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Trafic d''armes

André Tarallo:<br>«Je n'ai jamais vu Jacques Monsieur»

Joint par téléphone, André Tarallo accepte pour le première fois de s'exprimer sur l'affaire Jacques Monsieur, en exclusivité pour le site internet de RFI et il dément avoir pris part à la vente d'armes en faveur de Pascal Lissouba en 1997 pour laquelle Jacques Monsieur est aujourd'hui poursuivi par la justice.
RFI: André Tarallo, quelles sont vos relations avec Jacques Monsieur?
André Tarallo: Premièrement, je n'ai jamais vu de ma vie Jacques Monsieur. Deuxièmement, jamais je ne me suis occupé d'affaires de ce type-là. Troisièmement, tout cela me paraît très bizarre.
J'ai eu connaissance de cette affaire après l'arrivée de M. Sassou Nguesso au pouvoir. En réalité, je l'ai découverte dans le Livre Blanc réalisé par les autorités congolaises. (Ndlr Livre Blanc consacré aux exactions des troupes du président Lissouba). Le président Lissouba ne savait plus très bien comment faire au moment de la guerreà Ce contrat d'armes a existé, c'est évident.

RFI: Vous démentez les accusations de Jacques Monsieur ?
A.T.: Je fais plus que démentir, je suis scandalisé. Je ne connais ni la société en question, ni Jacques Monsieur. J'ai découvert l'affaire en lisant la presse.

«On m'attribue facilement certaines choses»

RFI: Et le fax adressé par la Modelex (Ndlr pôle export du ministère iranien de la défense) à Jacques Monsieur, Jack Sigolet et André Tarallo (fax qui réclame le paiement des fournitures envoyées en République du Congo)?
A.T.: C'est une blague. Admettez que je vous envoie un fax disant que je vous ai rencontré hier matin sur le pont des Invalides, ça ne veut pas dire que vous y étiez. Ce document, c'est cela. Et puis je ne connais pas M. Sadeghi (directeur général de Modelex). Enfin, sur le plan financier, on fait état de choses qui ne me concernent pas. Ces règlements effectués par la Fiba, c'était sur instruction de M. Sigolet.
Je crois que depuis des années, on m'attribue facilement certaines choses, parce que je suis connu. Parfois, c'est vrai, parfois c'est faux. En tout cas, je n'ai rien signé, ce qui me concerne est vaseux.

RFI: Selon vous, Jack Sigolet a-t-il pu faire ce dont on l'accuse ?
A.T.: Je pense que Jack Sigolet a pu faire ça, mais je ne veux pas l'accuser. Je le connais depuis des dizaines d'années, il a travaillé avec moi comme directeur financier de la branche Afrique. Puis, il s'est occupé du pré-financement pétrolier dans plusieurs pays.

RFI: La Financière du Congo était présidée par Jack Sigolet. Vous en étiez actionnaire ?
A.T.: Non, je n'étais pas actionnaire de cette société, même indirectement. A moins qu'on ait voulu me faire un cadeau (rires).

RFI: A votre avis, Elf avait un intérêt à financer ce contrat ?
A.T.: Je pense qu'Elf n'a pas financé ce contrat. D'ailleurs, je ne vois pas comment Elf aurait pu le faire. Maintenant, si le gouvernement congolais passe un achat d'armes, ce n'est pas l'affaire d'Elf.





par Propos recueillis par David  Servenay

Article publié le 08/04/2001