Serbie
Milosevic : reddition et fin de carrière
Slobodan Milosevic s'est rendu à la justice au terme de plus de 24 heures d'état de siège autour de sa résidence et d'âpres négociations. L'ancien président yougoslave est inculpé par la justice de son pays d'abus de pouvoir et de malversations.
Un peu avant 03h00 TU, dimanche matin, Slobodan Milosevic s'est rendu à la justice. Cette reddition sans violence à mis fin à 24 heures d'état de siège autour de la résidence présidentielle où l'ancien homme fort de Belgrade s'était retranché. Elle a mis fin aussi à la carrière de celui qui fut président du parti communiste de Serbie avant d'être considéré par l'occident comme le principal responsable des guerres qui ont suivi le démantèlement de la Yougolsavie en 1991.
Après de longues heures de négociations, l'arrestation de Milosevic par la police serbe s'est déroulée «sans effusion de sang et sans la moindre résistance», s'est félicité le ministère de l'Intérieur. Vers 02h40 TU, l'ancien président a quitté le complexe abritant sa villa à Dedinje à bord d'une limousine escortée par la police. Direction: la prison centrale, à l'est de la capitale. Milosevic est inculpé par le parquet de Belgrade d'abus de pouvoir et de malversations financières.
Une première tentative d'arrestation dans la nuit de vendredi à samedi s'était soldée par un échec, les forces de police se heurtant à la résistance armée d'une partie de son entourage, sympathisants et gardes du corps, retranchés avec lui ou encore encerclant la villa. Cette première tentative ratée avait donné lieu à de multiples rumeurs et démentis, ajoutant à la confusion générale de la situation.
Colère du TPI
Pendant plusieurs heures, les autorités serbes ont négocié ferme, avec pour objectif d'éviter une effusion de sang. Les forces de l'ordre avaient dégagé les abords de la résidence samedi soir, avaient bouclé le quartier, dans la perspective d'un assaut. Samedi, Milosevic avait fait savoir qu'il ne se rendrait pas «vivant». Le président yougoslave Vojislav Kostunica, a tenté d'infléchir l'attitude de Milosevic. Il avait rappelé que personne n'était «intouchable, quel que soit son rang ou sa fonction».
Peu avant le départ de Milosevic de sa résidence, des coups de feu ont été entendus. Selon le ministre de l'Intérieur Dusan Mihajlovic, c'est la fille de Milosevic qui aurait tiré. Le ministre de l'Intérieur a également indiqué que l'ancien président s'était vu notifier qu'il ne serait pas transféré vers La Haye, au siège du TPI, le Tribunal pénal international qui l'a inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Kosovo.
Cette position a provoqué la colère et une mise en garde de la part du procureur du Tribunal. Carla Del Ponte a réclamé un «engagement clair, immédiat et sans ambiguïté», pour que Milosevic soit livré le plus tôt police. Son arrestation intervient au moment de l'expiration de l'ultimatum lancé par Washington pour que la Yougoslavie coopère avec le TPI, faute de quoi Belgrade serait privée d'une première aide américaine de 100 millions de dollars.
Parmi les premières réactions à l'arrestation de Milosevic, la France et la Grande-Bretagne. Le président Jacques Chirac «se réjouit». «Ce jour, a indiqué le porte-parole de l'Elysée, était attendu depuis longtemps. Justice doit maintenant être faite». De son côté , le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a estimé que «c'est une très bonne nouvelle pour tous ceux qui s'efforcent depuis très longtemps d'apporter la paix et la justice dans les Balkans».
Après de longues heures de négociations, l'arrestation de Milosevic par la police serbe s'est déroulée «sans effusion de sang et sans la moindre résistance», s'est félicité le ministère de l'Intérieur. Vers 02h40 TU, l'ancien président a quitté le complexe abritant sa villa à Dedinje à bord d'une limousine escortée par la police. Direction: la prison centrale, à l'est de la capitale. Milosevic est inculpé par le parquet de Belgrade d'abus de pouvoir et de malversations financières.
Une première tentative d'arrestation dans la nuit de vendredi à samedi s'était soldée par un échec, les forces de police se heurtant à la résistance armée d'une partie de son entourage, sympathisants et gardes du corps, retranchés avec lui ou encore encerclant la villa. Cette première tentative ratée avait donné lieu à de multiples rumeurs et démentis, ajoutant à la confusion générale de la situation.
Colère du TPI
Pendant plusieurs heures, les autorités serbes ont négocié ferme, avec pour objectif d'éviter une effusion de sang. Les forces de l'ordre avaient dégagé les abords de la résidence samedi soir, avaient bouclé le quartier, dans la perspective d'un assaut. Samedi, Milosevic avait fait savoir qu'il ne se rendrait pas «vivant». Le président yougoslave Vojislav Kostunica, a tenté d'infléchir l'attitude de Milosevic. Il avait rappelé que personne n'était «intouchable, quel que soit son rang ou sa fonction».
Peu avant le départ de Milosevic de sa résidence, des coups de feu ont été entendus. Selon le ministre de l'Intérieur Dusan Mihajlovic, c'est la fille de Milosevic qui aurait tiré. Le ministre de l'Intérieur a également indiqué que l'ancien président s'était vu notifier qu'il ne serait pas transféré vers La Haye, au siège du TPI, le Tribunal pénal international qui l'a inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Kosovo.
Cette position a provoqué la colère et une mise en garde de la part du procureur du Tribunal. Carla Del Ponte a réclamé un «engagement clair, immédiat et sans ambiguïté», pour que Milosevic soit livré le plus tôt police. Son arrestation intervient au moment de l'expiration de l'ultimatum lancé par Washington pour que la Yougoslavie coopère avec le TPI, faute de quoi Belgrade serait privée d'une première aide américaine de 100 millions de dollars.
Parmi les premières réactions à l'arrestation de Milosevic, la France et la Grande-Bretagne. Le président Jacques Chirac «se réjouit». «Ce jour, a indiqué le porte-parole de l'Elysée, était attendu depuis longtemps. Justice doit maintenant être faite». De son côté , le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a estimé que «c'est une très bonne nouvelle pour tous ceux qui s'efforcent depuis très longtemps d'apporter la paix et la justice dans les Balkans».
par Sylvie Berruet
Article publié le 01/04/2001