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Serbie

Les jeunes contre Milosevic

Etudiants et lycéens manifestent contre Slobodan Milosevic. Ils répondent à l'appel de l'opposition qui revendique sa victoire aux élections. Depuis plusieurs mois déjà, la jeunesse yougoslave est à l'avant-garde de la contestation.
Répondant aux appels à la désobéissance civile lancés par l'opposition, les étudiants et les lycéens de Serbie ont commencé à descendre dans la rue des villes du pays. Vendredi après-midi, près de 5 000 lycéens manifestaient à Nis, des centaines d'autres à Cacak, Gornji Milanovac, Jagodina, Bor, Sremska Mitrovica, Sremski Karlovci, ou encore Valjevo où ils bloquaient les accès au centre de la ville. En scandant «il est foutu», et en chantant «Slobo, sauve la Serbie et suicide-toi et suicide-toi», les manifestants ont rappelé tout le bien qu'ils pensaient de Slobodan Milosevic. Velimir Ilic, le maire de Cacak, également dirigeant de la petite formation d'opposition Nouvelle Serbie a lancé aux manifestants : «Vous êtes la jeunesse et l'intelligence de ce pays. Vous êtes les premiers à entrer en grève, vous devez donner l'exemple».

A Belgrade, les étudiants de la Faculté de philologie ont voté la grève, et d'autres universités rejoignent le mouvement à travers tout le pays. Lundi matin, les enseignants et les étudiants de Belgrade doivent se retrouver à 10 heures sur l'esplanade de la Faculté de philosophie, lieu de rendez-vous traditionnel de la contestation universitaire. La jeunesse serbe a l'habitude des manifestations, des mouvements de protestation ont scandé toutes les longues années de règne de Slobodan Milosevic. Durant la grande contestation démocratique de l'hiver 1996-1997, les étudiants de Belgrade étaient à l'avant-garde de la mobilisation, et depuis, une agitation endémique a secoué la Faculté de philosophie, très mobilisée contre les tentatives de remise au pas qui auraient rogné les traditionnelles franchises universitaires. Les cadres du mouvement Otpor («résistance») ont généralement fait leurs classes de militants en 1996, mais le mouvement a été rejoint par de très jeunes lycéens, qui n'avaient souvent guère plus d'une quinzaine d'années.



par A Podgorica, Jean-Arnault  Dérens

Article publié le 01/10/2000