Proche-Orient
Peres toujours perdant, jamais vaincu
Le parti de gauche Meretz a refusé jeudi de soutenir Shimon Peres dans sa course à la candidature à la fonction de Premier ministre. Le prix Nobel de la paix, rival du premier ministre Ehoud Barak, accuse le coup, mais ne se décourage pas.
Pour son ultime tour de piste Shimon Peres ne sera même pas allé jusqu'aux élections. N'ayant pas réussi à trouver 10 députés pour le soutenir, sa dernière candidature vient d'avorter d'emblée. Mais qu'est-ce qu'un homme de 77 ans pouvait-il bien aller chercher dans la galère d'une campagne électorale qui s'annonce éprouvante ? En plus d'un demi-siècle de vie politique, Shimon Peres, a déjà connu tous les honneurs. Le petit immigrant né en Pologne, l'ancien secrétaire de Ben Gourion fondateur de l'Etat hébreu, a obtenu le prix Nobel de la paix pour son rôle majeur dans la conclusion des Accords d'Oslo.
Au cours de sa longue carrière, il a occupé pratiquement toutes les fonctions, il a déjà été par deux fois chef du gouvernement, dans les années quatre-vingt et dans les années quatre-vingt-dix. C'est un homme d'Etat d'une stature exceptionnelle et probablement la personnalité politique la plus prestigieuse à Jérusalem. Seulement, c'est aussi le seul à être plus admiré à l'étranger que dans son pays. En Israël, Shimon Peres est un mal-aimé, y compris et peut-être surtout dans son propre camp qui ne lui a jamais pardonné ses échecs électoraux. Il faut dire que l'homme est un redoutable «serial loser». C'est une véritable malédiction qui s'acharne sur l'éternel second, toujours perdant, jamais vaincu.
Un bon perdant, un professionnel
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Comme il n'est pas nécessaire de réussir pour entreprendre l'infatigable Peres ne se décourage pas. Malgré cinq tentatives en 1977, 1981, 1984, 1988 et 1996, il n'a jamais réussi à donner une seule victoire électorale aux travaillistes. Au cours de son dernier essai en juillet, il s'était même payé le luxe d'échouer dans une compétition impossible à perdre, pour le poste honorifique de chef de l'Etat.
Shimon Peres est un bon perdant, un professionnel, qui félicite toujours le vainqueur avec élégance avant de se replonger dans l'arène. «Je n'évite pas une bataille même si elle est désespérée, dit-il. Pour moi, combattre est aussi important que gagner.» Poursuivant toujours le rêve inaccessible d'une revanche sur le mauvais sort, l'incorrigible s'était donc lancé dans une nouvelle mésaventure. Avait-t-il succombé aux parfums enivrants des sondages qui le donnaient gagnant ?
En tout cas, en se présentant contre Barak, tout contre, il aurait eu le mérite d'être un aiguillon, de forcer ce dernier à se situer plus à gauche et peut-être le pousser à conclure un accord avec les Palestiniens avant l'échéance. Pour le coup, Shimon Peres aurait vraiment gagné. Dommage !
Au cours de sa longue carrière, il a occupé pratiquement toutes les fonctions, il a déjà été par deux fois chef du gouvernement, dans les années quatre-vingt et dans les années quatre-vingt-dix. C'est un homme d'Etat d'une stature exceptionnelle et probablement la personnalité politique la plus prestigieuse à Jérusalem. Seulement, c'est aussi le seul à être plus admiré à l'étranger que dans son pays. En Israël, Shimon Peres est un mal-aimé, y compris et peut-être surtout dans son propre camp qui ne lui a jamais pardonné ses échecs électoraux. Il faut dire que l'homme est un redoutable «serial loser». C'est une véritable malédiction qui s'acharne sur l'éternel second, toujours perdant, jamais vaincu.
Un bon perdant, un professionnel
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Comme il n'est pas nécessaire de réussir pour entreprendre l'infatigable Peres ne se décourage pas. Malgré cinq tentatives en 1977, 1981, 1984, 1988 et 1996, il n'a jamais réussi à donner une seule victoire électorale aux travaillistes. Au cours de son dernier essai en juillet, il s'était même payé le luxe d'échouer dans une compétition impossible à perdre, pour le poste honorifique de chef de l'Etat.
Shimon Peres est un bon perdant, un professionnel, qui félicite toujours le vainqueur avec élégance avant de se replonger dans l'arène. «Je n'évite pas une bataille même si elle est désespérée, dit-il. Pour moi, combattre est aussi important que gagner.» Poursuivant toujours le rêve inaccessible d'une revanche sur le mauvais sort, l'incorrigible s'était donc lancé dans une nouvelle mésaventure. Avait-t-il succombé aux parfums enivrants des sondages qui le donnaient gagnant ?
En tout cas, en se présentant contre Barak, tout contre, il aurait eu le mérite d'être un aiguillon, de forcer ce dernier à se situer plus à gauche et peut-être le pousser à conclure un accord avec les Palestiniens avant l'échéance. Pour le coup, Shimon Peres aurait vraiment gagné. Dommage !
par Jacques Rozenblum
Article publié le 22/12/2000