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FMI-Banque mondiale

Jubilé 2000, et après ?

La campagne internationale pour l'annulation de la dette des pays du tiers monde est née en 1990 d'une idée du Conseil des Eglises d'Afrique. En effet, la Bible, dans le Lévitique, préconise tous les cinquante ans, année dite du jubilé, la remise des dettes et la libération des esclaves. Pourquoi, dès lors, ne pas appliquer ce précepte en l'an 2000, date du jubilé décrété par la chrétienté ?
L'idée fait son chemin en Grande-Bretagne, en Inde, en Suède, aux Etats-Unis, en Allemagne. Et, en avril 1998 au Ghana, après d'autres régions du monde, la coalition jubilé 2000 pour l'Afrique voit le jour. Les associations, syndicats, Eglises qui la composent exigent que le continent africain, qui regroupe le plus grand nombre de pays pauvres très lourdement endettés, voit l'effacement de ses dettes, comme cela a été le cas pour l'Allemagne et la Grande-Bretagne, après la deuxième guerre mondiale.

Les militants de l'annulation des dettes du tiers monde n'ont, ces dernières années, pas laissé de repos aux grands de ce monde. Ils sont régulièrement présents aux sommets du G7, club des pays les plus riches de la planète. Ils harcèlent le FMI et la Banque mondiale. En 1996, l'initiative lancée par ces deux institutions financières internationales pour alléger le fardeau des plus pauvres, dispositif élargi en 1999, constitue une première victoire. On est loin cependant de l'annulation totale d'une dette de toute manière non-remboursable en raison de la pauvreté des pays concerné, demandée par la coalition mondiale pour le Jubilé 2000.

Au tournant du siècle, le jubilé passé, la dette n'a effectivement pas été annulée et moins de 20 pays ont fait l'objet d'un début de processus d'allégement dans le cadre de l'initiative FMI-Banque mondiale. Les participants à la réunion de Dakar se donnent donc pour objectif la poursuite, au-delà du 31 décembre 2000 de la mobilisation engagée depuis dix ans pour l'annulation de la dette et l'abandon des politiques d'ajustement structurel imposées par les institutions financières internationales. Ils entendent également proposer des alternatives à des politiques de développement qui ont, selon eux, largement échoué.



par Francine  Quentin

Article publié le 18/12/2000