Trafic d''enfants
Le calvaire des petits forçats
L'affaire de l'Etireno, ce bateau qui était suspecté de transporter des enfants esclaves depuis le Bénin, a mis au grand jour un phénomène ancien et qui perdure en Afrique de l'Ouest: le trafic d'enfants. Chaque année, au moins 200.000 enfants sont victimes de travail forcé sur le continent.
Le bateau Etireno ne transportait finalement pas d'enfants esclaves, comme cela avait été annoncé par l'Unicef à Libreville et il a vraisemblablement été confondu avec un autre navire. L'information est partie d'un quotidien béninois, Les échos du jour, avant d'être relayée par l'antenne de l'Unicef au Gabon. Celle-ci confirmait la présence de quelque 250 enfants esclaves nigérians à bord d'un navire. Aussitôt, la presse internationale a pisté l'Etireno pendant le week end pascal, entre Douala, Libreville et Cotonou.
Et le retour médiatique du bateau fantôme dans le port béninois a laissé sur leur faim les journalistes: point d'enfants esclaves à bord mais des immigrants clandestins. L'Etireno aurait-il été confondu avec un autre bateau? C'est à cette question, entre autres, que devront répondre les enquêteurs. Mais pour l'heure ce qui compte, comme l'explique un membre de l'Unicef au Bénin, cette histoire trouble a levé un tabou. «Ce qui compte ce n'est pas de savoir si il y a oui ou non un deuxième bateau dans cette affaire. L'important est de comprendre qu'il y en a des dizaines qui croisent dans le Golfe de Guinée».
Corvéables à merci
Face à l'émoi international provoqué par cette affaire, à Genève, l'Unicef a saisi la balle au bond. «Selon une estimation très basse, nous chiffrons approximativement à 200.000 par an le nombre d'enfants victimes de trafic dans l'ouest et au centre du continent africain», a expliqué Lynn Geldof, porte-parole de l'organisation. Selon elle, «nombreux sont les trafiquants qui sont en fait des femmes ayant falsifié les documents des enfants voyageant avec elles et les présentant comme les leurs».
Depuis trois ans, à la demande des gouvernements locaux, l'Unicef enquête sur le travail forcé des enfants. En février dernier, une conférence à Libreville a préconisé un renforcement des législations nationales dans ce domaine.
Autre réaction suscitée par le cas de l'Etireno: celle du Comité contre l'esclavage moderne. Le CCEM demande aux gouvernements africains de «mettre en £uvre une réelle politique de prévention du trafic des enfants».
La plupart de ces enfants, vendus entre 100 et 200 francs, entrent illégalement dans certains pays côtiers comme la Côte d'Ivoire (pour travailler dans des plantations de cacao notamment), le Nigéria ou le Gabon. Les «petites bonnes», corvéables à merci, sont également monnaie courante dans l'ouest du continent. Mauvais traitements, abus sexuels, le calvaire des jeunes filles reste silencieux. Aidé par la pauvreté qui sévit dans les milieux ruraux, le trafic est juteux, même s'il n'est pas encore, comme l'explique le Comité contre l'esclavage moderne, organisé de manière criminelle ni de type mafieux.
Et le retour médiatique du bateau fantôme dans le port béninois a laissé sur leur faim les journalistes: point d'enfants esclaves à bord mais des immigrants clandestins. L'Etireno aurait-il été confondu avec un autre bateau? C'est à cette question, entre autres, que devront répondre les enquêteurs. Mais pour l'heure ce qui compte, comme l'explique un membre de l'Unicef au Bénin, cette histoire trouble a levé un tabou. «Ce qui compte ce n'est pas de savoir si il y a oui ou non un deuxième bateau dans cette affaire. L'important est de comprendre qu'il y en a des dizaines qui croisent dans le Golfe de Guinée».
Corvéables à merci
Face à l'émoi international provoqué par cette affaire, à Genève, l'Unicef a saisi la balle au bond. «Selon une estimation très basse, nous chiffrons approximativement à 200.000 par an le nombre d'enfants victimes de trafic dans l'ouest et au centre du continent africain», a expliqué Lynn Geldof, porte-parole de l'organisation. Selon elle, «nombreux sont les trafiquants qui sont en fait des femmes ayant falsifié les documents des enfants voyageant avec elles et les présentant comme les leurs».
Depuis trois ans, à la demande des gouvernements locaux, l'Unicef enquête sur le travail forcé des enfants. En février dernier, une conférence à Libreville a préconisé un renforcement des législations nationales dans ce domaine.
Autre réaction suscitée par le cas de l'Etireno: celle du Comité contre l'esclavage moderne. Le CCEM demande aux gouvernements africains de «mettre en £uvre une réelle politique de prévention du trafic des enfants».
La plupart de ces enfants, vendus entre 100 et 200 francs, entrent illégalement dans certains pays côtiers comme la Côte d'Ivoire (pour travailler dans des plantations de cacao notamment), le Nigéria ou le Gabon. Les «petites bonnes», corvéables à merci, sont également monnaie courante dans l'ouest du continent. Mauvais traitements, abus sexuels, le calvaire des jeunes filles reste silencieux. Aidé par la pauvreté qui sévit dans les milieux ruraux, le trafic est juteux, même s'il n'est pas encore, comme l'explique le Comité contre l'esclavage moderne, organisé de manière criminelle ni de type mafieux.
par Sylvie Berruet
Article publié le 18/04/2001