Iran
Khatami candidat virtuel
Le chef de l'Etat iranien se représentera-t-il lors de l'élection du 8 juin prochain ? En présentant dimanche 11 mars le bilan de son mandat devant les députés, il s'est bien gardé de répondre à la question. Mais, tout en refusant de dévoiler prématurément ses intentions, Mohammad Khatami l'a fortement laissé entendre.
De notre correspondant en Iran
«Tant que les Iraniens le voudront et tant que je reste convaincu de pouvoir avancer, malgré les obstacles, sur le chemin des réformes, je continuerais à servir mon paysà J'ai passé un contrat avec la population que je continue de respecter. Je peux abandonner mes fonctions mais je ne remettrai pas en cause le contrat qui me lie à mon Dieu et aux Iraniens.» Tout au long de son discours devant le parlement, qui a duré près de deux heures, le président Khatami a pris soin de ne pas aborder directement la question de sa candidature pour les élections présidentielles du 8 juin prochain. Mais ces propos ont été interprétés comme un signe de plus qu'il penchait plutôt pour une nouvelle candidature.
Présentant les réformes comme la seule voie possible, Le président Khatami a une nouvelle fois affirmé qu'il restait ferme sur ses principes, esquissé il y a quatre ans. «Nous n'avons pas d'autres choix que la mise en £uvre d'une démocratie religieuse, basée sur la volonté populaireà Ceux qui refusent d'accepter la volonté populaire sont hors du temps», a-t-il affirmé en faisant directement allusion aux ultra-conservateurs qui n'ont cessé depuis trois ans et demi de s'opposer aux réformes. Une nouvelle fois, il a dénoncé la fermeture des journaux réformateurs.
Il est encore plus loin puisqu'il a également critiqué la fermeture la semaine dernière d'un hebdomadaire conservateur, qui l'avait tourné en dérision. «Aucune loi ne prévoit la fermeture d'un journal pour insulte au président de la République. Je regrette cette décision. Nous devons garantir la liberté de la presse», a-t-il affirmé, sous les applaudissements nourris des députés.
Enfin, il a dressé un bilan positif de l'action du gouvernement dans le domaine économique. En quatre ans, la dette extérieure du pays est passée de près de 27 milliards à moins de 9 milliards de dollars aujourd'hui. De même, les réserves de l'Iran dans les banques étrangères dépassent les 14 milliards de dollars. Une situation jamais inégalée depuis vingt ans. Selon les chiffres présentés par le président, l'inflation qui était supérieure à 20 % à été ramenée à environ 13 %.
Garder le flou jusqu'à la fin avril
Surtout, depuis son élection, plus de 14,5 milliards de dollars ont été investis par les sociétés étrangères dans différents secteurs, notamment énergétique. Durant les huit années de la présidence de Hachemi Rafsandjani (1989-1997), les investissements étrangers étaient inférieurs à 3 milliards de dollars. Seul point noir dans ce tableau, la situation du chômage. En effet, en quatre ans, le taux de chômage est passé de 9 % à plus de 12,5 % aujourd'hui. Mais cela s'explique largement par le nombre élevé des jeunes qui arrivent sur le marché du travail.
En tout cas, en gardant le flou sur sa candidature, le président Khatami a choisi une tactique qui désoriente de plus en plus les conservateurs. Ces derniers n'ont aucun candidat crédible à opposer au président Khatami. Ils avaient basé toute leur stratégie sur une attaque en règle contre ce dernier. Mais tant qu'il n'a pas annoncé sa candidature, ils ne pourront pas l'attaquer de manière frontale. Surtout, l'Iran entre dans une période de fête et de congé qui va durer jusqu'au dix avril prochain, durant laquelle le pays est pratiquement à l'arrêt.
Dans ces conditions, malgré les appels répétés des différents partis et mouvements réformateurs, qui ont pressé ces dernières semaines le président Khatami à se représenter, ce dernier devrait continuer à maintenir le flou jusqu'à la fin du mois d'avril. Meilleure tactique de couper l'herbe sous les pieds de ses adversaires.
«Tant que les Iraniens le voudront et tant que je reste convaincu de pouvoir avancer, malgré les obstacles, sur le chemin des réformes, je continuerais à servir mon paysà J'ai passé un contrat avec la population que je continue de respecter. Je peux abandonner mes fonctions mais je ne remettrai pas en cause le contrat qui me lie à mon Dieu et aux Iraniens.» Tout au long de son discours devant le parlement, qui a duré près de deux heures, le président Khatami a pris soin de ne pas aborder directement la question de sa candidature pour les élections présidentielles du 8 juin prochain. Mais ces propos ont été interprétés comme un signe de plus qu'il penchait plutôt pour une nouvelle candidature.
Présentant les réformes comme la seule voie possible, Le président Khatami a une nouvelle fois affirmé qu'il restait ferme sur ses principes, esquissé il y a quatre ans. «Nous n'avons pas d'autres choix que la mise en £uvre d'une démocratie religieuse, basée sur la volonté populaireà Ceux qui refusent d'accepter la volonté populaire sont hors du temps», a-t-il affirmé en faisant directement allusion aux ultra-conservateurs qui n'ont cessé depuis trois ans et demi de s'opposer aux réformes. Une nouvelle fois, il a dénoncé la fermeture des journaux réformateurs.
Il est encore plus loin puisqu'il a également critiqué la fermeture la semaine dernière d'un hebdomadaire conservateur, qui l'avait tourné en dérision. «Aucune loi ne prévoit la fermeture d'un journal pour insulte au président de la République. Je regrette cette décision. Nous devons garantir la liberté de la presse», a-t-il affirmé, sous les applaudissements nourris des députés.
Enfin, il a dressé un bilan positif de l'action du gouvernement dans le domaine économique. En quatre ans, la dette extérieure du pays est passée de près de 27 milliards à moins de 9 milliards de dollars aujourd'hui. De même, les réserves de l'Iran dans les banques étrangères dépassent les 14 milliards de dollars. Une situation jamais inégalée depuis vingt ans. Selon les chiffres présentés par le président, l'inflation qui était supérieure à 20 % à été ramenée à environ 13 %.
Garder le flou jusqu'à la fin avril
Surtout, depuis son élection, plus de 14,5 milliards de dollars ont été investis par les sociétés étrangères dans différents secteurs, notamment énergétique. Durant les huit années de la présidence de Hachemi Rafsandjani (1989-1997), les investissements étrangers étaient inférieurs à 3 milliards de dollars. Seul point noir dans ce tableau, la situation du chômage. En effet, en quatre ans, le taux de chômage est passé de 9 % à plus de 12,5 % aujourd'hui. Mais cela s'explique largement par le nombre élevé des jeunes qui arrivent sur le marché du travail.
En tout cas, en gardant le flou sur sa candidature, le président Khatami a choisi une tactique qui désoriente de plus en plus les conservateurs. Ces derniers n'ont aucun candidat crédible à opposer au président Khatami. Ils avaient basé toute leur stratégie sur une attaque en règle contre ce dernier. Mais tant qu'il n'a pas annoncé sa candidature, ils ne pourront pas l'attaquer de manière frontale. Surtout, l'Iran entre dans une période de fête et de congé qui va durer jusqu'au dix avril prochain, durant laquelle le pays est pratiquement à l'arrêt.
Dans ces conditions, malgré les appels répétés des différents partis et mouvements réformateurs, qui ont pressé ces dernières semaines le président Khatami à se représenter, ce dernier devrait continuer à maintenir le flou jusqu'à la fin du mois d'avril. Meilleure tactique de couper l'herbe sous les pieds de ses adversaires.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 11/03/2001