Serbie
L'arrestation de Milosevic renforce Belgrade
Les événements du week-end à Belgrade avant l'arrestation de Milosevic ont parfois pris des allures de mélodrame, mais finalement l'arrestation du plus connu des criminels de guerre a permis au nouveau pouvoir de se renforcer.
Pendant un peu moins de 48 heures, la confusion et la tension entre éléments de l'armée yougoslave et police serbe, -qui se sont opposées lors de la première tentative d'arrestation dans la nuit de vendredi à samedi- ont fait craindre un bain de sang. On savait les plus hauts responsables de l'Etat serbe et yougoslave divisés sur cette question très sensible de l'arrestation de Slobodan Milosevic.
Mais finalement, après le cafouillage des premières heures, le quartier résidentiel belgradois de Dedinje qui abritait l'ancien président Milosevic a servi de décor pour une union sacrée entre le président Kostunica et le premier ministre Zoran Djindjic. Le premier, juriste, légaliste, est en principe fermement opposé à toute coopération avec le TPI, le second, est plus conciliant et pragmatique. Le premier est le commandant en chef des Armées, le second dirige les services de sécurité intérieure et la police
Les divergences entre les deux dirigeants auraient pu conduire au pire. Les circonstances, la sagesse aussi peut-être, ont permis un scénario idéal: une arrestation sans effusion de sang. Faute de pouvoir provoquer un conflit entre l'armée et la police, Milosevic n'avait pas d'autre choix que la reddition. Et ce qui aurait pu provoquer une grave crise politique a en fait permis aux deux structures du pouvoir serbe et yougoslave de sortir renforcé.
Une première étape
Sans grande surprise, de Paris à Washington, en passant par le siège de l'OTAN ou de l'Union européenne à Bruxelles, tout le monde estime que l'arrestation de Slobodan Milosevic n'est qu'une première étape, avant la traduction de l'ancien président serbe devant la justice internationale.
Mais, fait nouveau; ces réactions ne sont pas assorties d'un nouvel ultimatum. Les Américains qui avaient fixé la date du 31 mars comme date limite pour un début de coopération de Belgrade avec le TPI en échange d'une aide financière, n'insistent pas plus que ça, pour l'instant, sur la nécessité de livrer dans les plus brefs délais Slobodan Milosevic à la Haye.
Même tonalité du côté de Carla Del Ponte. La procureure générale du TPI, qui a toujours réclamé de pouvoir juger en premier Milosevic, -quitte, disait-elle, à le renvoyer ensuite aux juges serbes- n'a pas fixé de date butoir pour la livraison de Milosevic à la Haye.
La communauté internationale, tout en maintenant une forte pression sur Belgrade, accepterait-elle de laisser la «justice serbe» suivre son cours ? Milosevic, d'abord jugé par les siens, avant de rendre des comptes pour ses crimes de guerre... cette éventualité n'est plus exclue.
Mais finalement, après le cafouillage des premières heures, le quartier résidentiel belgradois de Dedinje qui abritait l'ancien président Milosevic a servi de décor pour une union sacrée entre le président Kostunica et le premier ministre Zoran Djindjic. Le premier, juriste, légaliste, est en principe fermement opposé à toute coopération avec le TPI, le second, est plus conciliant et pragmatique. Le premier est le commandant en chef des Armées, le second dirige les services de sécurité intérieure et la police
Les divergences entre les deux dirigeants auraient pu conduire au pire. Les circonstances, la sagesse aussi peut-être, ont permis un scénario idéal: une arrestation sans effusion de sang. Faute de pouvoir provoquer un conflit entre l'armée et la police, Milosevic n'avait pas d'autre choix que la reddition. Et ce qui aurait pu provoquer une grave crise politique a en fait permis aux deux structures du pouvoir serbe et yougoslave de sortir renforcé.
Une première étape
Sans grande surprise, de Paris à Washington, en passant par le siège de l'OTAN ou de l'Union européenne à Bruxelles, tout le monde estime que l'arrestation de Slobodan Milosevic n'est qu'une première étape, avant la traduction de l'ancien président serbe devant la justice internationale.
Mais, fait nouveau; ces réactions ne sont pas assorties d'un nouvel ultimatum. Les Américains qui avaient fixé la date du 31 mars comme date limite pour un début de coopération de Belgrade avec le TPI en échange d'une aide financière, n'insistent pas plus que ça, pour l'instant, sur la nécessité de livrer dans les plus brefs délais Slobodan Milosevic à la Haye.
Même tonalité du côté de Carla Del Ponte. La procureure générale du TPI, qui a toujours réclamé de pouvoir juger en premier Milosevic, -quitte, disait-elle, à le renvoyer ensuite aux juges serbes- n'a pas fixé de date butoir pour la livraison de Milosevic à la Haye.
La communauté internationale, tout en maintenant une forte pression sur Belgrade, accepterait-elle de laisser la «justice serbe» suivre son cours ? Milosevic, d'abord jugé par les siens, avant de rendre des comptes pour ses crimes de guerre... cette éventualité n'est plus exclue.
par Catherine Monnet
Article publié le 02/04/2001