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Réchauffement climatique

Climat : menaces sur l'Afrique

L'Afrique est très vulnérable au changement climatique et ne dispose pas de ressources économiques et technologiques suffisantes pour y faire face. C'est l'une des conclusions du rapport réalisé par des experts de l'ONU, le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Le continent africain devrait pâtir du réchauffement à plusieurs niveaux.
L'Afrique, comme d'autres régions du monde, a été passée au peigne fin par les experts du GIEC dans leur volumineux rapport intitulé «Changement climatique 2001 : impacts, adaptation et vulnérabilité» et qui dresse un constat plus qu'alarmant de la planète. Si rien n'est fait par les responsables politiques pour réduire l'émission de gaz à effet de serre, les pays du sud pourraient être les premières victimes du réchauffement planétaire dans les prochaines décennies.

Avant 2050, on s'attend à ce que les températures augmentent de 1,6° dans les zones du Sahara et dans les régions semi-arides du sud du continent. Les pays équatoriaux, le Cameroun, l'Ouganda et le Kenya, pourraient gagner 1,4° au baromètre. Les pluies seront plus rares dans certaines zones de la Corne de l'Afrique et au sud du continent.

Premières conséquences : l'aggravation de l'insécurité alimentaire et de la désertification. Ces deux facteurs pourraient, selon le GIEC, «compromettre le développement» de régions entières du continent africain. La sécurité alimentaire est surtout menacée par la pénurie d'eau.

Environ deux tiers des 650 millions d'habitants du continent africain (selon des chiffres de la Banque mondiale de 1995), vivent dans des zones rurales et dépendent de l'agriculture. Ce secteur constitue la principale activité dans certains pays comme le Burkina Faso, l'Ethiopie, le Malawi et l'Ouganda. Le rendement des céréales diminuera, réduisant la sécurité alimentaire dans les petits pays importateurs de denrées alimentaires.

Extension des maladies tropicales

Le débit des grands fleuves et les ressources en eau diminueront dans l'Afrique australe et méditerranéenne. Le GIEC précise encore que dans ces mêmes régions, et dans l'ouest du continent, les baisses de régime des fleuves ainsi que la diminution des précipitations et de l'humidité pourraient «aggraver la désertification».

La hausse du niveau de la mer provoquera des inondations et l'érosion dans les régions côtières, frappant les populations locales. Parmi les régions menacées, figurent l'Egypte, le Sénégal, la Gambie, le golfe de Guinée, la côte orientale africaine et le sud de la Corne. Au plan sanitaire, les maladies tropicales, notamment la malaria, pourraient couvrir une zone géographique plus étendue. Le changement climatique provoquera l'extinction de plantes et d'espèces animales.

Le rapport des experts mentionne la fonte des sommets neigeux, une information spectaculaire également révélée par une équipe de chercheurs américains de l'Université de l'Ohio. Le «toit de l'Afrique», le Kilimandjaro, a perdu un tiers de sa couverture glaciaire ces douze dernières années. La calotte glaciaire du Mont Kenya, elle, a rétréci de 40% depuis 1963.

Le rapport du GIEC devrait servir de document de travail aux responsables politiques. Après l'échec de la conférence de la Haye en novembre dernier, les négociations sur le réchauffement climatique devraient reprendre à partir de la mi-juin à Hambourg ou à Nairobi.



par Sylvie  Berruet

Article publié le 24/02/2001