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Sida

Les traitements bon marché

Sur les 35 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 26 millions sont en Afrique sub-saharienne complètement livrés à eux-mêmes face aux coûts exorbitants des molécules les plus efficaces contre le virus : les fameuses anti-protéases. Pourtant le 11 mai dernier, le Wall Street Journal annonçait enfin le début de négociations avec les laboratoires pour faire baisser le prix des médicaments en Afrique. Six mois plus tard, la situation reste inchangée.
Ce devait être une question de semaines. Six mois après l'annonce en fanfare d'une réduction considérable du prix des traitements contre le sida, la situation est au point mort ou presque, à l'exception notable du Sénégal, l'un des pays les moins touchés par l'épidémie. Aucune négociation tangible n'a été engagée entre les cinq grands laboratoires concernés et les pays d'Afrique, malgré les pressions d'associations comme Médecins sans frontière. Actuellement, le coût de l'AZT est toujours à 19 dollars par jour, contre un dollar si comme promis la baisse allait jusqu'à 95 % du prix initial.

En ne faisant rien, les firmes pharmaceutiques entretiennent l'idée selon laquelle leur promesse de négociation n'est qu'un leurre. Un leurre destiné à garder le contrôle sur le marché du sida en faisant croire à une baisse de prix imminente des molécules brevetées. En Inde, par exemple une trithérapie coûte entre 800 et 1 000 dollars par an contre 10 000 à 15 000 dollars aux Etats-Unis. Le Brésil qui produit aussi des copies de ces médicaments a quant à lui ainsi réalisé une économie de 472 millions de dollars. La multiplication de ces traitements bon marché de qualité va sans doute relancer les négociations. Déjà le Burkina Faso, l'Afrique du Sud, l'Ouganda mais aussi le Cambodge et le Guatemala ont pris des contacts avec l'inde et le Brésil pour se fournir à des prix humainement acceptables.



par Anne-Laure  MARIE

Article publié le 01/12/2000