Chili
Le juge Guzman a attendu en vain Pinochet
Le général Pinochet a refusé de se rendre dimanche à l'hôpital militaire de Santiago pour y subir les examens médicaux réclamés par le juge Guzman.
De notre correspondant au Chili
Les menaces des avocats d'Augusto Pinochet se sont concrétisées. L'ancien dictateur chilien a refusé de se rendre dimanche à l'hôpital militaire de Santiago pour se soumettre à une série d'examens mentaux et neurologiques. Dans cet établissement médical l'ont attendu pendant près d'une heure et demie le juge Juan Guzman et une équipes d'experts médicaux. Mais Pinochet n'a pas quitté la résidence balnéaire située à environ 130 kilomètres de Santiago dans laquelle il se trouve depuis quelques jours. L'ancien dictateur a donc choisi de suivre les conseils de ses avocats. Ceux-ci avaient dénoncé cette semaine un véritable «harcèlement juridique» contre Pinochet et avait expliqué que leur client ne pouvait pas, dans ce climat, se soumettre à des examens mentaux et neurologiques. Leurs accusations s'appuyaient notamment sur le calendrier juridique établi par le juge Juan Guzman. Ce magistrat avait indiqué que les examens mentaux et neurologiques devaient être réalisés dimanche et lundi, et avait retenu la date du mardi 9 janvier pour interroger l'ancien dictateur. Or, la défense de Pinochet conditionne la réalisation de cet interrogatoire aux résultats des expertises médicales. Car elle est estime que son état de santé ne lui permet pas d'être poursuivi par la justice.
Une stratégie risquée
Elle a du coup également recommandé à Pinochet de ne pas répondre aux questions du juge Juan Guzman. Une stratégie défensive qui pourrait s'avérer très dangereuse pour lui. Privé de son immunité parlementaire en août dernier, Pinochet ne fait pour l'instant l'objet d'aucune inculpation. Le propre juge Guzman avait certes tenté de l'inculper le 1er décembre dernier pour l'enlèvement et l'assassinat de 75 détenus politiques en octobre 1973. Tous ont été victimes de la «Caravane de la mort», un escadron militaire qui a particulièrement sévi dans le nord du pays peu après le Coup d'Etat. Mais la justice chilienne avait par la suite annulé la décision du magistrat Guzman en estimant que Pinochet aurait dû être tout d'abord interrogé.
Juan Guzman cherche depuis à soumettre Pinochet à cet interrogatoire manquant. La menace d'une nouvelle inculpation, voire d'une assignation à résidence, pèse donc de nouveau sur l'ancien dictateur. Et Pinochet ne peut pas espérer se sauver en refusant purement et simplement ce face-à-face. Car ce refus de comparution représenterait un grave délit et permettrait alors au juge Guzman de l'inculper directement, voire même de prononcer son assignation à résidence. Ses défenseurs vont donc évaluer au cours des prochaines heures s'ils maintiennent leur stratégie jusqu'au bout. Ils ont déposé plusieurs recours judiciaires afin de tenter de paralyser l'actuelle procédure. Il est cependant peu probable que les tribunaux chiliens aient le temps de les examiner avant la date fatidique du mardi 9 janvier. De plus, ils ont demandé à la Cour suprême le dessaisissement du juge Guzman à qui il reproche une attitude «arbitraire». Mais leur démarche n'a que peu de chances d'aboutir. Car la plus haute instance judiciaire du pays a elle même ratifié la procédure suivie par le juge Guzman, ses membres lui ayant d'ailleurs réitéré vendredi un soutien presque unanime au cours d'une session plénière.
Les menaces des avocats d'Augusto Pinochet se sont concrétisées. L'ancien dictateur chilien a refusé de se rendre dimanche à l'hôpital militaire de Santiago pour se soumettre à une série d'examens mentaux et neurologiques. Dans cet établissement médical l'ont attendu pendant près d'une heure et demie le juge Juan Guzman et une équipes d'experts médicaux. Mais Pinochet n'a pas quitté la résidence balnéaire située à environ 130 kilomètres de Santiago dans laquelle il se trouve depuis quelques jours. L'ancien dictateur a donc choisi de suivre les conseils de ses avocats. Ceux-ci avaient dénoncé cette semaine un véritable «harcèlement juridique» contre Pinochet et avait expliqué que leur client ne pouvait pas, dans ce climat, se soumettre à des examens mentaux et neurologiques. Leurs accusations s'appuyaient notamment sur le calendrier juridique établi par le juge Juan Guzman. Ce magistrat avait indiqué que les examens mentaux et neurologiques devaient être réalisés dimanche et lundi, et avait retenu la date du mardi 9 janvier pour interroger l'ancien dictateur. Or, la défense de Pinochet conditionne la réalisation de cet interrogatoire aux résultats des expertises médicales. Car elle est estime que son état de santé ne lui permet pas d'être poursuivi par la justice.
Une stratégie risquée
Elle a du coup également recommandé à Pinochet de ne pas répondre aux questions du juge Juan Guzman. Une stratégie défensive qui pourrait s'avérer très dangereuse pour lui. Privé de son immunité parlementaire en août dernier, Pinochet ne fait pour l'instant l'objet d'aucune inculpation. Le propre juge Guzman avait certes tenté de l'inculper le 1er décembre dernier pour l'enlèvement et l'assassinat de 75 détenus politiques en octobre 1973. Tous ont été victimes de la «Caravane de la mort», un escadron militaire qui a particulièrement sévi dans le nord du pays peu après le Coup d'Etat. Mais la justice chilienne avait par la suite annulé la décision du magistrat Guzman en estimant que Pinochet aurait dû être tout d'abord interrogé.
Juan Guzman cherche depuis à soumettre Pinochet à cet interrogatoire manquant. La menace d'une nouvelle inculpation, voire d'une assignation à résidence, pèse donc de nouveau sur l'ancien dictateur. Et Pinochet ne peut pas espérer se sauver en refusant purement et simplement ce face-à-face. Car ce refus de comparution représenterait un grave délit et permettrait alors au juge Guzman de l'inculper directement, voire même de prononcer son assignation à résidence. Ses défenseurs vont donc évaluer au cours des prochaines heures s'ils maintiennent leur stratégie jusqu'au bout. Ils ont déposé plusieurs recours judiciaires afin de tenter de paralyser l'actuelle procédure. Il est cependant peu probable que les tribunaux chiliens aient le temps de les examiner avant la date fatidique du mardi 9 janvier. De plus, ils ont demandé à la Cour suprême le dessaisissement du juge Guzman à qui il reproche une attitude «arbitraire». Mais leur démarche n'a que peu de chances d'aboutir. Car la plus haute instance judiciaire du pays a elle même ratifié la procédure suivie par le juge Guzman, ses membres lui ayant d'ailleurs réitéré vendredi un soutien presque unanime au cours d'une session plénière.
par A Santiago du Chili, Olivier Bras
Article publié le 07/01/2001