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Etats-Unis

Premier face-à-face télévisé

George W. Bush et Al Gore se sont retrouvés, mardi soir, à Boston pour le premier des trois débats télévisés des prétendants à la Maison Blanche. A quelques semaines du scrutin, l'exercice de ces joutes oratoires, d'environ une heure et demi, consiste à convaincre ou à dissuader les électeurs indécis, estimés à 7 % des votants.
Lors de leur premier débat télévisé, ce mardi, à Boston, George W. Bush et Al Gore, les deux candidats au Bureau Ovale n'ont pas dérogé à la règle : ils se sont serrés la main puis ont aussitôt commencé à échanger des propos acides. Se faisant face à quelques mètres de distance, debout, derrière deux pupitres de la même hauteur, les deux hommes vêtus d'un même costume sombre et d'une cravate rouge ont immédiatement ferraillé sur les sujets dominants de la campagne présidentielle : excédents budgétaires, crise pétrolière, impôts, avortementà etc.

Après des mois de duel à distance, la première confrontation télévisée entre les deux candidats à la succession de Bill Clinton était d'autant plus importante que la course à la présidence apparaît comme l'une des plus disputées depuis une vingtaine d'années. Pour ce premier débat, Al Gore partait avec un léger avantage sur son adversaire George W. Bush : le vice-président a en effet participé à une quarantaine de débats télévisés en treize ans.

Le « show de Boston » a donc vu les deux candidats opposer leurs projets d'avenir et de philosophie devant, selon les estimations, 75 millions d'Américains rivés à leur téléviseur. « Il est important que l'on résiste à la tentation de gaspiller les excédents budgétaires » a lancé Al Gore, qui était le premier à intervenir, en visant les projets de réduction des impôts du gouverneur du Texas. La réplique de Bush n'a pas tardé : « vous avez eu votre chance, vice-président. Vous avez été au pouvoir depuis huit ans et rien n'a été fait » a-t-il rétorqué.

Un match très serré

Les deux candidats se sont également accrochés sur le dossier sensible de l'avortement. « Je fais confiance aux femmes pour qu'elles fassent leurs propres choix, à l'encontre de mon rival qui veut que le gouvernement prenne la décision à leur place » a souligné le vice-président en réaffirmant ses positions en faveur de l'avortement. George W. Bush a, quant à lui, critiqué la récente décision des autorités américaines de mettre sur le marché la pilule abortive RU-486, en soutenant que « les avortements doivent se faire plus rares aux Etats-Unis ». Continuant sur sa lancée, le gouverneur du Texas a renchéri sur le dossier de l'assurance maladie : alors que le vice-président américain détaillait avec force de chiffres et pourcentages ses projets en la matière, George W. Bush a ironisé : « C'est un homme qui avance de beaux chiffres. Il parle de chiffres. Je commence à penser qu'il n'a pas seulement inventé l'Internet, mais a inventé aussi la calculatrice ».

Parmi les rares sujets d'entente, la Yougoslavie a figuré au premier plan, chacun des deux candidats appelant au départ du président Slobodan Milosevic et se prononçant contre une intervention militaire américaine.

Selon un sondage USA Today/CNN/Gallup effectué immédiatement après cette rencontre, Al Gore a fait une meilleure impression que son adversaire républicain. A la question « Qui a fait le meilleur travail ? », 48 % des électeurs ont répondu Gore et 41 % Bush.

Les deux hommes se retrouveront le 11 octobre en Caroline du Nord et le 17 dans le Missouri pour deux autres débats télévisés avant de connaître le 7 novembre, lequel des deux aura gagné sa place à la Maison Blanche.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 04/10/2000