Chili
Pinochet bientôt face au juge
A Santiago, les parties plaignantes ont poussé un «ouf» de soulagement mercredi. Après avoir dans un premier temps regretté l'annulation de l'inculpation de l'ancien dictateur pour vice de procédure, elles ont applaudi l'annonce d'un interrogatoire imminent. C'est au terme de cette première audition que le général sera soumis à des tests médicaux ûun examen de santé médicale et neurologique- pour savoir si, oui ou non, il est mentalement capable d'être poursuivi par la justice. Ces expertises devraient avoir lieu à l'hôpital militaire de Santiago. Pinochet y sera examiné par des experts désignés par la justice et le sort de l'ancien dictateur dépendra entièrement du rapport médical.
Le juge Juan Guzman Tapia est chargé de 190 plaintes déposées contre l'ex-dictateur. Le 1er décembre dernier, il avait ordonné l'inculpation et l'assignation à résidence de Pinochet, l'accusant d'avoir commandité l'enlèvement et l'exécution sommaire de 75 détenus politiques, par la «caravane de la mort». Les faits remontent à octobre 1973, quelque trois semaines après le coup d'Etat. Le chef de cette sinistre «caravane», qui comportait une douzaine d'officiers, a été nommé par Pinochet lui-même, au lendemain du renversement du président Salvador Allende. Elle aurait commis 75 enlèvements et assassinats ûtous les corps n'ont pas été retrouvésû dans cinq localités du Chili, une dans le sud (Cauquenes) et les quatre autres dans le nord du pays (La Serena, Copiapo, Antofagasta et Calama). Des détenus auraient été fusillés, d'autre ont simplement disparu.
Offensive judiciaire
Six membres de ce commando meurtrier, dont son chef, le général Sergio Arellano Stark, font actuellement l'objet de poursuites judiciaires.
«Le processus judiciaire se poursuit et ce qui est fondamental pour nous c'est que Pinochet réponde devant les tribunaux des crimes dont il est accusé», a déclaré la présidente de l'Association des Proches des détenus disparus. Les avocats de Pinochet invoquent la mauvaise santé de leur client. Agé de 85 ans, Pinochet souffre du diabète et d'une maladie cardio-vasculaire.
Cette dégradation de son état de santé avait été invoquée, on s'en souvient, par les autorités britanniques pour mettre un terme à sa détention en Grande Bretagne. Pinochet était venu s'y faire soigner et il avait été interpellé à Londres à la demande du juge espagnol Baltasar Garzon.
Entamée début mars, au lendemain de son retour au Chili, après 503 jours de détention à Londres, l'offensive judiciaire chilienne contre l'ex-chef de la junte militaire, devrait connaître de nouveaux développements, voire rebondissements. Depuis le 27 octobre dernier, Pinochet fait aussi l'objet d'une demande d'extradition de la justice argentine, qui l'estime lié à l'assassinat à Buenos Aires, en 1974, de l'ex-chef de l'armée chilienne sous le gouvernement de Salvador Allende, et de son épouse. Enfin aux Etats-Unis, l'enquête sur l'assassinat à Washington de l'ancien chef de la diplomatie chilienne et de sa secrétaire en 1976, a été réouverte. Pinochet pourrait aussi être inquiété dans cette affaire.
Le juge Juan Guzman Tapia est chargé de 190 plaintes déposées contre l'ex-dictateur. Le 1er décembre dernier, il avait ordonné l'inculpation et l'assignation à résidence de Pinochet, l'accusant d'avoir commandité l'enlèvement et l'exécution sommaire de 75 détenus politiques, par la «caravane de la mort». Les faits remontent à octobre 1973, quelque trois semaines après le coup d'Etat. Le chef de cette sinistre «caravane», qui comportait une douzaine d'officiers, a été nommé par Pinochet lui-même, au lendemain du renversement du président Salvador Allende. Elle aurait commis 75 enlèvements et assassinats ûtous les corps n'ont pas été retrouvésû dans cinq localités du Chili, une dans le sud (Cauquenes) et les quatre autres dans le nord du pays (La Serena, Copiapo, Antofagasta et Calama). Des détenus auraient été fusillés, d'autre ont simplement disparu.
Offensive judiciaire
Six membres de ce commando meurtrier, dont son chef, le général Sergio Arellano Stark, font actuellement l'objet de poursuites judiciaires.
«Le processus judiciaire se poursuit et ce qui est fondamental pour nous c'est que Pinochet réponde devant les tribunaux des crimes dont il est accusé», a déclaré la présidente de l'Association des Proches des détenus disparus. Les avocats de Pinochet invoquent la mauvaise santé de leur client. Agé de 85 ans, Pinochet souffre du diabète et d'une maladie cardio-vasculaire.
Cette dégradation de son état de santé avait été invoquée, on s'en souvient, par les autorités britanniques pour mettre un terme à sa détention en Grande Bretagne. Pinochet était venu s'y faire soigner et il avait été interpellé à Londres à la demande du juge espagnol Baltasar Garzon.
Entamée début mars, au lendemain de son retour au Chili, après 503 jours de détention à Londres, l'offensive judiciaire chilienne contre l'ex-chef de la junte militaire, devrait connaître de nouveaux développements, voire rebondissements. Depuis le 27 octobre dernier, Pinochet fait aussi l'objet d'une demande d'extradition de la justice argentine, qui l'estime lié à l'assassinat à Buenos Aires, en 1974, de l'ex-chef de l'armée chilienne sous le gouvernement de Salvador Allende, et de son épouse. Enfin aux Etats-Unis, l'enquête sur l'assassinat à Washington de l'ancien chef de la diplomatie chilienne et de sa secrétaire en 1976, a été réouverte. Pinochet pourrait aussi être inquiété dans cette affaire.
par Sylvie Berruet
Article publié le 21/12/2000
