Bosnie
A la recherche de la vérité sur Srebrenica
Le drame de Srebrenica est encore dans toutes les mémoires. Depuis novembre 2000, une mission parlementaire française d'information auditionne à l'Assemblée nationale des personnalités d'horizons divers. Leur point commun : apporter des informations sur la tragédie vécue par cette petite ville de Bosnie Orientale entre le 6 et le 11 juillet 1995. Le but : tenter de comprendre l'enchaînement des faits qui ont conduit au massacre, qualifié de pire atrocité depuis la seconde guerre mondiale.
Dans la matinée du jeudi 21 décembre, le cinéaste français Gilles Herzog a exposé ses connaissances et son énorme travail d'information sur la chute de Srebrenica, puis a répondu aux questions des dix membres de la mission d'information. Le général Jean Cot, dont le témoignage était prévu le même jour, ne s'est pas présenté.
«Une chute sur ordonnance». Le titre est terriblement explicite. Le film réalisé par Gilles Herzog, diffusé l'an dernier sur Arte est accablant pour la Forpronu. Le général français Bernard Janvier, qui en était alors le commandant en chef, se voit accusé d'avoir régulièrement grossi le nombre des effectifs et des matériels nécessaires à une protection de l'enclave dans le but de se les voir refuser.
Des questions se posent, qui restent toujours sans réponse. Parmi elles, et toujours selon les informations recueillies et recoupées par Gilles Herzog, les services secrets de plusieurs pays avaient noté les concentrations de troupes serbes et la présence des hommes d'Arkan, le tristement célèbre chef paramilitaire serbe, à la veille de la chute de Srebrenica. Que sont devenues ces informations et pourquoi n'ontûelles pas été utilisées ?
Dossier ultra sensible
Selon les estimations des organisations humanitaires internationales, quelque 7 000 hommes et adolescents musulmans ont été massacrés en juillet 1995 par les forces serbes après qu'elles se furent emparées de Srebrenica, pourtant classée «zone protégée» de l'ONU. Sur les 430 militaires néerlandais sur place, 140 seulement étaient en armes et opérationnels, souligne Gilles Herzog.
Depuis, la question est de savoir pourquoi les forces de l'ONU n'ont rien fait pour tenter de sauver Srebrenica. Principaux incriminés : la passivité des forces internationales, la démoralisation des défenseurs bosniaques et un possible lâchage de Sarajevo (qui aurait pu troquer Srebrenica contre les faubourgs de Sarajevo alors aux mains des Serbes).
Le sujet de Srebrenica est ultra sensible. C'est pour cette raison que le Parlement français a choisi la forme d'une mission d'information plutôt que d'une commission d'enquête.
Le premier auditionné avait été l'amiral Jacques Lanxade, ancien chef d'Etat major des armées françaises, le 14 décembre dernier. Selon lui, «la volonté politique a gravement fait défaut». L'amiral avait rappelé que Srebrenica n'était pas assez protégée. «Il aurait fallu un effectif de 1 500 à 2 000 hommes, dotés de moyens significatifs comme des mortiers lourds et des armements anti-chars.»
«Une chute sur ordonnance». Le titre est terriblement explicite. Le film réalisé par Gilles Herzog, diffusé l'an dernier sur Arte est accablant pour la Forpronu. Le général français Bernard Janvier, qui en était alors le commandant en chef, se voit accusé d'avoir régulièrement grossi le nombre des effectifs et des matériels nécessaires à une protection de l'enclave dans le but de se les voir refuser.
Des questions se posent, qui restent toujours sans réponse. Parmi elles, et toujours selon les informations recueillies et recoupées par Gilles Herzog, les services secrets de plusieurs pays avaient noté les concentrations de troupes serbes et la présence des hommes d'Arkan, le tristement célèbre chef paramilitaire serbe, à la veille de la chute de Srebrenica. Que sont devenues ces informations et pourquoi n'ontûelles pas été utilisées ?
Dossier ultra sensible
Selon les estimations des organisations humanitaires internationales, quelque 7 000 hommes et adolescents musulmans ont été massacrés en juillet 1995 par les forces serbes après qu'elles se furent emparées de Srebrenica, pourtant classée «zone protégée» de l'ONU. Sur les 430 militaires néerlandais sur place, 140 seulement étaient en armes et opérationnels, souligne Gilles Herzog.
Depuis, la question est de savoir pourquoi les forces de l'ONU n'ont rien fait pour tenter de sauver Srebrenica. Principaux incriminés : la passivité des forces internationales, la démoralisation des défenseurs bosniaques et un possible lâchage de Sarajevo (qui aurait pu troquer Srebrenica contre les faubourgs de Sarajevo alors aux mains des Serbes).
Le sujet de Srebrenica est ultra sensible. C'est pour cette raison que le Parlement français a choisi la forme d'une mission d'information plutôt que d'une commission d'enquête.
Le premier auditionné avait été l'amiral Jacques Lanxade, ancien chef d'Etat major des armées françaises, le 14 décembre dernier. Selon lui, «la volonté politique a gravement fait défaut». L'amiral avait rappelé que Srebrenica n'était pas assez protégée. «Il aurait fallu un effectif de 1 500 à 2 000 hommes, dotés de moyens significatifs comme des mortiers lourds et des armements anti-chars.»
par Laure Hinckel
Article publié le 21/12/2000