéines sont constituées d'une chaîne d'acides aminés repliée selon un schéma précis, qui, dans le cas du prion, se trouverait modifié. Ce simple changement entraîne la résistance de la protéine à sa dégradation programmée. La protéine du prion transmet cette anomalie à ses voisines. Elles s'accumulent alors dans le cerveau et provoquent la destruction des neurones.

L'organisme affecté par le prion ne sécrète pas d'anticorps, on n'observe pas de réaction immunitaire.

Cette difficulté à isoler un responsable bien identifié rend d'autant plus délicat son diagnostic. A cela s'ajoute une période d'incubation que l'on sait longue, mais pas encore précisément évaluée. La recherche fondamentale se penche actuellement sur la reproduction des prions infectieux chez les souris afin de trouver le mécanisme susceptible d'en retarder l'invasion.

En outre, ce phénomène de mutation a été observé chez les champignons, donnant à penser qu'il s'agit d'une anomalie relativement répandue dans l'univers. C'est pourquoi on classe désormais sous le terme de «mécanisme prion» tous les processus biologiques impliquant un changement de conformation d'une protéine.



par Francine  Quentin

Article publié le 17/08/2000