Congo-Brazzaville
En attendant Kolelas, la ruée vers le dialogue
Les principaux mouvements d'opposition -de l'extérieur comme de l'intérieur- vont participer à la deuxième phase du dialogue intercongolais qui doit démarrer ce mercredi matin à Brazzaville. En l'absence de l'ancien président Pascal Lissouba et alors que l'ancien Premier ministre Bernard Kolelas continue d'entretenir le suspense quant à son retour dans la capitale congolaise.
Des dirigeants du Front patriotique pour le dialogue et la réconciliation nationale sont arrivés lundi soir à Brazzaville pour participer à la deuxième phase du «dialogue intercongolais». Parmi eux, le président Augustin Poignet et deux vice-présidents, tous proches de l'ancien président Pascal Lissouba.
Ces opposants, qui avaient choisi l'exil à l'issue de la guerre civile remportée par le président Sassou Nguesso, avaient boycotté la première phase de ce dialogue (22-26 mars), en compagnie de l'opposition dite intérieure, composée d'un collectif de quatorze partis, qui elle aussi a décidé cette fois-ci de participer au dialogue, et notamment à la préparation de la «convention nationale pour la paix et la réconciliation nationale» à l'ordre du jour à partir de ce mercredi matin 11 avril. Un troisième mouvement d'opposition en exil, proche de l'ancien ministre des finances Mougounga Kombo, ne compte pas prendre part à la réunion de Brazzaville.
Kolelas va-t-il arriver à Brazzaville?
Lors de l'ouverture de la première phase du dialogue, le président gabonais Omar Bongo, également médiateur dans le conflit congolais, avait appelé tous les opposants à y participer, assurant que toutes les conditions étaient réunies pour garantir leur participation. «J'invite nos frères de l'opposition intérieure et extérieure du Congo à ne pas rater ce nouveau départ, avait-il précisé, afin que s'établisse une paix définitive au Congo», après trois guerres civiles successives dans les années 90.
Ces assurances concernaient-elles également les deux principaux opposants du président Sassou Nguessou, tous deux en exil depuis la fin de la guerre civile: Pascal Lissouba et l'ancien premier ministre Bernard Kolelas? C'est probablement ce qu'a cru Kolelas, qui nous a déclaré à plusieurs reprises qu'il comptait se rendre lui aussi à Brazzaville, ajoutant avoir reçu du président Omar Bongo toutes les garanties de sécurité indispensables pour participer au dialogue qualifié officiellement de «sans exclusive». Ce qui a été formellement exclu par Libreville, puisque la présidence gabonaise s'est empressée de démentir les propos de Kolelas, affirmant que Bongo n'avait jamais donné de telles garanties: «Au cours de l'audience que le ministre gabonais de l'Intérieur lui avait accordé à Libreville, il avait été clairement indiqué à M. Kolelas que le Gabon n'était pas en mesure d'assurer sa sécurité personnelle à Libreville et encore moins à Brazzaville. C'est pourquoi M. Kolelas a alors été invité pour des raisons de sécurité à regagner instamment Bamako au Mali, ce d'autant plus qu'il fait toujours l'objet d'une condamnation dans son pays».
L'ambiguïté manifeste de l'attitude gabonaise risque de refroidir l'enthousiasme suscité par l'annonce de l'arrivée de nombreux opposants dans la capitale congolaise, pour la première fois depuis une guerre très meurtrière qui a permis à Sassou Nguesso de chasser de Brazzaville le président élu Pascal Lissouba, peu de temps avant la fin de son mandat et la tenue de nouvelles élections. Dans le passé Omar Bongo a été soupçonné de favoriser le président actuel Sassou Nguesso, avec lequel il a noué d'étroits liens de parenté depuis son mariage avec l'une des filles du président congolais.
Ces opposants, qui avaient choisi l'exil à l'issue de la guerre civile remportée par le président Sassou Nguesso, avaient boycotté la première phase de ce dialogue (22-26 mars), en compagnie de l'opposition dite intérieure, composée d'un collectif de quatorze partis, qui elle aussi a décidé cette fois-ci de participer au dialogue, et notamment à la préparation de la «convention nationale pour la paix et la réconciliation nationale» à l'ordre du jour à partir de ce mercredi matin 11 avril. Un troisième mouvement d'opposition en exil, proche de l'ancien ministre des finances Mougounga Kombo, ne compte pas prendre part à la réunion de Brazzaville.
Kolelas va-t-il arriver à Brazzaville?
Lors de l'ouverture de la première phase du dialogue, le président gabonais Omar Bongo, également médiateur dans le conflit congolais, avait appelé tous les opposants à y participer, assurant que toutes les conditions étaient réunies pour garantir leur participation. «J'invite nos frères de l'opposition intérieure et extérieure du Congo à ne pas rater ce nouveau départ, avait-il précisé, afin que s'établisse une paix définitive au Congo», après trois guerres civiles successives dans les années 90.
Ces assurances concernaient-elles également les deux principaux opposants du président Sassou Nguessou, tous deux en exil depuis la fin de la guerre civile: Pascal Lissouba et l'ancien premier ministre Bernard Kolelas? C'est probablement ce qu'a cru Kolelas, qui nous a déclaré à plusieurs reprises qu'il comptait se rendre lui aussi à Brazzaville, ajoutant avoir reçu du président Omar Bongo toutes les garanties de sécurité indispensables pour participer au dialogue qualifié officiellement de «sans exclusive». Ce qui a été formellement exclu par Libreville, puisque la présidence gabonaise s'est empressée de démentir les propos de Kolelas, affirmant que Bongo n'avait jamais donné de telles garanties: «Au cours de l'audience que le ministre gabonais de l'Intérieur lui avait accordé à Libreville, il avait été clairement indiqué à M. Kolelas que le Gabon n'était pas en mesure d'assurer sa sécurité personnelle à Libreville et encore moins à Brazzaville. C'est pourquoi M. Kolelas a alors été invité pour des raisons de sécurité à regagner instamment Bamako au Mali, ce d'autant plus qu'il fait toujours l'objet d'une condamnation dans son pays».
L'ambiguïté manifeste de l'attitude gabonaise risque de refroidir l'enthousiasme suscité par l'annonce de l'arrivée de nombreux opposants dans la capitale congolaise, pour la première fois depuis une guerre très meurtrière qui a permis à Sassou Nguesso de chasser de Brazzaville le président élu Pascal Lissouba, peu de temps avant la fin de son mandat et la tenue de nouvelles élections. Dans le passé Omar Bongo a été soupçonné de favoriser le président actuel Sassou Nguesso, avec lequel il a noué d'étroits liens de parenté depuis son mariage avec l'une des filles du président congolais.
par Elio Comarin
Article publié le 10/04/2001