Second jour: cherche films désespérément!
On croyait que le Fespaco était la grande fête biennale du cinéma panafricain, mais cette 17e édition s'apparente en fait plus à un jeu de piste géant qu'à un festival. Jeu de piste dont les inconnues principales seraient... les films! Chaque jour apporte ainsi son lot de déceptions.
De notre envoyée spéciale à Ouagadougou
Disparu, Dar es Salam, du Tchadien Serge Coelo, resté à Roissy avec ses bobines faute de place sur le vol Paris-Ouagadougou. Les deux films du Béninois Jean Odoutan (Djib et Barbecue Pejo) ont connu le même sort. Le seul film ghanéen en compétition, Rituals of Fire, de Joel Aryeety et Tom Ribeiro, a lui aussi mystérieusement disparu du catalogue. On est sans nouvelles de Sois mon ami, du Tunisien Nacer Ktari, dont la projection matinale a été annulée faute de bobines. Résultat: au quatrième jour du festival, personne, pas même les membres du jury, ne connaît la liste officielle des films en compétition. Heureusement, quelques films ont échappé à la malédiction. C'est le cas d'Adanggaman, de Roger Gnoam Mbala, une ambitieuse fresque sur la traite des Noirs au XVIIe siècle. Un film d'autant plus polémique que le réalisateur ivoirien (qui reçut l'Etalon d'or de Yenenga, la plus haute récompense du festival, en 1993 pour Au nom du Christ) montre très clairement que les initiateurs de la traite furent les Africains eux-mêmes (pas un seul acteur blanc n'apparaît dans le film). Le silence recueilli qui suivit la projection était d'ailleurs assez éloquent. Il tendrait à prouver que, trois siècles plus tard, la plaie est encore loin d'être cicatrisée.
C'est dans une tout autre ambiance que s'est déroulée la projection du nouveau film de Sembène Ousmane, Faat Kiné, comédie sur les tribulations d'une Dakaroise propriétaire d'une «essencerie» (entendez, d'une station service) en butte aux exigences de ses deux anciens maris, mais aussi au ûgentil- complot ourdi par ses enfants pour...la remarier. Même ambiance bon enfant pour Battu, du Malien Cheick Omar Sissoko, tourné au Sénégal d'après le roman homonyme d'Aminata Sow Fall. Une comédie au casting prestigieux (Danny Glover, Isaach de Bankolé, Makena Diop, Félicité Wouassi) et qui a manifestement bénéficié de moyens considérables (à l'aune du budget moyen d'un film africain, évidemment). Pour le reste, l'ambiance est plutôt calme, puisque beaucoup d'habitués du Fespaco, lassés d'attendre pendant plusieurs heures d'hypothétiques vols pour Ouagadougou ont préféré rentrer chez eux. Heureusement, certains ont tout de même pu envoyer leurs films. C'est ainsi que les festivaliers n'auront pu rencontrer ni le Marocain Nabil Ayouch ni le Tunisien Mahmoud Ben Mahmoud, mais ont tout de même pu se consoler en voyant leurs longs métrages respectifs, Ali Zaoua et Siestes grenadines.
Disparu, Dar es Salam, du Tchadien Serge Coelo, resté à Roissy avec ses bobines faute de place sur le vol Paris-Ouagadougou. Les deux films du Béninois Jean Odoutan (Djib et Barbecue Pejo) ont connu le même sort. Le seul film ghanéen en compétition, Rituals of Fire, de Joel Aryeety et Tom Ribeiro, a lui aussi mystérieusement disparu du catalogue. On est sans nouvelles de Sois mon ami, du Tunisien Nacer Ktari, dont la projection matinale a été annulée faute de bobines. Résultat: au quatrième jour du festival, personne, pas même les membres du jury, ne connaît la liste officielle des films en compétition. Heureusement, quelques films ont échappé à la malédiction. C'est le cas d'Adanggaman, de Roger Gnoam Mbala, une ambitieuse fresque sur la traite des Noirs au XVIIe siècle. Un film d'autant plus polémique que le réalisateur ivoirien (qui reçut l'Etalon d'or de Yenenga, la plus haute récompense du festival, en 1993 pour Au nom du Christ) montre très clairement que les initiateurs de la traite furent les Africains eux-mêmes (pas un seul acteur blanc n'apparaît dans le film). Le silence recueilli qui suivit la projection était d'ailleurs assez éloquent. Il tendrait à prouver que, trois siècles plus tard, la plaie est encore loin d'être cicatrisée.
C'est dans une tout autre ambiance que s'est déroulée la projection du nouveau film de Sembène Ousmane, Faat Kiné, comédie sur les tribulations d'une Dakaroise propriétaire d'une «essencerie» (entendez, d'une station service) en butte aux exigences de ses deux anciens maris, mais aussi au ûgentil- complot ourdi par ses enfants pour...la remarier. Même ambiance bon enfant pour Battu, du Malien Cheick Omar Sissoko, tourné au Sénégal d'après le roman homonyme d'Aminata Sow Fall. Une comédie au casting prestigieux (Danny Glover, Isaach de Bankolé, Makena Diop, Félicité Wouassi) et qui a manifestement bénéficié de moyens considérables (à l'aune du budget moyen d'un film africain, évidemment). Pour le reste, l'ambiance est plutôt calme, puisque beaucoup d'habitués du Fespaco, lassés d'attendre pendant plusieurs heures d'hypothétiques vols pour Ouagadougou ont préféré rentrer chez eux. Heureusement, certains ont tout de même pu envoyer leurs films. C'est ainsi que les festivaliers n'auront pu rencontrer ni le Marocain Nabil Ayouch ni le Tunisien Mahmoud Ben Mahmoud, mais ont tout de même pu se consoler en voyant leurs longs métrages respectifs, Ali Zaoua et Siestes grenadines.
Article publié le 27/02/2001
