Bénin
Confusion autour des résultats
Alors que le dépouillement touchait à sa fin, laissant présager un second tour Kérékou-Soglo à l'élection présidentielle, la Commission électorale nationale autonome (CENA), objet de vives critiques de la presse, a déclaré, jeudi 8 mars, qu'elle n'annoncerait plus de résultats provisoires.
«La CENA ne donnera plus de résultats. Nous avons déjà donné les grandes tendances, le reste du travail revient à la Cour constitutionnelle», a déclaré à la presse Honorat Adjovi, porte-parole de la Commission. Les derniers résultats provisoires annoncés mercredi soir par la CENA portaient sur 94% des bulletins de vote dépouillés, et donnaient le président sortant Mathieu Kérékou largement en tête avec plus de 44% des voix, contre 28% à son adversaire Nicéphore Soglo.
C'est donc un second tour qui se profile entre les deux rivaux, lesquels se sont déjà affrontés en 1991 et 1996. Mais la CENA se refuse à confirmer l'hypothèse, laissant ce soin à la Cour constitutionnelle, unique instance habilitée, par la loi électorale béninoise, à proclamer les résultats. «Seule la Cour dira s'il y a ou non un deuxième tour», a souligné Honorat Adjovi. Ce dernier a précisé que les derniers résultats avaient été transmis à la Cour mercredi soir. Dès réception, celle-ci a 72 heures pour proclamer les résultats provisoires. Elle examine ensuite les éventuelles réclamations des candidats et peut se saisir elle-même d'éventuelles irrégularités. Lors de l'élection de 1996, elle avait annulé plusieurs centaines de milliers de suffrages.
«Deux cabinets de dépouillement sèment le bordel»
Quatre jours après le premier tour de l'élection présidentielle, c'est donc toujours l'incertitude autour des résultats. D'où la polémique lancée par la presse de Cotonou. Les journaux rivalisent de titres accusateurs à l'encontre de la CENA, qualifiée par Le Progrès de «monstre à deux têtes», allusion au fait que la Commission a confié le dépouillement à deux cabinets privés, lesquels parvenaient régulièrement à des résultats sensiblement différents, mais aussi aux divergences apparues entre son président et sa vice-présidente à propos de la publication des résultats, cette dernière s'opposant selon certaines sources à la publication de résultats complets, estimant que cette prérogative relève uniquement de la Cour constitutionnelle. «Deux cabinets, deux résultats», ironise Le point au quotidien. Le Matinal critique le président de la CENA, Charles Djrékpo, qui «sème la confusion à cause de l'incohérence dans la publication des chiffres». La palme de la virulence revient à L'Aurore, pour qui «deux cabinets de dépouillement sèment le bordel».
Mercredi, des rumeurs faisant état d'une possible marche des partisans de Nicéphore Soglo ont conduit les autorités béninoises à renforcer la présence des forces de l'ordre autour des locaux de la CENA. Le prédécesseur du général Kérékou a appelé mercredi ses partisans à rester «vigilants» pour «faire échec» à ce qu'il qualifié en conférence de presse de «hold-up électoral». Les partisans du général Kérékou croient plus que jamais à la victoire de leur chef dès le premier tour, ceux de Nicéphore Soglo prédisant toujours un second tour dont leur champion sortira gagnant grâce à des reports de voix favorables.
C'est donc un second tour qui se profile entre les deux rivaux, lesquels se sont déjà affrontés en 1991 et 1996. Mais la CENA se refuse à confirmer l'hypothèse, laissant ce soin à la Cour constitutionnelle, unique instance habilitée, par la loi électorale béninoise, à proclamer les résultats. «Seule la Cour dira s'il y a ou non un deuxième tour», a souligné Honorat Adjovi. Ce dernier a précisé que les derniers résultats avaient été transmis à la Cour mercredi soir. Dès réception, celle-ci a 72 heures pour proclamer les résultats provisoires. Elle examine ensuite les éventuelles réclamations des candidats et peut se saisir elle-même d'éventuelles irrégularités. Lors de l'élection de 1996, elle avait annulé plusieurs centaines de milliers de suffrages.
«Deux cabinets de dépouillement sèment le bordel»
Quatre jours après le premier tour de l'élection présidentielle, c'est donc toujours l'incertitude autour des résultats. D'où la polémique lancée par la presse de Cotonou. Les journaux rivalisent de titres accusateurs à l'encontre de la CENA, qualifiée par Le Progrès de «monstre à deux têtes», allusion au fait que la Commission a confié le dépouillement à deux cabinets privés, lesquels parvenaient régulièrement à des résultats sensiblement différents, mais aussi aux divergences apparues entre son président et sa vice-présidente à propos de la publication des résultats, cette dernière s'opposant selon certaines sources à la publication de résultats complets, estimant que cette prérogative relève uniquement de la Cour constitutionnelle. «Deux cabinets, deux résultats», ironise Le point au quotidien. Le Matinal critique le président de la CENA, Charles Djrékpo, qui «sème la confusion à cause de l'incohérence dans la publication des chiffres». La palme de la virulence revient à L'Aurore, pour qui «deux cabinets de dépouillement sèment le bordel».
Mercredi, des rumeurs faisant état d'une possible marche des partisans de Nicéphore Soglo ont conduit les autorités béninoises à renforcer la présence des forces de l'ordre autour des locaux de la CENA. Le prédécesseur du général Kérékou a appelé mercredi ses partisans à rester «vigilants» pour «faire échec» à ce qu'il qualifié en conférence de presse de «hold-up électoral». Les partisans du général Kérékou croient plus que jamais à la victoire de leur chef dès le premier tour, ceux de Nicéphore Soglo prédisant toujours un second tour dont leur champion sortira gagnant grâce à des reports de voix favorables.
par Philippe Quillerier-Lesieur (avec AFP)
Article publié le 08/03/2001