Indonésie
Noël sanglant pour les chrétiens
L'Indonésie vit au rythme des attentats. Le conflit des Moluques qui oppose chrétiens et musulmans semble à l'occasion de Noël s'être déplacé jusque dans le centre de la capitale, Djakarta, où pas moins de 5 attentats ont eu lieu sur les 18 qui ont touché d'autres grandes villes de l'archipel.
Reprise du conflit religieux ou manipulation politique ? Le regain de violence dans l'archipel conduit en tous cas le président Abdurrahman Wahid, un musulman modéré, démocratiquement élu en octobre 1999-, à prier ses compatriotes de ne pas céder à la «panique». Il se trouve dans une posture délicate après une série d'attentats à la bombe contre des églises de la minorité chrétienne lors de la veillée de Noël. 14 morts, 47 blessés, tel est le lourd bilan de la soirée du 24 décembre.
Traditionnellement implantés dans les grandes villes, les catholiques et les protestants étaient les cibles de ces attentats, tous programmés pour 23h30 locales, et qui n'ont pas été revendiqués. Mais «il y a de fortes raisons de croire que ce type d'opération précise est organisé par un groupe bien coordonné et bien financé» a déclaré le porte parole de la présidence Wimar Witoelar.
Le président indonésien, dirigeant du premier pays musulman de la planète de par sa population (plus de 90% des 210 millions d'Indonésiens sont musulmans), estime que ces attentats visent à déstabiliser son gouvernement, déjà confronté à une série de violences séparatistes ou inter-religieuses.
Les responsables chrétiens et musulmans ont de la même façon multiplié les appels au calme et à ne pas céder aux provocations. Les deux principales Eglises se gardent bien aussi de lancer la moindre accusation.
La prudence est de mise. L'archipel indonésien est déchiré par plusieurs conflits. Celui, à caractère inter-religieux, qui voit s'opposer à 2400 km de la capitale chrétiens et musulmans, est particulièrement meurtrier : le conflit des Moluques a fait depuis janvier 1999 plus de 4 000 morts et un demi-million de déplacés.
Le test de l'Idul Fitri
Ces attentats surviennent à quelques jours de la fête de l'Idul Fitri, qui marque pour les Musulmans la fin du mois de jeûne du ramadan. Cette coïncidence de dates est particulièrement inquiétante. Comme l'explique le secrétaire général de la commission nationale des droits de l'Homme, Asmara Nababan, si des attentats survenaient lors de la célébration, mercredi 27 décembre, de l'Idul Fitri, ils «rendraient très difficile le contrôle de la situation», et pourraient déboucher sur des représailles de la communauté musulmane contre les chrétiens.
Asmara Nabadan est aussi d'avis que «la communauté chrétienne est seulement une cible intermédiaire. La vraie cible, c'est le gouvernement». De nombreuses voix s'élèvent pour suggérer que le conflit existant dans les Moluques est cette fois manipulé par des «forces politiques du passé, plus intéressées à saborder la transition politique vers la démocratie», une référence aux partisans de l'ancien général Suharto, forcé à la démission en mai 1998. Des proches de Suharto et des membres de l'armée ont été accusés par des responsables gouvernementaux d'être derrière une série d'attentats en juillet et août à Djakarta, dont le plus meurtrier avait fait 10 morts dans un parking de la bourse.
Traditionnellement implantés dans les grandes villes, les catholiques et les protestants étaient les cibles de ces attentats, tous programmés pour 23h30 locales, et qui n'ont pas été revendiqués. Mais «il y a de fortes raisons de croire que ce type d'opération précise est organisé par un groupe bien coordonné et bien financé» a déclaré le porte parole de la présidence Wimar Witoelar.
Le président indonésien, dirigeant du premier pays musulman de la planète de par sa population (plus de 90% des 210 millions d'Indonésiens sont musulmans), estime que ces attentats visent à déstabiliser son gouvernement, déjà confronté à une série de violences séparatistes ou inter-religieuses.
Les responsables chrétiens et musulmans ont de la même façon multiplié les appels au calme et à ne pas céder aux provocations. Les deux principales Eglises se gardent bien aussi de lancer la moindre accusation.
La prudence est de mise. L'archipel indonésien est déchiré par plusieurs conflits. Celui, à caractère inter-religieux, qui voit s'opposer à 2400 km de la capitale chrétiens et musulmans, est particulièrement meurtrier : le conflit des Moluques a fait depuis janvier 1999 plus de 4 000 morts et un demi-million de déplacés.
Le test de l'Idul Fitri
Ces attentats surviennent à quelques jours de la fête de l'Idul Fitri, qui marque pour les Musulmans la fin du mois de jeûne du ramadan. Cette coïncidence de dates est particulièrement inquiétante. Comme l'explique le secrétaire général de la commission nationale des droits de l'Homme, Asmara Nababan, si des attentats survenaient lors de la célébration, mercredi 27 décembre, de l'Idul Fitri, ils «rendraient très difficile le contrôle de la situation», et pourraient déboucher sur des représailles de la communauté musulmane contre les chrétiens.
Asmara Nabadan est aussi d'avis que «la communauté chrétienne est seulement une cible intermédiaire. La vraie cible, c'est le gouvernement». De nombreuses voix s'élèvent pour suggérer que le conflit existant dans les Moluques est cette fois manipulé par des «forces politiques du passé, plus intéressées à saborder la transition politique vers la démocratie», une référence aux partisans de l'ancien général Suharto, forcé à la démission en mai 1998. Des proches de Suharto et des membres de l'armée ont été accusés par des responsables gouvernementaux d'être derrière une série d'attentats en juillet et août à Djakarta, dont le plus meurtrier avait fait 10 morts dans un parking de la bourse.
par Laure Hinckel
Article publié le 25/12/2000