Proche-Orient
Les Territoires palestiniens s'embrasent
Partie de Jérusalem, la flambée de violence s'est propagée en trois jours à l'ensemble des territoires palestiniens faisant plusieurs morts et des centaines de blessés.
Le scénario était écrit d'avance. En venant se montrer sur l'Esplanade des Mosquées entouré d'un formidable dispositif policier, Ariel Sharon, le chef du Likoud, ne pouvait ignorer ce qu'il allait déclencher. En pleine crispation des négociations israélo-palestiniennes autour du statut de Jérusalem, et tout particulièrement des lieux saints juifs et musulmans, le «message de paix» qu'était venu délivrer le chef du Likoud ne pouvait être ressenti que comme une provocation.
La surprise, s'il y en a une, est venue de la riposte énergique, pour ne pas dire brutale, des forces de sécurité israélienne aux jets de pierre de jeunes Palestiniens massés sur l'Espalanade qui abrite le Dôme du Rocher et la Mosquée d'al Aqsa, considérée par les musulmans comme leur troisième lieu saint après La Mecque et Médine.
Apparaissant à la télévision israélienne, le premier ministre Ehoud Barak a pris un ton solennel pour rejeter la responsabilité des affrontements sur l'Autorité palestinienne et sommer Yasser Arafat d'y mettre bon ordre. Mais ce dernier, lors d'un cabinet de crise de la direction palestinienne, a énergiquement rejeté la responsabilité des troubles sur Israël. Après les affrontements meurtriers de la journée de vendredi, qui se sont poursuivis à Jérusalem et ont gagné plusieurs localités de Cisjordanie, c'est l'Autorité palestinienne elle-même qui a donné le mot d'ordre de grève générale pour samedi 30 septembre.
Une nouvelle Intifada
Les écoles étant fermées, des milliers d'enfants se sont retrouvés avec leurs aînés, rejouant, si l'on ose dire, l'Intifada que leurs grands frères ou leurs parents avaient animée de 1987 à 1993.
La différence avec cette période est pourtant considérable : si les événements auxquels on assiste constituent une réminiscence de la «guerre des pierre», cette fois, les Palestiniens sont armés. Les échanges de coups de feu auxquels on a assisté voici quatre ans lors des incidents qui avaient fait suite à l'ouverture d'un tunnel par le maire de Jérusalem sous l'Esplanade des Mosquées (déjà !) est là pour le rappeler : les soldats israéliens, si la situation devait dégénérer, n'auraient plus seulement contre eux des gamins armés de pierres, mais une véritable petite armée, composée pour partie de vétérans de l'Intifada, et pour partie d'anciens combattants de l'OLP du temps de la clandestinité et de l'exil. Ehoud Barak le sait mieux que personne, lui qui au début de l'été, rappelait à ses compatriotes que l'alternative à la paix n'était pas le statu quo, mais bien une nouvelle guerre israélo-arabe.
La situation est suffisamment alarmante pour que les dirigeants européens, américains et le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan aient multiplié les contacts avec Arafat et Barak. Tout se joue en ce moment. Les contacts israélo-palestiniens, pour difficiles qu'ils soient, semblaient prometteurs ces derniers jours. Mais faute de résultat tangible très, très rapidement, la situation pourrait bien échapper au contrôle tant d'Arafat que de Barak.
La surprise, s'il y en a une, est venue de la riposte énergique, pour ne pas dire brutale, des forces de sécurité israélienne aux jets de pierre de jeunes Palestiniens massés sur l'Espalanade qui abrite le Dôme du Rocher et la Mosquée d'al Aqsa, considérée par les musulmans comme leur troisième lieu saint après La Mecque et Médine.
Apparaissant à la télévision israélienne, le premier ministre Ehoud Barak a pris un ton solennel pour rejeter la responsabilité des affrontements sur l'Autorité palestinienne et sommer Yasser Arafat d'y mettre bon ordre. Mais ce dernier, lors d'un cabinet de crise de la direction palestinienne, a énergiquement rejeté la responsabilité des troubles sur Israël. Après les affrontements meurtriers de la journée de vendredi, qui se sont poursuivis à Jérusalem et ont gagné plusieurs localités de Cisjordanie, c'est l'Autorité palestinienne elle-même qui a donné le mot d'ordre de grève générale pour samedi 30 septembre.
Une nouvelle Intifada
Les écoles étant fermées, des milliers d'enfants se sont retrouvés avec leurs aînés, rejouant, si l'on ose dire, l'Intifada que leurs grands frères ou leurs parents avaient animée de 1987 à 1993.
La différence avec cette période est pourtant considérable : si les événements auxquels on assiste constituent une réminiscence de la «guerre des pierre», cette fois, les Palestiniens sont armés. Les échanges de coups de feu auxquels on a assisté voici quatre ans lors des incidents qui avaient fait suite à l'ouverture d'un tunnel par le maire de Jérusalem sous l'Esplanade des Mosquées (déjà !) est là pour le rappeler : les soldats israéliens, si la situation devait dégénérer, n'auraient plus seulement contre eux des gamins armés de pierres, mais une véritable petite armée, composée pour partie de vétérans de l'Intifada, et pour partie d'anciens combattants de l'OLP du temps de la clandestinité et de l'exil. Ehoud Barak le sait mieux que personne, lui qui au début de l'été, rappelait à ses compatriotes que l'alternative à la paix n'était pas le statu quo, mais bien une nouvelle guerre israélo-arabe.
La situation est suffisamment alarmante pour que les dirigeants européens, américains et le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan aient multiplié les contacts avec Arafat et Barak. Tout se joue en ce moment. Les contacts israélo-palestiniens, pour difficiles qu'ils soient, semblaient prometteurs ces derniers jours. Mais faute de résultat tangible très, très rapidement, la situation pourrait bien échapper au contrôle tant d'Arafat que de Barak.
par Olivier Da Lage
Article publié le 30/09/2000